Ode au ballon rond, même féminin !

C’est l’été, c’est dimanche, c’est vélo comme d’habitude et dans ce ronronnement estival, des femmes jouent au football; elles ont réussi à nous intéresser à leurs performances. Je n’aurai jamais cru regarder un match de football féminin. Football, féminin, c’est presque antinomique ! Aucune grâce à voir courir ces êtres fragiles derrière un ballon; à cracher, tacler, rouspéter, tricher, gueuler, insulter, frapper,… bref, faire ce que nous détestons tant aimer sur un terrain. Aucune grâce dans mon esprit et pourtant il a jailli de cet océan d’ennui quelques rares minutes de joie et d’adhésion.

Je me suis vu entrain de regarder un match de football féminin. Je ne vous dis pas que c’est très captivant mais l’enjeu d’une accession en demi-finale de l’équipe française a malgré tout réussi à me faire tressauter le palpitant. Beaucoup d’envie, beaucoup d’ennui, peu de talent, peu de moustache, on finit par se laisser entraîner par la liesse.

C’est la Coupe du monde et donc, nous avons eu droit à la crème de la crème de chaque pays. Le niveau n’est pas fameux mais le spectacle reste assez familial. Alors, j’ai regardé tout le match. Seigneur ! Je ne croyais pas tomber si bas.

Depuis que le foot s’est arrêté, je revis et c’est déplaisant. Je veux ma Champions League ! Je veux ma p***** de Premier League ! Je veux voir un match du Big four.

Messieurs les diffuseurs, filez-moi un autre shoot, 9 mois de foot, que je fasse aussi semblant d’être heureux. Va encore pour le cyclisme et le tour de France, le football féminin et même la pétanque. Cet été, j’en ai ma claque du rugby. Un sport apprécié par les femmes, les bobo, les écolos, les bcbg, les pdg, ne peut être qu’un sport de p****, enfin !

Oui, le rugby ! Cet ersatz du foot ! Ils ne le savent pas, ces troufions au polo Serge Blanco, que l’inventeur de cette pratique peu esthète, en prenant le ballon à la main lors d’une partie de football, a créé cette … chose. La coupe est pleine et cette entreprise de destruction massive du football devient insupportable. Ils essayent toutes les techniques pour nous faire aimer ce sport. Le rugby est au sport ce que l’écologie est à la politique, une lubie. Je veux bien tolérer cette pratique disgracieuse dans l’espace public tant qu’on évite le cricket et autres vilénies sportives. Comme le rugby féminin par exemple.


            

Le rugby, c’est du sous-foot

Et ça le restera. Ils font tout pour lui donner un rayonnement plus important. Je ne supporte plus de voir ces petits rugbymen vouloir jouer dans la cour des grands. C’est juste un sport collectif comme tous les autres sports collectifs, dont le marketing essaie de faire monter la cote. Le rugby ne vaut même pas le cyclisme, comment pourrait-il approcher le foot ?

Financièrement, c’est le Pérou contre les USA. Artistiquement, c’est Amadou et Myriam contre Ray Charles. Populairement, c’est le jour et la nuit. Une curiosité mondiale ! Ils pourraient organiser des coupes du monde à 6 pays, tellement personne ne s’intéresse à ça !

On nous survend ce sport comme porteur de valeurs; solidarité, exemplarité, sens du dévouement, esprit de corps, partage… Comme le football, le basket, le handball, le cyclisme, le volley-ball et tous les sports d’équipes.

Il n’y’a ni plus ni moins de vertus dans le rugby que dans le foot.

Il paraît que les footeux ne sont pas fidèles à leurs clubs formateurs. Je ne connais pas un seul joueur de rugby international qui n’ait pas changé de clubs. J’en connais même qui ont probablement joué dans tous les clubs du Top 14. Alors fidélité, fidélité toi-même !

On reproche aux footeux de gagner beaucoup d’argent. Allez demander à Wilko de jouer gracieusement pour Toulon et je saluerais votre modestie légendaire. Les salaires du Top 14 ont explosé depuis quelques années grâce aux diffuseurs et il est normal que cette manne financière profite aux premiers concernés. Le foot en génère 10 fois plus en France par exemple, il est normal que les footballeurs gagnent dix fois plus que les rugbymen.

