Tueurs en série noirs : Coral Eugene Watts, The Sunday Morning Slasher

Danger devant la véranda

 

Dimanche, 23 mai 1982, Michele Maday, 20 ans, entend qu’on frappe à la porte de son appartement à Houston. Quand elle ouvre, un homme suspect se tient sur le pas de sa porte. Soudainement, l’étranger attaque, la frappe et l’étrangle jusqu’à ce qu’elle s’évanouit.

Alors qu’elle est étalée sur le sol, l’homme va à la salle de bains, remplit la baignoire d’eau et la noie avant de s’enfuir.

 

L’étranger a dit plus tard qu’il n’a ressenti aucune émotion à prendre la vie d’une femme innocente. Sa seule crainte était d’être arrêté.

Michelle Maday

Michelle Maday

Lori Lister, 21 ans, a quitté la maison de son petit-ami pour rentrer chez elle. Elle a garé sa voiture et s’est dirigée vers la porte d’entrée de l’immeuble de son appartement. Elle n’était probablement pas consciente d’être suivie.

A peine avait-elle sortie ses clés et approchée les escaliers de son appartement, qu’un homme en rouge, vêtu d’un sweatshirt est soudain apparu derrière elle et l’a étranglée jusqu’à ce qu’elle soit à demi-consciente. Selon l’article de Bill Hewitt, Bob Stewart, et Gabrielle Cosgriff de People Weekly en 2002, à ce moment Lori « n’a pas prié pour sa vie, mais simplement que son corps soit retrouvé. » Elle était certaine qu’elle allait mourir.

Lori a dit à Bill O’Reilly en août 2002 lors d’un interview sur Fox News qu’elle s’est débrouillée pour pousser un petit cri. Les voisins ont entendu ce cri étranglé et ont immédiatement appelé la police. Pendant ce temps, le type a tiré Lori de ses escaliers jusqu’à son appartement où il est tombé sur sa colocataire Melinda Aguilar, 18 ans.

L’assaillant a menacé d’égorger Mélinda si elle criait. Il l’a ensuite étranglée jusqu’à ce qu’elle se laisse tomber. Le type n’avait pas conscience qu’elle était juste entrain de prétendre être inconsciente.

Il a pris des torchons et attaché les mains de Melinda derrière son dos et l’a placée sur le lit. Puis, il a attaché les mains et les pieds de Lori. Hewitt, Stewart et Cosgriff déclarent que l’homme était si extatique de contrôler les deux femmes qu’il sautait dans tous les sens en applaudissant.

Alors que Melinda était dans la chambre, l’intrus est allé dans la salle de bains et remplit la baignoire. Melinda a attendu un moment opportun et a sauté du balcon de sa chambre. Elle a appelé à l’aide, espérant qu’il ne serait pas trop tard pour sauver son amie.

Peu après, la police est arrivée. L’intrus, qui avait entendu les sirènes, a essayé de s’échapper mais la police l’a arrêté dans la cour du complexe d’appartements. Le voisin qui avait initialement appelé la police s’est précipité dans l’appartement de Lori et l’a trouvée la tête submergée d’eau dans la baignoire. Heureusement, elle s’en est tirée.

1-3-Coral-Eugene-WattsLes enquêteurs ont identifié l’assaillant comme Carl « Coral » Eugene Watts, 29 ans, un mécanicien de Houston. Quand ils lui ont demandé pourquoi il avait essayé de tuer les deux femmes, il leur a repondu qu’elles avaient des « yeux diaboliques » et qu’il voulait « libérer leurs esprits ». Pendant l’interrogatoire, les enquêteurs étaient choqués d’apprendre que Coral se disait responsable de près de 80 meurtres.

Avant de quitter la prison, Coral a fait une déclaration glaçante. Selon Joel Kurth du Detroit News, Coral a dit aux enquêteurs, « si vous le relâchez, je tuerai de nouveau ». Ils n’avaient aucun doute qu’il tiendrait sa promesse. Coral avait perdu le contrôle sur ses pulsions de violence depuis bien longtemps et avait réalisé qu’il avait besoin de tuer pour être heureux.

