Immigration : pourquoi les Chinois réussissent mieux que les autres

Contrairement à la plupart des autres immigrés, les compatriotes de Mao installés en France parviennent à grimper les barreaux de l’échelle sociale. Leur secret ? Beaucoup de travail, une communauté soudée et un système de financement hyper-efficace.

 

 

Comme la plupart de ses compatriotes, Hsueh Sheng Wang est du genre discret. Il a installé ses bureaux au premier étage d’un petit bâtiment décati sans indication aucune, en plein cœur du Chinatown d’Auvervilliers, devenu premier centre d’import-export textile d’Europe. Impossible de deviner que ce Wenzhounais de 46 ans, arrivé dans notre pays à l’âge de 13 ans, est un homme d’affaires en pleine ascension. Après avoir travaillé dans le restaurant de ses parents, puis monté une petite société en 1993, il est aujourd’hui à la tête d’Eurasia, un groupe coté en Bourse de 22 millions d’euros de chiffre d’affaires, qui loue à des grossistes 300 000 mètres carrés d’entrepôts. Jamais à court d’idées, Wang s’apprête à créer un immense centre d’import-export de meubles dans le port du Havre, et il va construire 115 appartements à Aubervilliers, plus un centre commercial et un hôtel-résidence à Saint-Denis. «Ce n’est qu’un début, nous travaillons sur des projets immobiliers beaucoup plus importants», prévient-il, mystérieux.

 

 

Mais comment expliquer une telle percée, alors que tant d’autres immigrés – et de Français de souche – peinent à sortir de la misère ? D’abord, pour une simple question de culture. En Chine, travail, discipline et respect de l’autorité sont des valeurs ancestrales. «Depuis plus de mille ans, les élites de ce pays sont recrutées par un système d’examen national accessible à tous, qui permet aux plus pauvres de se hisser tout en haut de la pyramide», rappelle Xavier Liu, de l’association Pierre Ducerf, qui aide les migrants à s’intégrer. Résultat : même lorsqu’ils quittent leur patrie, les adultes s’échinent au turbin et ils poussent leur progéniture à en faire autant à l’école. «Il y a chez nous une focalisation incroyable sur la réussite scolaire, reconnaît Sacha Lin, le président de l’Association des jeunes Chinois en France. Cela fait partie des valeurs familiales qu’on nous inculque dès le plus jeune âge.»

Le principal de ce collège parisien n’en ­revient toujours pas. Il y a quelques mois, il a convoqué les parents de cinq enfants d’immigrés qui suivaient un mauvais ­chemin. «Les Chinois sont les seuls à avoir sermonné leur enfant devant moi», raconte-t-il. Depuis, ce dernier est rentré dans le rang, pas les autres. «Les Asiati­ques viennent tous nous demander ­comment faire pour que leur enfant intègre un prestigieux lycée parisien, poursuit le principal. Je n’ai jamais vu un Africain ou un Maghrébin en faire autant.» Et les résultats suivent. L’an dernier, la poignée de ses élèves qui ont intégré Louis-le-Grand étaient tous d’origine chinoise. «Ils ne viennent pas d’un milieu plus favorisé que les autres, mais ils sont très studieux et apportent de l’excellence», confirme, admiratif, le proviseur d’un collège voisin. La fameuse étude de l’Insee et de l’Ined confirme d’ailleurs la tendance : un quart des garçons d’origine asiatique atteignent le niveau bac + 3, contre 18% environ pour les Français toutes origines confondues, 14% pour les fils de Marocains et de Tunisiens, 8% pour les Algériens et 6% pour les Africains du Sahel.

Mais la culture du travail n’explique pas tout. Si les Chinois réussissent si bien chez nous, c’est aussi grâce à la cohésion de leur communauté. Contrairement à la majorité des étrangers présents en France – et en particulier aux Maghrébins, dont les différentes nationalités et ethnies ne s’apprécient guère – la plupart d’entre eux peuvent en effet compter sur le soutien de leurs compatriotes, notamment parmi les Wenzhounais (plus de 70% des immigrés issus de Chine populaire viennent de cette région située dans le sud du pays). «Quand mes parents ont débarqué ici, il y a vingt ans, l’atelier de maroquinerie d’un oncle leur a tout de suite ouvert ses portes», témoi­gne Rui Wang, de l’Association des jeunes Chinois en France, lui-même diplômé en gestion finance à Paris-Dauphine. «Un tiers des 280 magasins du Fashion Center en construction à Aubervilliers a été réservé par des propriétaires de boutiques parisiennes d’import-export pour leur progéniture», se félicite de son côté Eric Tong, un autre self-made-man de la communauté, chargé de louer les locaux. Mille fois plus efficace que Pôle emploi : à eux seuls, les 35 000 commerces détenus par les Chinois suffisent à faire vivre au bas mot 150 000 personnes, soit un quart de la communauté.

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C’est intéressant de voir que les journaux commencent enfin à faire du communautarisme. Culture du travail et communautarisme sont à la source du développement des chinois en France. Nous devrions tous nous en inspirer; soutenir les membres de sa communauté, soutenir les actions qui vont à la communauté, partager et privilégier les membres de la communauté. Acheter les produits de nos commerces, recruter nos enfants, financer les investissements des frères grâce à de meilleurs systèmes de tontines… Les chinois nous prouvent assez simplement que le communautarisme a du bon.

Osez le bon sens !

YDM

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