Personne ne reproche aux basketteurs, footballeurs américains dopés de gagner davantage. TP, on l’adore quand il smashe une actrice désespérée. On ne lui demande jamais combien il gagne et reverse à la communauté.

Contador doit toucher 6 millions d’euros par an avec son club. Je n’ai vu aucun commentateur sportif s’indigner de l’emprise de l’argent corrupteur dans les performances du champion espagnol.

Pourquoi les footeux devraient baisser la tête quand ils marchent ? Respecter le maillot, le mouiller tous les dimanches et toucher sa paie, c’est tout ce qu’on demande à un sportif.

Ils nous bassinent avec la violence dans les stades. C’est étonnant ! Moi qui pensais que le hockey sur glace et le baseball étaient des sports de romantiques. J’ai dû me gourer de terrain.

Les hockeyeurs sont des bûcherons de métier et les baseballeurs des pauvres de quartiers. Toujours des prolos, comme les footeux. La violence dans les stades n’est pas propre au football, elle fait partie de la société (Amen).

Le sud est bien le territoire fétiche de l’ovalie et de la corrida. Corrida, qui soit dit en passant, est une activité récréative de bon aloi, bien sûr ! Dire que le foot en l’occurrence, est violent, c’est comme si l’on disait que le couteau tue.

Pire, le Bac – 5, au mieux, le sport études n’est l’apanage que des footeux sans intelligence aucune, évidemment. Si un footballeur a 1 neurone, un rugbyman en a 2 : un pour courir derrière une balle, un pour juger sa trajectoire.

Les dieux du stade ? Et toutes ces dames qui s’extasient sur ces objets sexuels. Vous ne verrez aucune féministe réclamer du respect pour ces hommes-objets !

Je rappelle aussi à ces esthètes du laid que si le foot, c’est 22 idiots qui courent derrière un ballon, le rugby, c’est 30 bourrins idiots qui courent derrière un ballon, ovale !

Aujourd’hui, les gay, les femmes, les bobos plébiscitent ce sport de culturistes et on ne nous parle que de foot business.

Je n’ai jamais vu le cul de Drogba ou de Chantôme sur un calendrier !

Je n’ai jamais vu de pom-pom girl inaugurer un match de L1 !

Je n’ai jamais vu un joueur de foot pro homo ! (oui, je sais ! Mais bon, c’est pro domo)


            

L’américanisation du sport est souhaitable quand elle passe par le rugby.

Voir des femmes se déhancher sexuellement devant des gosses ou à la télévision à 13 heures n’heurte et n’ameute aucune ligue de vertus. Ribéry paie pour se détendre avec une pute, consentante et il faudrait réformer le football ! Il n’y’a rien d’aussi beau sur terre que la bêtise humaine.

Le rugby n’est pas infesté par la corruption, le dopage, et les bizarreries du football. Vu qu’il a longtemps été amateur, ce serait bien de nous dire comment les responsables de la fédération, des bénévoles, ont fait pour gagner leurs vies. Combien ils gagnent aujourd’hui ? Combien gagnent les internationaux et les étrangers qui affluent ?

Le seul sport capable de parler du dopage sans rougir c’est le cyclisme. Tous les autres qui donnent des leçons de morale feraient mieux de s’en inspirer ou de la fermer.

Il faudra encore se taper les matches de rugby à la noix de l’hémisphère sud avec des gaillards que personne ne connaît et ne connaîtra jamais. On reproche au football de ne pas favoriser l’éclosion de joueurs locaux dans des championnats majeurs. Mais en France, on importe par tonne les joueurs de rugby d’autres championnats sans jamais s’inquiéter du devenir des espoirs français.

L’arrêt Bosman est néfaste pour le football, et faste pour le rugby. Vous avez dit bizarre…

Le Stade français se fait madoffier et n’arrive plus à suivre après avoir pataugé allégrement dans le new rugby business, la France entière est priée de se mobiliser pour le sauver. Pendant ce temps, le RC Strasbourg crève de sa belle mort en CFA dans l’indifférence générale.