 

 

Mauvais debut

Tôt dans les années 50, à Coalwood, W.Va., Richard Watts a épousé Dorothy Mae Young. Peu de temps après le mariage, le couple s’est installé à Killeen, dans le Texas, où Richard était stationné à la base militaire de fort Hood. Le 7 novembre 1953, le couple a fêté la naissance de leur premier enfant, Carl Eugene Watts. Quelques jours avant sa naissance, ils sont rentrés dans leur ville natale en Virginie de l’Ouest et un an plus tard, naissait Sharon, leur deuxième enfant.

Les Watts avaient une union malheureuse qui a conduit à leur divorce en 1955. Suite à ce divorce, Dorothy Mae s’est installée à Inkster, Michigan, avec ses deux enfants, où elle a trouvé un emploi comme professeur d’art. Dorothy Mae, Carl et Sharon rendaient très souvent visite aux membres de la famille à Coalwood. Selon l’article du Houston Chronicle de 1991 d’Evan Moore, Carl a appris à chasser et dépécer les lapins dans la zone rurale entourant le domicile de ses grands-parents, une activité qu’il appréciait énormément. Son affection pour cette ville du Sud a poussé plus tard Carl à changer son prénom en Coral, une prononciation sudiste de son prénom.

En 1962, la mère de Coral se marie avec un mécanicien d’Inkster et le couple a deux autres enfants. Coral a eu des difficultés à s’adapter à la nouvelle situation car il n’aimait pas son beau-père. Il a probablement eu peur de perdre l’attention de sa mère.

A 8 ans, Coral attrape une méningite, qui l’a pratiquement tué. Moore a suggéré que sa fièvre était si forte que les médecins ont eu peur qu’elle causerait des légers dommages cérébraux. Coral a raté une année d’école à cause de sa maladie. Il ne sera plus jamais le même.

 

 

Enfance troublée

Quand Coral est retourné à l’école à Inkster, il a dû redoublé sa classe pour acquérir les leçons qu’il avait ratées. Il avait des difficultés à suivre et ses notes ont commencé à chuter. Il n’est clair que ses performances médiocres étaient dues aux dommages cérébraux ou des problèmes de sommeil chroniques qu’il a developpés pendant sa maladie.

Coral a commencé à avoir des rêves violents qui nuisaient à son cycle de sommeil. Il était agité quand il dormait car il passait la nuit à essayer de lutter contre les esprits diaboliques des femmes. En fait, il essayait de les tuer. Moore a déclaré que les visions nocturnes de Coral n’étaient pas des cauchemars parce qu’il les « appréciaient ».2-1-Coalwood-WV-welcome-sig

A l’âge de 15 ans, Coral a ressenti le besoin de mettre en pratique ses rêves. Un jour, il a frappé à la porte de l’appartement de Joan Gave, 26 ans, alors qu’il distribuait les journaux. Quand Gave a ouvert, le garçon, qui était exceptionnellement très fort pour son âge, l’a battue. Puis, il a continué sa distribution comme si de rien n’était.

Après l’incident, Gave a immédiatement appelé la police. Les autorités l’ont arrêté chez lui. Il a été condamné à suivre un traitement psychiatrique à la Clinique Lafayette à Detroit.

Pendant son évaluation psychiatrique, Coral a parlé de ses rêves. Hewitt, Stewart et Cosgriff ont écrit que lorsqu’on lui demandait si ses rêves le gênaient, Coral a répondu, « Non, je me sens bien après en avoir eu un. » C’était une réponse surprenante qui interrogeait sur la santé mentale de Coral.

Selon le Dallas Observer, le psychiatre a plus tard rapporté que Coral était un « individu impulsif qui a une orientation passive-agressive dans la vie » et qui « lutte pour contrôler de fortes pulsions meurtrières. » Il pensait qu’il était un danger pour la société.

