Créolités, Francophonie, Créolisations: un concept opératoire pour comprendre la cité?

Ce séminaire – introduisant également une conférence internationale prévue en mai 2013 sur « Créolités, Francophonie, Créolisations: un concept opératoire pour comprendre la cité? » – s’intitule donc « Créolités, Créolisations, Arts et Pratiques socioculturelles ».

Le 25 juin de 19h00 à 22h00 nous accueillerons quelques-uns des intervenants qui exposeront le fruit de leurs travaux et expériences en mai 2013, dans un panel qui concernera l’axe spécifique des arts et des pratiques socioculturelles, parmi lesquels le sport, la musique, les arts liés à l’oralité. C’est un petit voyage au coeur des créolités, entre les Antilles, l’Océan Indien et l’Hexagone.

Lieu : MAISON DE L’AFRIQUE

5-7 rue des Carmes

75005 PARIS

M° Maubert-Mutualité (ligne 10)

Au programme :

Dr. Stéphanie Melyon-Reinette (Civilisation américaine, Université Antilles Guyane, CAGI-CRPLC) « Introductions: présentation de l’association, des intervenants – exposé introductif: créolités, identités, vernaculaire vs véhiculaire? »

TiMalo (Guadeloupe, slameur): comment définirais-tu la créolité en Guadeloupe? Quelle place pour cette créolité dans ton art? Comment s’exprime-t-elle? Quels messages?

Patrice Guezello Kriké Kraké Papang (La Réunion, Conteur, enseignant): « quelle créolité réunionnaise sans kafritid ? » La créolité à la Réunion? Le créole à la Réunion?

Dr. David Sudre (Docteur en sociologie, Université Paris Descartes, GEPECS) « l’Afro-américanisation des jeunes basketteurs de banlieue parisienne ou la créolisation des identités « Cain-ris »

Gerald Toto (Martinique, artiste, musicien): Urban Kreol, le concept? Ta créolité entre Hexagone et DOM? Dans la musique? Quelle créolisation?

Questions

La CREOLITE qui se pose toujours au singulier ne laisse aucunement la place à d’autres formes de métissages identitaires, linguistiques, culturels ou politiques. En effet, la créolité que l’on pourrait définir simplement comme « l’ensemble des valeurs de la culture créole » ne donne qu’un singulier, là où il n’y a que pluralité. Effectivement, les colonisations françaises (parfois adjointes d’autres influences, hispaniques, portugaises, néerlandaises…) ont donné lieu à des formes de créolités diverses qui se vivent à des niveaux distincts : identité, revendication collective, culture patrimoniale, véhiculaire ou vernaculaire ? Un créole était un nègre assimilé à la culture du maitre par opposition au nègre marron, au bossale. Etait-ce le cas ailleurs ? On ne se dit pas « créole » aux Antilles, on cuisine et on parle créole; tandis qu’on est un « créole » à la Réunion.

« Et pourquoi toujours rapporter cette terminologie soit à la négritude, à l’antillanité? » me demandait-on. Il est vrai que ce concept défendu dans l’« Eloge de la Créolité » (1989) de Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant fait émerger un mouvement de défense des valeurs culturelles et spirituelles propres aux créoles des Antilles françaises, et devient la névralgie principale d’un projet d’émancipation postcoloniale et de reconnaissance des spécificités antillaises.

Héritiers d’Aimé Césaire et de la Négritude – qui se voulait une lutte contre l’assimilation et l’identification unilatérale des colonies et de ses littérateurs avec la France – ces chercheurs ont valorisé la question créole. Mais qu’en est-il de la question créole à la Réunion ? A Madagascar ? Qu’en est-il des langues créoles aux Seychelles, en Afrique ? Sont-elles assorties d’une identité particulière ? Singulière ? Sont-elles discriminantes ? Langues basses ? Minorées ? Vernaculaires et/ou véhiculaires, freins ou vecteurs ? Face à la prédominance du modèle antillais dans les consciences collectives, on voudrait voir fleurir les points de vue sur les autres aires créolophones.

La « créolisation ». Si l’on considère la créolité comme un processus – à l’image de l’ « oraliture » de Confiant qui voudrait paradoxalement fixer graphiquement et morphologiquement cette langue créole alors qu’elle est quintessentiellement une mutation – comment définir la créolisation ? Le suffixe -ation définirait une action, un processus face au suffixe -ité qui définirait un fait. « Le fait de ». Identité versus identification. Cet exemple est parlant. On doit donc questionner la créolisation face à la créolité comme processus des constructions culturelle, identitaire et patrimoniale de l’Esclavage à nos jours.

Glissant parle de ce Tout-Monde, ce refus d’une identité essentialisante rattachée à un territoire, une race, une nation pour favoriser une identité en rhizomes. Au vu de cet idéal glissantien, le créole, la créolité et la créolisation ne peuvent se borner aux Antilles ; et tout homme est un créole.

Il est indispensable que vous confirmiez votre présence pour le séminaire du 25. Nous souhaitons savoir combien de personnes seront présentes, et combien de personnes assisteront au buffet svp.

Prière de le faire cette semaine.

[email protected]

Cordialement,

Stéphanie Melyon-Reinette

Informations transmises par Patrice GUEZELLO dit *Papang*

Kriké !

Je suis un conteur originaire de l’île de La Réunion, membre du collectif Ti Woch et de International Storytelling Networkcuentacuentos.eu>.

J’ai 35 ans et je vis en région parisienne. Je conte en créole et en français.

C’est toujours avec plaisir que j’étudie toutes vos propositions de soirée, d’après-midi, de journée contes et c’est surtout avec plaisir que je viendrais partager mes « zistwar » (contes) avec vous tous, grands et petits. J’assure également des formations de conteurs.

Vous pouvez me contacter par téléphone au 06 21 93 74 29. Vous pouvez également suivre mon actualité sur Papang (page artiste)

Facebook, sur mon blog Papang (blog) krikekrake et un aperçu de l’art du conte réunionnais sur Papang (conte réunionnais en vidéo) dailymotion

Kraké.

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