A quand un Meetic pour les séropositifs ?

Quand on me parle du SIDA, je ne peux m’empêcher de penser à tous ces savants qui nous expliquaient avec gravité qu’il anéantirait la moitié de la population africaine. Je me suis rendu sur le site de Sida Info Service pour obtenir les données les plus récentes sur ce fléau.

 

Depuis le début de l’épidémie, plus de 60 millions de personnes ont été infectées par le VIH et près de 30 millions de personnes sont décédées de causes liées au virus.

– Personnes vivant avec le VIH en 2009 – 33,3 millions dont 15 millions de femmes, 22.5 millions d’africains, et 4.1 millions d’asiatiques du Sud et Sud-Est 0.77 millions en Asie de l’Est (Chine, Corée, Taïwan, Macao, Japon, Mongolie ; on ne fera croire cela qu’à des oiseaux) et 0.8 million en Europe occidentale.

– Selon les données datant de 2010, 152000 personnes vivent avec le VIH en France

Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2009

– 60 % ont été contaminées lors de rapports hétérosexuels (et parmi celles-ci plus de la moitié est née à l’étranger) ;
– 37 % lors de rapports homosexuels ;
– et 1 % par usage de drogues injectables.

Source : SIS

 

Toujours dans une mentalité de confrontation au réel et de propositions concrètes, il est salutaire de sortir de cette vision castratrice imposée aux sidéens et séropositifs. Car, pendant très longtemps, être positif, c’était être condamné. Aujourd’hui, certes, l’on ne guérit pas du Sida, mais les traitements sont efficaces et l’on arrive à vivre longtemps avec le virus.

Que faire de ces millions de porteurs du VIH pendant toutes ces années ? Quelle vie sont-ils condamnés à subir ?

Apparemment, la société tient à leur faire payer leur situation en évitant soigneusement de penser l’après résultat positif. Il faudrait qu’ils deviennent des moines, chastes et qu’ils se repentent de leur faiblesse.

 

Un séropositif reste un homme, une femme qui a encore un désir sexuel. Or, tous les tabous sont tombés même celui de la sexualité des handicapés sauf celui  des séropositifs. On espère que leur maladie et leurs traitements lourds leur coupent toute envie et dans le cas où cela ne serait pas possible, qu’ils soient conscients, c’est-à-dire, qu’ils mettent des capotes quand ils se laissent aller à profiter du supplément de vie que la société leur a providentiellement consentie.

 

Je crois que pour leur bonne santé morale et pour protéger la population des contaminations involontaires (oui, je sais, il y’a des homosexuels qui se contaminent à dessein, c’est une forme très avancée de pop-art, de bullshit cultureux, fucking art contemporain), il est urgent de créer un site de rencontres dédié aux séropositifs, où ils pourront s’épanouir en toute quiétude.

 

Ce n’est pas parce qu’on est malade qu’on ne bande pas. Aussi, pour leur bien-être, et celui du reste de la population, les malades devraient prendre à bras le corps cette suggestion et monter leur propre Meetic.

 

Je pense notamment en Afrique, le continent le plus touché,  ou à notre communauté, où un grand site de rencontres serait un moyen de mettre en quarantaine les touchés et de maîtriser l’expansion de la maladie. Combiné à la recherche d’un remède et à l’amélioration des traitements, la prolifération du virus pourra être plus rapidement jugulée, sans que pour cela, l’on fasse passer les malades pour des abstinents volontaires à vie. Ce sont des abstinents contraints pour ceux qui sont respectueux de la vie et des bombes pour ceux et celles qui ne peuvent se résigner à ne plus baiser.

 

Le tabou doit donc être levé; un séropositif doit pouvoir continuer de s’amuser sans forcément passer pour un serial-killer, ou un ingrat.

Notre communauté, comme le disent si bien les chiffres, est touchée en France par la pandémie (la moitié des contaminations des hétérosexuels en France) et nous ne pouvons nous permettre de faire fi de cette réalité, de détourner le regard et d’espérer qu’un vaccin apparaisse dans 30 ans. Vivre avec le Sida n’est certainement pas enviable pour quiconque, encore moins pour nous, déjà amoindris par les autres affres de la vie quotidienne (chômage, pauvreté, emplois précaires...)

 

Un site de rencontres spécialisé, de bonne facture (pas les trucs au rabais, moches à mourir qu’on fait pour les handicapés, en se disant qu’ils peuvent s’en contenter, que c’est toujours mieux que rien), dont l’inscription serait assez bien contrôlée, sera une réponse directe, concrète à la frustration sexuelle des séropositifs et à la prolifération de la maladie. C’est un projet que nous couvons avec mes amis depuis quelques années et si notre horizon financier venait à s’éclaircir, nous le lancerons bien volontiers. En attendant, des millions de personnes sont condamnés à se branler, ou à risquer la vie de leur partenaire chaque jour et cela ne semble pas vraiment préoccuper personne.

Les pontes de la lutte contre le Sida investissent davantage le champ de la prévention, du traitement et semblent se désintéresser de la qualité de vie de ceux qui sont déjà inoculés.

En permettant aux malades de se rencontrer et de s’aimer, cela contient, dans une certaine mesure, la diffusion du virus dans la société. Ce n’est qu’une arme supplémentaire dans le combat car nous devons actuellement penser à vivre pendant longtemps avec des séropositifs alors que le paradigme auquel l’on nous avait habitué, était de les voir dépérir rapidement.

Ils n’ont commis aucune faute, ils n’ont pas à vivre en ermites pour expier quoique ce soit.  Ils peuvent aussi rêver d’amour, faire des projets de vie, être dans un environnement chaleureux, accueillant et non plein de componctions, de récriminations, d’excuses, de pitié et j’en passe. Ils n’ont tué personne.

 

www.positivelove.com ?

 

Osez le bon sens !

YDM

 

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