Le système éducatif sud-africain

Poursuivant notre exploration des différents systèmes éducatifs au monde, nous avons contacté l’ambassade d’Afrique du Sud, qui a eu l’amabilité de nous fournir des documents utiles pour comprendre et présenter l’école dans leur pays.

Située à la pointe australe du continent africain, l’Afrique du Sud est un pays de plus de 50 millions d’habitants; de noirs, de blancs, de métis, d’indiens, d’asiatiques. Nation multiculturelle par excellence et dernier grand vestige de la colonisation sur le continent africain, elle se caractérise par une prodigieuse richesse minière, source de tous les tiraillements et conflits qui ont maillé son histoire chaotique.

Des  »Bochimans » aux peuples  »bantous » en passant par les  »huguenots », les  »boers » ou les britanniques, l’Afrique du Sud a été le siège de vagues massives de colons, qui ont généré de l’exploitation, de l’esclavage, des guerres, des massacres, des relations archi-conflictuelles qui ont atteint leur paroxysme avec l’apartheid ou la ségrégation raciale imposée aux autres populations locales par la minorité blanche et largement  »boer ».

 

Les combats menés par les mouvements nationalistes africains dont l’emblématique ANC et son porte-flambeau Mandela conduiront le pays à l’élection du premier président noir du pays en 1994.

En 1995, La commission vérité et réconciliation viendra sceller la nouvelle entente entre les diverses populations. L’Afrique du Sud est la première puissance économique du continent africain.

L’Afrique du Sud pratique la discrimination positive dont l’objectif affiché est de permettre une meilleure représentation de la majorité noire dans la société.

Il nous a semblé intéressant d’en savoir plus sur leur système éducatif.
Caractéristiques clés du système

La scolarité sudafricaine se décline en 4 niveaux successifs :  »le pré-primaire, le primaire, le secondaire et l’université ».

Elle démarre en  »classe 0 » à l’école pré-primaire et le secondaire ou  »High school », se termine en  »classe 12 ».

L’école est obligatoire de sept à quinze ans, soit de l’école primaire jusqu’à la classe 9 (grade 9), l’équivalent de la troisième en France.

 »L’école pré-primaire » accueille les enfants de trois à six ans. Elle équivaut à l’école maternelle française. Elle n’est pas obligatoire.

A six ans, l’enfant va à l’école primaire et apprend à lire, écrire et compter et parler au cours de la  »junior primary », soit les classes 1,2,3. Il commence également à parler une deuxième langue.

Le  »grand primaire » ou  »senior primary » dure quatre années  et permet à l’enfant de perfectionner sa pratique de la lecture, de sa langue maternelle et de sa deuxième langue.
Il découvre les mathématiques, l’histoire, la géographie, les sciences et les travaux manuels (couture, travail du bois essentiellement).

Concernant le secondaire, il se divise en deux étapes.
Lors du  »petit secondaire », la plupart des matières enseignées sont obligatoires: langues (maternelle et secondaire), mathématiques, histoire, géographie, biologie, sciences.

L’élève choisit par ailleurs deux autres matières parmi une troisième langue, les travaux manuels,etc.

Parmi les langues étrangères enseignées, l’allemand et le français. Le choix d’une langue étrangère est peu courant.

Langues officielles

L’Afrique du Sud compte 11 langues officielles.
L’élève doit étudier sa langue maternelle ainsi que l’une des onze langues.

En  »grand secondaire », il suit un minimum de six matières. Il peut choisir d’en étudier sept, voire huit. Ces matières seront chacune enseignées selon trois niveaux différents: inférieur, standard et supérieur.

Ces niveaux d’enseignement dépendent du niveau de l’élève dans la matière. Un même professeur peut enseigner à une même classe deux niveaux différents.

Ils auront également une heure d’éducation physique par semaine. Parallèlement à ces activités sportives, les écoles proposent d’autres activités comme le théâtre, l’art de la discussion, les échecs ou encore la couture.

A la fin du  »grand secondaire », les élèves passent l’équivalent du baccalauréat, le « matriculation » ou « matrics ».

La mutation du système éducatif

Auparavant divisé selon des considérations raciales, le système éducatif est actuellement en voie d’unification. L’existence de nombreux ministères de l’éducation a cédé le pas à un ministère unique.

Il existe deux catégories d’écoles : les écoles publiques (“public schools” ou “state or government schools”) et les écoles indépendantes (“independent schools” ou “private schools”).

Les écoles publiques

Elles comprennent les écoles classiques ainsi que celles qui sont spécialisées. Le personnel des écoles est payé par l’Etat et ces écoles sont dirigées par __un organisme de direction__ réunissant le directeur de l’établissement, des éducateurs et enseignants, des parents d’élèves et des élèves des classes 8 à 12. Les parents seront majoritaires lors des votes.

Cet organisme de direction est investi de pouvoirs très étendus. Il adopte les politiques et réglements propres à l’organisation et au contrôle de l’établissement et veille également à leur mise en oeuvre. Il est aussi chargé de se prononcer, dans le cadre de la réglementation nationale et provinciale, sur les admissions, les questions réligieuses et linguistiques et le code de conduite destiné aux élèves. C’est lui qui responsable de l’amélioration de l’enseignement.