Il espérait que le traitement hors de l’institution lui bénéficierait. Le jour de ses 16 ans, Coral a été relâché de la clinique. Il est retourné approximativement 9 fois à la clinique.

Coral est retourné au lycée et même si ses résultats scolaires étaient médiocres, il excellait dans le sport. Le sport était un moyen acceptable de relâcher ses pulsions agressives. Il est devenu une vedette locale de football américain et s’est même essayé à la boxe, acquérant un statut de Golden Gloves Fighter, boxeux aux gants d’or.

Avec le tutorat de sa mère, il a pu obtenir son Bac à 19 ans. Malgré ses performances scolaires limitées, il a pu avoir une bourse pour Lane Collège à Jackson, Tennessee. Moore a dit qu’après plusieurs mois, il a eu des blessures légères aux jambes. Il a décidé de quitter l’école et de retourner à la maison.

Après un an à travailler comme mécanicien pour un garage de Detroit, Coral a été embauché à l’université du Michigan à Kalamazoo. Hewitt, Stewart et Cosgriff ont rapporté qu' »il a suffi de très peu de temps avant qu’une série d’agressions ne débutent dans la zone du campus. » Plusieurs s’achèveront en meurtres.

 

 

Meurtres hasardeux

Le 25 Octobre 1974, Lenore Knizacky, 23 ans, a entendu quelqu’un devant sa porte. Whitley a affirmé que Lenore a ouvert, un jeune homme noir se tenait devant de lui demander de parler à un certain Charles. Avant qu’elle ne s’en aperçoive, l’homme l’étranglait. Lenore a pu se défendre jusqu’à ce qu’il s’en fuit. Elle a appelé la police, mais la police n’a pas été capable d’appréhender l’assaillant.

Le 30 Octobre, Gloria Steele, 19 ans ouvre alors qu’on sonne à sa porte à Kalamazoo. C’était un homme qui cherchait un certain Charles. Quand Steele a laissé entrer l’étranger, il l’a attaquée avec un couteau. Elle a été poignardée à 33 reprises.

Selon Whitley, le même type qui recherchait un certain Charles a attaqué une autre femme à son appartement le 12 novembre. Elle a réussi à le faire fuir. Alors qu’il s’enfuyait au bord de son véhicule, la dame a été capable de noter son immatriculation. Elle a informé la police qui a appris que la voiture appartenait à Coral Eugene Watts.

Coral est arrêté en Décembre pour agressions et violence après que les deux femmes survivantes l’aient identifié lors d’un tapissage de police. Pendant l’interrogatoire, Coral a confessé avoir attaqué au moins une douzaine de femmes, mais n’a jamais admis le meurtre de Gloria Steele. Il a dû faire une évaluation psychiatrique à l’hôpital d’Etat de Kalamazoo avant d’être entendu par la justice.

Les psychiatres ont découvert qu’il manquait de remords pour ses actions et était impulsif, agité et émotionnellement détaché. Néanmoins, ils n’ont pas pensé qu’il souffrait d’une quelconque psychose, et ils pensaient qu’il était capable de distinguer le bien et le mal. Ils l’ont aussi diagnostiqué comme ayant une personnalité anti-sociale.

Pendant son séjour à l’hôpital psychiatrique, il a plongé dans la dépression. Il a essayé de se suicider en se pendant avec une corde. Cela s’est terminé avec des blessures superficielles.

A l’été 1975, Coral était encore évalué. Les psychiatres ont découvert qu’il souffrait d’une dépression et était un danger pour lui et les autres patients. Malgré ses problèmes comportementaux, il a été jugé apte à affronter le procès pour ses attaques.

Il a été condamné à un an de prison. Malheureusement, il n’a pas eu de procès pour la mort de Steele car les procureurs manquaient de preuves pour le poursuivre. Il a été relâché à l’été 1976, décidé à fermer la page de sa campagne mortelle contre les femmes.

