La vie

Au commencement était une chatte, un sperme
Scènes de joie, chemin de croix mené à son terme
Layette, Scenic, lipettes et sticker « regrets à bord »
L’horreur à droite, sous un mascara et un joug en diamant

Au commencement était la mort
Ou le premier jour de son avènement
Prison ferme dans cet amas d’eau, d’os et de chair
Qui se désagrège autant qu’il croit

A chaque pas, un marathon vers le trépas
Et sciemment, il lui tarde de courir
Qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour mourir ?
Tout sourire vers son agonie

A ce qu’on dit
C’est un ado
Une chenille qui s’envole vers son fardeau
Rayonnant comme un empire avant son déclin

Rémora parmi les requins
Se remémorant les années imberbes
Difficile de passer de Marvel au marteau
Le réel s’marre et désherbe

Les aspirations au chômage conjoncturel
C’est la même depuis le néogène
Les désillusions désormais naturelles
C’est à peine une conjecture

Et la fin qui se rapproche
Le trésor public à l’embrasure de ses poches
Il n’en restera rien de ce carnage
Alors il fait un ou dix mioches

Pour se convaincre que ce voyage
En valait la peine
Il masturbe ce doux vagabondage
Pour cracher quelques beaux souvenirs

Ici et là
Avant que sonne le glas
Du cercueil au berceau
Du linceul au tombeau

Retour au fourneau
La terre est féconde
La nature est enceinte
Cimetière et vient la poussière

Pousse, pousse, pousse un hêtre
Sans le moindre cri
Ni la moindre plainte
Elle met au monde
Elle vit

MdP Le Blédard

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