Les écoles publiques sont financées par l’Etat mais les parents ont la possibilité de décider d’imposer des frais de scolarité s’ils veulent accroître les moyens de l’école. La plupart des parents qui touchent des revenus sont prêts à contribuer à l’amélioration de l’éducation de leurs enfants. Ils sont généralement favorables à l’imposition de frais de scolarité.

Ce sont les parents qui décident du montant des frais de scolarité et des critères d’exemptions partielles ou complètes pour les parents dans l’incapacité de payer.

Aucune école publique ne saurait refuser un enfant pour la seule raison que ses parents ne peuvent pas payer ses frais de scolarité. L’organisme dispose à cet effet d’un budget.

 

 

Les écoles indépendantes

Le terme d’”écoles privées” évoque, dans les pays anglosaxons, des institutions prestigieuses pour enfant de milieux très aisés.
En Afrique du Sud, ce terme regroupe différents types d’écoles,  depuis les écoles privées traditionnellles jusqu’aux écoles créées par des communautés, sans oublier les écoles religieuses et les collèges privés.

La loi sur l’école décrète que chacun est libre de pouvoir créer et gérer, avec son propre financement, une école indépendante. L’école doit être enregistrée au  »Ministère de l’Education de la province » et respecter les normes appliquées aux écoles publiques et l’interdiction d’admissions en fonction de critères raciaux pour être avalisé.

 

Les nouveautés scolaires

L’Afrique du Sud ayant onze langues, le choix des langues d’enseignement à l’école relève des organismes de direction des écoles.
Dans la majorité des cas, l’anglais est la langue choisie en raison de son statut international et aussi, du fait que les manuels et matériels scolaires sont rarement présentés dans une autre langue.

Dans les écoles indiennes, les sujets sont tous enseignés en anglais.  Les écoles traditionnelles afrikaners privilègient, l’afrikaans. Les langues vernaculaires sont proposées comme matières d’enseignement.

Les disparités issues du passé sont grandes entre les écoles.
Ainsi, 24% des écoles n’ont pas l’eau potable et seulement 43% d’entre elles ont l’électricité. De même, les niveaux d’éducation sont très disparates entre les différents groupes de population.

3% des noirs atteignent le niveau universitaire, contre 4,3% des métis, 10% des Indiens et 24% des Blancs.

Depuis 1997, l’Afrique du Sud s’attache à transformer son système éducatif en le dotant de nouveaux programmes scolaires.
Les matières enseignées auparavant continuent toutes de l’être en étant combinées ou intégrées au sein de nouveaux sujets d’enseignement tels que:

Les langues, alphabétisation et communication: anglais et afrikaners

Sciences naturelles : biologie, sciences, géographie

Art et culture : histoire, art, musique

Habitudes scolaires

La majorité des écoles sud-africaines sont mixtes. Il existe néanmoins des écoles publiques et indépendantes uniquement pour filles et pour garçons.

Près de 80% des Sud-africains sont chrétiens. Au sein de l’école, c’est l’organisme de direction qui décide qu’elle sera l’enseignement religieux.
Aux termes de la loi sur l’école, ni les élèves ni le personnel ne peuvent être obligés de le suivre. Aucun enfant ne saurait être victime de discrimination en raison de sa réligion. La plupart des organismes de direction sont favorables à la pratique d’une religion à l’école.

La journée commence par une prière, ou une lecture, commune et les cours d’instruction religieuse ont lieu une fois par semaine. Ainsi, l’enseignement religieux joue un rôle fondamental dans les écoles sud-africaines, et pas seulement dans les écoles religieuses.

La rentrée scolaire s’effectue généralement mi-janvier. L’année est divisée en quatre trimestres. Les premières vacances scolaires ont lieu au moment de Pâques, pendant deux semaines. La deuxième période de vacances dure trois semaines, entre fin juin et fin juillet. Viennent ensuite des vacances de dix jours en septembre/octobre. Les grandes vacances durent six semaines.

Les petits sud-africains vont à l’école du lundi au vendredi. A l’école, la journée commence généralement à 8h et finit à 13h pour les élèves de l’école primaire et à 13h45 pour les secondaires. Les écoliers sud-africains ont pratiquement tous leurs après-midis de libre.

A l’école, les journées sont divisées en cours d’une demi-heure. Les élèves du grand primaire et du secondaire ont parfois des “doubles cours” (d’une heure) pour certains sujets tels les mathématiques.

Dans le petit primaire, ils n’ont qu’un seul maître et restent toujours dans la même salle de classe. A partir du grand primaire, ils ont un professeur par matière et se déplacent.

Les élèves portent tous un uniforme de leur école. Iles portent parfois une casquette et une cravate aux couleurs et sigle de l’école. Leurs chaussures sont classiques, de couleur marron ou noire.
Cette uniformisation générale est certainement l’héritage du dominion britannique.

Le système universitaire

Nous recherchons un témoignage d’un étudiant ou d’un ressortissant sud-africain pour nous éclairer sur le système universitaire de son pays et ses spécificités.

YDM

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