Gloria Steele

Gloria Steele

Moore a écrit qu’après sa sortie, il a trouvé un travail comme mécanicien et est rentré vivre chez sa mère. Beaucoup pensent que c’était un « Tanguy » car il n’aimait pas être loin d’elle pendant de longues périodes. Elle était sans doute la seule personne qui le comprenait.

 

 

Déchaînement de meurtres

Peu de temps après sa sortie, il a commencé à sortir avec une femme nommée Delores. Les deux ont eu un enfant, mais ne se sont pas mariés. Le couple s’est séparé et Coral est sorti avec une autre femme Valeria, qui l’a épousé en 1979. Leur mariage a duré seulement 6 mois.

Pendant un entretien avec la police, Valeria a admis que le comportement de Coral devenait de plus en plus erratique pendant leur relation. Selon Moore, Valeria a dit aux enquêteurs que Coral avait des cauchemars violents, « devenait sale, laissant ses vêtements, et même les détritus sur le sol. »

En plus, il « découpait les plantes d’intérieur avec son couteau » et faisait fondre les bougies sur la table. Encore plus bizarre, était le fait qu’à chaque fois qu’il avait une relation sexuelle, Coral se levait et quittait la maison pendant des heures. Larry Werner a suggéré dans son article du Star Tribune de 2002 qu’il était probable que Coral allait agresser de nouvelles victimes pendant ce temps.

En un an, plusieurs femmes étaient attaquées et tuées. L’une d’elles était la journaliste du Detroit News, Jeanne Clyne, 44 ans, qui fut attaquée le jour d’Halloween en 1979, alors qu’elle rentrait chez elle à pied après son rendez-vous chez son médecin. Elle a été accostée en plein jour sur une route départementale très fréquentée près de sa maison à Grosse Point Farms. Elle est morte de 11 coups de couteau.

Jeanne Clyne

Jeanne Clyne

 

Malheureusement, la police était incapable de trouver des preuves qui les mèneraient à un suspect. Au début, les policiers ont suspecté le mari de Jeanne, mais l’ont blanchi plus tard quand Coral a confessé le meurtre.

On ne sait pas si Coral a attaqué d’autres femmes entre le meurtre de Clyne et son divorce en mai 1980. Cependant, au vu de ses antécédents, c’est fort probable qu’il ait commis d’autres agressions.

Le 20 avril, à Ann Arbor, Michigan, Shirley Small, une lycéenne de 17 ans est poignardée deux fois au cœur, hors de sa maison. Une attaque similaire contre Glenda Richmond a eu lieu hors de sa maison en été. La manager d’un restaurant de 26 ans était trouvée morte avec 28 blessures de couteau à la poitrine. Il n y avait pas assez de preuves sur chacune des scènes pour arrêter qui que ce soit. Néanmoins, les meurtres étaient signés à la manière de Coral Watts.

Le 14 septembre, la diplômée de l’université du Michigan Rebecca Huff, 20 ans, était retrouvée morte hors de sa maison. Elle avait été poignardée à près de 50 reprises. Son cas était unique car c’est l’un des premiers meurtres à être lié directement à Coral. En plus, cela a suscité une enquête très approfondie de la police de Ann Arbor. Cela a pris deux mois avant que le lien entre Coral et Rebecca ne soit fait.

 

 

Faire monter la pression

3 filles d’Ann Arbor tuées en l’espace de 5 mois, a alarmé les autorités de cette ville estudiantine et paisible. Paul Bunten, un policier de Ann Arbor, était déterminé à arrêter le meurtrier. Il a dédié des années de sa vie pour poursuivre l’homme que les journaux d’Ann Arbor appelait « Sunday Morning Slasher »; « L’agresseur du dimanche matin »

Bunten était à la tête d’une équipe spéciale dont le but premier était d’augmenter les patrouilles dans et autour de la ville. Le 15 novembre, des policiers sont chanceux. Deux policiers qui patrouillaient une zone autour de la rue principale d’Ann Arbor à 5 heures du matin ont remarqué un homme suspect dans une voiture qui suivait lentement une femme rentrant à pied chez elle.