            

Les bobos aiment le rugby, alors, aimez-le ou crevez !

Le rugby demeure un sport de bourgeois, de notables, de cols blancs et même de cannibales. Peu de personnes savent que les disparus de la cordillère des Andes étaient des joueurs de rugby en partance pour un match au Chili. (fallait la placer celle-là ! c’est nul mais bon…)

Les mecs se piétinent dans la boue, s’y roulent pour mieux se relever, se laver et se sentir bourgeois. C’est l’encanaillement sportif du bien-né.

Au foot, ils sortent propres du stade car ils sont sales dans la vie. Ce sont des ouvriers, des chômeurs, des gagne-petits, qui n’ont pas besoin de se rouler dans la gadoue pour solidifier leurs relations. On se salit dans les mines de Liverpool, on s’épaule dans le travail, les éboulis et les coups de grisou, on échange sur les galères de la vie, entre collègues, entre amis. Le dimanche, les cottes s’illuminent. La boue n’est pas simulée, elle est bien réelle et il y’a juste 90 minutes au stade pour oublier sa vie de m****.

Au rugby, les bourges ont besoin de simulacre, de s’embourber, pour devenir solidaires, pour retrouver ces valeurs humaines. Du snobisme de riches. La vie est un perpétuel simulacre d’embourbement pour les footeux.

Un joueur de foot sale est forcément un maçon ou la victime d’un maçon. Au foot, on n’adore que les artistes, les peintres. Au rugby, Betsen, Chabal, Harinordoquy sont des icônes.

Le seul terrain où feu Makélélé est plus ovationné qu’un attaquant, c’est celui du PSG; le parc des princes. Ils y sont habitués aux défaites, aux matches nulles, aux cartons, aux maçons et aux tacles. Le tacle, le seul geste technique qu’ils ont appris à apprécier à sa juste valeur, faute de mieux.

Tâcher le maillot d’un Ronaldo, d’un Best ou d’un Weah, c’est lui rappeler d’où il vient, son quotidien, ce qu’il a été, un terrone, un pauvre, un prolo.

Nous les voulons propres avant, pendant et après le match car ils sont lumineux, ils sont l’espoir, l’oubli, le rêve, l’évacuation, l’ailleurs, le possible, pendant 90 minutes. On n’a pas besoin qu’ils s’embourbent.

Nous ne faisons pas semblant d’être sales au foot. Nous ne faisons pas semblant d’être solidaires. Comme au rugby.


            

Gloire au ballon rond

Le football est un sport populaire, le plus important, pas parce qu’il est peu cher à pratiquer comme disent les néophytes.

Si l’argent était un critère limitatif, comment expliquer la prépondérance de sports énigmatiques comme le cricket en Asie ? Sport qui nécessite un équipement, une batte, et des vêtements appropriés pour son exécution.

A chaque fois que le football s’implante dans une région, il phagocyte les autres pratiques sportives. Je ne nie pas qu’il soit moins onéreux que d’autres sports, présente une simplicité des règles de jeu et de pratique, et que cela soit favorable à son essor. Constatons aussi que le handball est encore moins onéreux que le foot, moins compliqué dans ses règles et toujours aussi si peu pratiqué par la plèbe.

Selon moi, la principale raison de la primauté du football, de son succès planétaire, est qu’il se joue d’abord avec les pieds.

La virtuosité est bien plus grande et appréciée qu’avec la main. L’exploit est davantage salué.

S’il est un organe qui ne sert qu’à une seule fonction depuis des millénaires, ce sont les pieds. Ils ne servent qu’à la locomotion. Les mains sont plurifonctionnelles. Et les hommes ont appris à maîtriser l’usage de leurs mains au fil des siècles pour en faire des organes indispensables à leur épanouissement.

La main caresse, saisit, explique, arme, montre, exprime… Le pied n’a jamais rien exprimé à l’homme que la marche, la locomotion. Toute tentative par l’homme de lui donner une autre fonction est couronnée par une reconnaissance instantanée des autres hommes.

