[RA] Réflexions sur l’enseignement français autour de La fabrique du crétin de Jean-Paul Brighelli

Depuis mon entrée dans l’enseignement, hormis un travail de recherche universitaire terminé en 1987, je n’ai rien écrit sur les programmes de l’école ou la pédagogie en général. Je me suis abstenu d’émettre, par des écrits, une quelconque opinion sur la politique de l’Education nationale, sur les pédagogies ou méthodes d’enseignement pratiquées en France. Fermement opposé aux néo-pédagogues dont les idées et les méthodes – sans doute salutaires pour quelques nécessiteux – ont été généralisées à l’ensemble des élèves, je n’ai jamais osé porter mes jugements personnels au-delà de mes cercles d’amis. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui me manquait.

            Je me souviens avec irritation de cette institutrice de mon fils, alors en première année du cours élémentaire, qui m’expliqua très doctement qu’elle faisait travailler ses élèves étendus sur les couvertures étalées dans le grand espace central de sa classe  afin de leur apprendre à se respecter les uns les autres lors de leurs nombreux déplacements. Par ailleurs, elle s’étonna – sur un ton qui se voulait sentencieux – que mon fils n’eût pas la spontanéité – à six ans – de venir la solliciter à son bureau afin de lui permettre de connaître ses besoins particuliers éventuels.

            99761057.to_resize_150x3000En moins d’une semaine, j’avais changé mon fils d’établissement. Après des années universitaires passées à réfléchir sur les théories pédagogiques, je ne pouvais souffrir que l’on m’en propose une sortie de je ne sais quel esprit déraisonnable forgeant des projets déraisonnables pour l’école qui devrait garder sa vocation de former des têtes bien faites et bien pleines. Comme à mon ordinaire, sûr de pas être compris par une disciple des néo-pédagogues, j’ai battu en retraite, la laissant patauger dans ce que je crois aujourd’hui encore, plus que jamais, être une mare d’erreurs.

            C’est dire combien je me sentais bien seul, avant la lecture de La fabrique du crétin de Jean-Paul Brighelli, à soutenir la décadence certaine de l’enseignement français et par voie de conséquence la décadence du niveau général de la France en orthographe, en culture et en valeurs morales. Je me sentais bien seul à croire que le savoir-être et le savoir-faire résident dans le Savoir, et que sans celui-ci tout le reste n’est que fumée et vent. Combien sommes-nous encore en France à croire en la maxime « Per litteras ad humanitatem » ? (littéralement : par la littérature à l’humanité).

 

 

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