La femme a réalisé qu’elle était suivie et a essayé de se cacher derrière l’embrasure d’une porte, espérant que l’homme la perdrait de vue et s’en irait. Elle avait peur pour sa vie car la plupart des gens étaient au courant des meurtres dans la région. Selon Moore, Bunten a dit que Coral « est presque devenu fou » quand il s’est rendu compte qu’il ne retrouvait plus la femme qu’il chassait.

La police l’a arrêté et embarqué pour conduite avec une immatriculation expirée et un permis de conduire suspendu. Ils ont aussi fouillé sa voiture et trouvé des tournevis et une boîte avec des outils pour la menuiserie. Néanmoins, la trouvaille la plus importante était un dictionnaire avec écrit dessus, « Rebecca is a lover », qui appartenait à Rebecca Huff. Cela s’est avéré être la clé qui liait Coral au meurtre. Mais cela n’était pas suffisant pour le condamner.

Bunten et son équipe ont commencé à surveiller Coral. Ses déplacements étaient filmés par une caméra cachée dans son véhicule. Les officiers espéraient l’arrêter sur le fait. Ils étaient quasiment certains que Coral était responsable de la mort de Small, Richmond et Huff. Ils devaient juste le prouver.

Coral savait qu’il était surveillé et a donc reprimé ses pulsions meurtrières pendant deux mois. Sans preuve pour poursuivre, la police a stoppé la surveillance et fait venir Coral pour un interrogatoire. Werner a dit que Bunten l’a questionné pendant près de neuf heures, mais Coral a refusé de révéler une quelconque information.

Whitley a allégué que Coral s’est mis à pleurer quand Bunten a décrit graphiquement comment les femmes avaient été tuées. Bunten était cité dans l’article disant que, « c’était la première vraie émotion que nous avions vue de lui. » Coral a demandé une interruption pour contacter sa mère. Après lui avoir parlée, il ne souhaitait plus parler des meurtres. Hewitt, Stewart, et Cosgriff ont rapporté qu’après l’interrogatoire, Bunten a décrit Coral comme « à la voix douce », timide et conciliant, « si vous oubliez ce qu’il fait ».

Coral a été relâché à cause du manque de preuves solides. A ce moment, il était suspecté pour deux tentatives de meurtres et d’avoir probablement commis 5 meurtres dans la zone de Detroit. Au printemps 81, Coral s’est installé à Columbus, dans le Texas où il a trouvé un travail dans une compagnie de pétrole. Il passait les nuits de week-end à conduire plus de 70 miles de la zone de Houston. Ce serait son nouveau terrain de chasse.

 

 

Confessions

Après avoir appris son changement d’adresse, Bunten a envoyé des copies des fichiers criminels liés à Coral à la police de Houston afin de prévenir d’autres meurtres. La police a pu localisé Coral, mais elle était incapable de le lier à toute activité criminelle. Cependant, il était le suspect principal pour plusieurs meurtres. Les enquêteurs n’avaient pas assez de preuves pour le lier à l’un de ces meurtres.

Selon l’article de Pam Easton d’Associated Press, le sergent Tom Ladd de la police de Houston a clamé qu’il était difficile de poursuivre Coral car « il utilisait des méthodes différentes pour tuer, n’agressait jamais sexuellement ses victimes et choisissait des étrangères. » Il a ajouté qu’il y avait rarement des preuves laissées derrière sur les scènes de crimes car « il tuait dans les minutes qui suivaient sa rencontre avec ses victimes. »

Suivant l’attaque de Lori Lister et Melinda Aguilar de mai 1982, le procureur du comté d’Harris Ira Jones a eu une idée qui allait pousser Coral à confesser les crimes pour lesquels il était suspecté.

Whitley a rapporté que le 9 août 1982, Jones a offert un deal à Coral. En échange d’informations et de confessions, Coral aurait une immunité pour le meurtre. Coral a accepté et plusieurs jours après, il a emmené les enquêteurs sur les lieux où il a enterré trois de ses victimes. Selon l’article d’Associated Press, Serial Killer’s Confessions, Coral a admis avoir agressé 19 femmes, dont 13 sont mortes.