Vous remarquerez par exemple que dans le champ des arts martiaux, les pratiques les plus spectaculaires et les plus appréciées du grand public, sont celles qui mettent en avant les pieds. D’où le succès planétaire du karaté et de ses artéfacts.

Idem dans le champ de l’athlétisme où toutes les disciplines les plus regardées sont pédestres : du 100m au marathon.


            

Les pieds sont solides, quasiment mono-fonctionnels. Les mains sont habiles et multifonctionnelles.

Pratiquer le football permet à tout homme de montrer à ses congénères qu’il est meilleur dans un domaine figé, qu’il est capable de rendre main un pied.

La dextérité des jambes est un vrai exploit qui place celui qui l’a dans une position très enviable. Toute approche, même approximative, est saluée. L’habileté des mains est aussi saluée mais elle est plus exigeante. Pour être clair, être un bon basketteur ne suffit pas pour jouer dans des grandes équipes. Il faut être quasiment exceptionnel pour jouer en NBA. Être un footballeur moyen peut vous faire atteindre les sommets du football mondial.

Peu importe les grigris de Karabatic, il n’aura jamais l’écho d’un bon footballeur comme Scholes par exemple. Good luck in your new life, Paul !

Tout être humain se dit qu’avec un peu de travail, il pourrait le faire, le reproduire aisément. Avec un pied, tout être humain se dit qu’avec beaucoup de travail, il pourrait s’en rapprocher. Le footballeur devient donc un être qui manie formidablement les choses avec ses pieds. Dans les autres sports, individuels comme de groupe, que fait la main en général sinon saisir, attraper, bloquer, couvrir, … Des tâches auxquelles elle est normalement dévolue.

Avec un pied, tout un monde s’ouvre et le langage fleurit : dribbler, frapper, tacler, tirer, lifter, brosser, contrer, shooter, lober … Sur le même socle de jeu collectif, le footballeur rayonne davantage.

Vu qu’on joue difficilement avec les pieds, on en demande moins aux pratiquants. On peut être moyen et être apprécié par la masse alors qu’avec les mains, il faut être simplement bon voir extraordinaire pour se faire remarquer. Tu sais dunker ou pas, tu lances fortement la balle ou pas, tu fais de bonnes passes ou des en-avant.

Le foot, pratiqué largement avec les pieds, tolère l’approximation.

Chabal pourrait plaquer autant de joueurs qu’il voudra, un passement de jambes bien exécuté ou un dribble d’un joueur lambda sera moins spectaculaire, mais toujours plus respecté.

La célèbre reprise de volée de Zidane en finale de Champions league 2002, c’est du génie tout simplement. Pas un gosse qui n’ait rêvé de la faire, de la mettre, lors d’un grand évènement sportif, devant des millions de téléspectateurs. Il l’a fait. ça vaut tous les plaquages, tous les essais. J’exagère à peine quand je dis que ça vaut tout le rugby.

Qu’un homme fasse le singe, cela peut être bien exécuté et peut-être salué. Qu’un singe fasse l’homme et cela sera salué à coup sûr. C’est pareil avec la main et le pied.

Chéris ton pied, petit !

Le football a réussi la difficile fusion d’une dextérité équivoque et de beaucoup de simplicité. Sa prépondérance n’est menacée par aucun sport qui ne se pratique principalement avec le pied. Ajoutez à cela les autres avantages inhérents à sa pratique et vous avez le sport favori des hommes. Le rugby peut repasser dans 200 ans !

Pour impressionner avec les mains, il faut véritablement être un virtuose. Pour impressionner au foot, il faut juste être un joueur moyen. Si vous êtes bon, vous êtes un demi-dieu. Si vous êtes trop fort, vous tutoyez Pelé, Maradona ou Zidane. Si vous êtes l’un d’eux, vous êtes un dieu. Et si vous êtes les trois en un, vous êtes moi ! (oui, je sais ! Je vous aime beaucoup mais je me préfère)

Demi-finale France-USA mercredi prochain, je ne sais pas pour vous mais moi, j’irai rendre visite à ma belle-mère.

 

 

Osez le bon sens !

YDM

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