[Mikhail Gamandiy-Egorov] Guinée équatoriale : le bon exemple pour l’Afrique ?

La Guinée équatoriale, ce petit pays d’un peu plus de 28 000 km2, situé au centre-ouest du continent africain, avec une population d’environ 800 000 habitants, attise les intérêts de toute part. Aussi bien au niveau continental que largement au-delà.

Ancienne colonie espagnole (d’où l’ancien nom de Guinée espagnole), le pays s’est libéré du colonialisme le 12 octobre 1968. Depuis, le pays a poursuivi sa grande marche en avant. Aujourd’hui, la Guinée équatoriale fait partie des pays les plus prospères du continent africain, notamment avec l’un des plus importants revenus par habitant. D’ailleurs, le pays est classé tout simplement premier en Afrique au niveau du PIB nominal par habitant. Il est également l’un des plus grands receveurs d’investissements étrangers sur le continent.

Certains diront que le succès de ce petit Etat est dû au pétrole et au gaz. Il est vrai que l’aspect énergétique ne joue pas le dernier rôle dans le développement de la Guinée équatoriale (le pays est le troisième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne, cinquième au niveau de tout le continent africain). Mais est-ce tout ? Après tout, on sait tous que la plupart des pays d’Afrique regorgent de ressources naturelles, mais très souvent cela profite peu (voire très peu) aux populations des pays concernés. D’ailleurs, cela est particulièrement visible dans les pays qui sont encore sous l’occupation néocoloniale, où très souvent les « élites » des pays en question « travaillent en étroite collaboration » avec les élites occidentales, économiques comme politiques. Le cas de la Françafrique est un exemple net et criant.

Qu’est ce qui rend donc la Guinée équatoriale si différente ? Probablement une approche panafricaine, une défense ardue de son indépendance et de sa souveraineté, à l’opposé d’un bon nombre de ses voisins. Ne serait-ce d’ailleurs pas la raison pour laquelle le chef de l’Etat, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, est ardemment et constamment critiqué par les élites occidentales, politiques comme médiatiques ? Le président du pays est en effet un panafricaniste et il ne s’en cache pas. Il était par ailleurs un ami très proche du leader libyen, le colonel Mouammar Kadhafi, assassiné en octobre 2011 par l’OTAN, et a ouvertement condamné avec quelques autres rares leaders africains (dont Jacob Zuma, le président sud-africain) cet acte barbare de l’interventionnisme impérialiste et néocolonial occidental. Il avait notamment déclaré : « Nous regrettons la disparition du colonel Mouammar Kadhafi. Prendre le relais de son combat panafricain est difficile ». En tout cas et effectivement, la Guinée équatoriale entend aujourd’hui reprendre le flambeau de la lutte panafricaine, malgré tous les défis que cela suscite.

Le succès du pays est également dû à une politique sociale adaptée, notamment via la construction d’un grand nombre de logements sociaux de qualité, destinés aux couches les moins favorisées de la population. Un grand accent est mis également sur…

 

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Mikhail Gamandiy-Egorov

Journaliste chroniqueur et analyste pour le service francophone de la Radio d’État russe La Voix de la Russie. Diplômé de l’Université Paris-Sorbonne. Grand partisan du partenariat Afrique-Russie. Opposé au néocolonialisme sous toutes ses formes.

 

 

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