Linda Tilley

Linda Tilley

Coral a dit à la police qu’il était responsable du meurtre de 1979 de Jeanne Clyne, même s’il n’a pas admis avoir tué Glenda Richard, Shirley Small ou Rebecca Huff, dont le dictionnaire se trouvait dans sa voiture. Il parlait davantage de ses victimes à Houston. Il a confessé avoir noyé une étudiante de l’université du Texas, Linda Tilley, 22 ans dans son appartement situé dans un complexe avec une piscine en septembre 1981. Il a aussi admis avoir poignardé Elizabeth Montgomery, 25 ans, une semaine plus tard.

 

Le jour où Elizabeth a été tuée, Coral a confessé avoir tué une autre femme à quelques miles du lieu de son meurtre. Werner a dit que sa cousine Susan Wolf, 21 ans, rentrait à la maison après avoir achetée des glaces dans une échoppe quand elle a été poignardée au bras et à la poitrine, à quelques mètres de son appartement. Coral a admis un autre meurtre qui a eu lieu en janvier 82, celui de Phyllis Tamm, 27 ans, qui était agressée alors qu’elle faisait son jogging. Coral a déclaré l’avoir étranglée avec ses mains et puis, de l’avoir pendue à une branche d’arbre avec une sangle élastique.

Elizabeth Montgomery

Elizabeth Montgomery

 

Presque deux jours après, Coral a tué une étudiante en architecture Margaret Fossi, 25 ans, qui apparemment est morte d’un coup de poing dans la poitrine. Son corps a été retrouvé dans le coffre de sa voiture à l’Université Rice. Coral a dit qu’il a pris ses chaussures, les plans et son porte-monnaie et les a brûlés. Coral volait très souvent des objets de ses victimes et les brûlaient, espérant ainsi « tuer l’esprit ». Il a déclaré que la raison pour laquelle il tuait, était que les femmes avaient des « yeux diaboliques ».

Selon AP, Coral a dit à la police qu’il avait égorgé une femme qui essayait de changer un pneu crévé sur la bande d’arrêt de l’autoroute. Le même mois, Coral a déclaré avoir attaqué deux autres femmes de la zone de Houston, l’une qu’il a égorgée et l’autre qu’il a poignardée avec un pique à glaces. De manière surprenante, les trois femmes ont survécu à leurs attaques.

Susan Wolf

Susan Wolf

 

Entre Février et Mai 1982, Coral a confessé les meurtres de Elena Semander, 20 ans; Emily LaQua, 14 ans; Anna Ledet, 34 ans; Yolanda Maday, 20 ans. En plus, il a admis avoir agressé trois autres femmes. Malgré ces confessions de Coral, il n’a jamais été poursuivi pour aucun des meurtres à cause du deal qu’il avait passé avec le procureur.

Hewitt, Stewart et Cosgriff ont écrit que Coral a admis au moins 80 autres meurtres dans le Michigan et au Canada. Cependant, il n’a pas donné de détails sur aucun de ces meurtres car il n’avait pas d’immunité. A la fin, la stratégie de Coral de recevoir la peine la plus légère possible pour ses meurtres a fonctionné.

Plusieurs mois après l’incarcération de Coral, il a tenté de s’évader. Il s’est enduit le corps de gel et a essayé de se faufiler entre les barreaux de sa cellule. Sa tentative a échoué et il s’est retrouvé coincé. A partir de ce moment, il a essayé d’user de moyens légaux pour quitter la prison. Il a fait appel de sa sentence.

Margaret Fossi

Margaret Fossi

 

En 1989, la cour d’appel du Texas a rouvert le dossier Coral. Moore a déclaré que le juge a oublié d’informer Coral que, « l’eau de la baignoire dans laquelle il a noyé Lori Lister était considérée comme une arme létale. » La conséquence; il n’était plus requis qu’il fasse toute sa sentence. Il pouvait bénéficier des remises de peines.

 

En 1982, Coral Eugene Watts plaida coupable des meurtres de 13 femmes qui, selon lui, « avaient le mal dans leurs yeux », mais il ne fut condamné que pour « cambriolage avec l’intention de commettre un meurtre » !!! Il fut condamné à 60 ans de prison. source : tueursenserie.org

 

Coral était maintenant considéré comme un détenu « non-violent » et a pu bénéficier de remises de peine car prisonnier modèle.

Coral était classifié comme un détenu de classe 1 et donc, recevait un crédit de 2-3 jours de réduction pour chaque jour de détention. Le crédit allait réduire sa peine à plus de la moitié. Le type qui a admis qu’il tuerait encore si on le libérait, devait être relâché le 9 mai 2006. Il serait considérer comme l’un des premiers tueurs en séries confessés à être libérés dans l’histoire de l’Amérique

Elena Semander

Elena Semander

Le fait que Coral devait être remis en liberté a horrifié ses victimes survivantes, les familles de celles mortes et la population, qui étaient conscients que sa promesse initiale serait tenue. Selon Hewitt, Stewart et Cosgriff, Lori Lister a suggéré qu’elle pensait que Coral avait été mis à l’ombre jusqu’à la fin de ses jours et s’était senti « flouée » et « pas protégée par la loi » quand elle a appris qu’il était détenu pour une peine de 36 ans de prison. Plusieurs personnes ont eu le même sentiment et se sont senties trahies par le système.

 

A cause de son nouveau statut, il était aussi éligible à la liberté conditionnelle. Néanmoins, elle ne serait pas accordée. La commission des libertés conditionnelles du Texas a refusé à 6 reprises ses demandes entre 1990 et 2004.

AP a suggeré que les autorités du Michigan et du Texas travaillaient pour ouvrir des dossiers classés, où des preuves auraient été ignorées. Les experts scientifiques espéraient aussi trouver des traces d’ADN, indisponibles dans les années 80, pour lier Coral avec des crimes. Il était évident que les autorités des deux Etats ont réalisé que le cas Coral devait être évité à tout prix car il était une menace pour la société. Personne ne doutait qu’il tuerait encore.

Emily LaQua

Emily LaQua

 

 

 

Derrière les barreaux pour de bon

Finalement, 22 ans après la sentence de Coral, de nouvelles preuves étaient exposées qui le liait à un meurtre. En 2004, Joseph Foy a témoigné qu’il avait vu Coral tuer une femme en décembre 1979. Selon l’article du Dallas Observer de Mars 2004 de Whitley, Foy, 45 ans a repondu à l’appel d’un programme télé populaire qui faisait appel aux temoins pour toute information concernant les crimes de Coral. Il a immédiatement contacté la police et leur a dit ce qu’il avait vu il y a approximativement 25 ans.

Anna Ledet

Anna Ledet

 

Whitley a déclaré que Foy a vu Helen Mae Dutcher, 36 ans, souffrant dans une allée près du teinturier Ferndale avec un homme qui la poignardait répétitivement au cou et au dos. Dutcher est morte plus tard à cause des 12 blessures. Foy est allé voir la police pour rapporter le crime et donner des détails sur le meurtrier. Son portrait robot fut dessiné. Cependant, après enquête, les autorités étaient incapables d’identifier l’assaillant et le dossier s’est empoussiéré.

Hugh Aynesworth a rapporté dans son article de 2004 au Washington Times que Foy avait vu un programme télévisé en 1982 à propos de Coral qui l’avait poussé à appeler la police. Whitley a déclaré que les autorités « n’ont pas poursuivi l’enquête Dutcher, assumant que Watts quitterait sa cellule entre quatre planches. » Ils n’avaient pas pris en considération la politique de « bon temps » pour les prisonniers modèles. 8-1-Coral-Eugene-Watts

Après avoir vu The Abrams Report en janvier 2004 concernant le cas Coral Watts, il a encore appelé la police et déposé plainte. Il espérait que son histoire préviendrait Coral d’être relâché. Foy a été la clé providentielle dont les victimes survivantes et les familles des mortes ont espérée.

Coral fut finalement accusé de meurtre. Selon MSN Hotmail News, Jennifer Granholm, Gouverneur du Michigan, a initié les procédures pour l’extradition de Coral au Michigan pour le meurtre de Dutcher. S’il était coupable, il aurait une peine de perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Ce serait le moins qu’il mérite.

 

 

La conclusion

En avril 2004, Coral Eugene Watts fut extradé de sa prison du Texas à Pontiac, Michigan pour faire face aux accusations de meurtre d’Helen Dutcher. Durant son procès, son avocat, Ronald Kaplovitz, a plaidé non coupable. Son procès devait commencer en novembre 2004.

 

Il n’ y a pas de peine de mort dans l’Etat du Michigan. Néanmoins, Pam Easton rapporte dans son article d’avril 2004 du Grand Rapids Press, que s’il n’était pas reconnu coupable, il y avait assez de preuves contre lui pour le meurtre d’Emily LaQua de mars 1982 de Waller County, Texas. LaQua a été découverte étranglée dans un caniveau cinq mois après avoir disparue sur son trajet vers son travail.

En novembre 2004, le procès a démarré au Oakland County Circuit Court. Il était prévu pour deux à trois semaines.
Le procureur, Donna Pendergast, a fait venir de nombreux témoins dont Joseph Foy qui avait vu le meurtre de Dutcher, les trois victimes survivantes et les policiers qui ont enregistré les confessions de Coral.

Helen Dutcher

Helen Dutcher

 

Le 15 novembre, le jury a entendu le témoignage effrayant de Julie Sanchez qui se souvenait de la manière dont Coral l’a attaquée alors qu’elle changeait un pneu crevé sur le bord de l’autoroute en janvier 1982. Selon l’article de Court TV, l’employée de la NASA a montré comment Watts a coupé sa gorge et l’a poignardée plusieurs fois avant de la laisser pour morte. Elle a déclaré qu’à un moment, il s’est retourné pour la regarder et a ri.

Melinda Aguilar et Lori Lister, les dernières victimes connues de Watts ont témoigné le même jour, racontant leur attaque brutale. Comme Sanchez, Aguilar a déclaré que Watts semblait se réjouir de lui, infliger à son amie et à elle, de la douleur. Dans l’article du 15 novembre d’AP, Aguilar a dit qu’au moment où elle a prétendu être morte, elle a entendu « Watts sauter et applaudir », visiblement « content de ce qu’il faisait ».

Le témoin clé, Joseph Foy a aussi narré ce qu’il a vu il y a des années. Ginsberg a cité Foy qui déclarait qu’il « fixait les yeux du diable… » et qu’il n y avait « aucune âme, aucun sentiment, aucun remords… » Au moment où il a prévenu la police, il a décrit le tueur et un portrait-robot fut réalisé; il avait de grandes similarités avec Watts.

10-2-Coral-Eugene-WattsLe jour suivant, les jurés ont quitté la salle pour délibérer sur le cas de Watts. Le 18 novembre, il a été déclaré coupable pour le meurtre au premier degré d’Helen Dutcher. Grinberg a dit que Coral a réagi au verdict en roulant des yeux et en secouant la tête, alors que les familles des victimes se réjouissaient et s’embrassaient. Watts fut condamné à perpétuité, même si celle-ci sera plus courte qu’espérée.

Le 21 septembre 2007, Watts est mort à l’hôpital du Michigan d’un cancer de la prostate. Il avait 53 ans. Sa mort est advenu juste deux mois après qu’un jury l’ait accusé du meurtre de 1974 de Gloria Steele, 19 ans. « Nous sommes contents que tout ceci s’arrête, » Carol Tilley, la mère de Linda Tilley, a dit au star-telegram.com. « Nous croyons que cela aide à refermer la page sur ça. Ce n’est jamais fini. Mais ça aide. »

 

 

Article de Rachael Bell

 

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