Un autre ado noir non armé en Floride a été tué par un tireur qui déclare que sa vie était en danger et qu’il a agi en état de légitime défense. Après que George Zimmerman ait été reconnu non coupable de meurtre dans la mort de Trayvon Martin, la loi « stand your ground », « loi Défendez votre territoire », est une fois de plus débattue.

Cette fois-ci, le cas concerne Michael Dunn, accusé de meurtre avec préméditation lors des tirs fatals contre Jordan Davis, 17 ans. Dunn, 47 ans, un développeur informatique, est accusé d’avoir tiré sur Davis hors d’une échoppe de Jacksonville. Dunn a tiré à huit reprises dans la voiture dans laquelle Davis et trois de ses amis étaient assis, avec trois balles frappant Davis. Selon les autorités, Dunn a argué que les ados dans le parking écoutaient la musique de manière forte et le provoquaient. Des mots ont été échangés et Dunn a ouvert le feu. Dans un message aux médias, Dunn a dit que le problème n’était pas le bruit, mais qu’il s’était senti menacé après avoir vu une arme dans la voiture occupée par Davis et ses amis. Aucune arme n’a été retrouvée dans la voiture ou sur la scène de crime.

Les similitudes avec les deux cas sont confondantes. Trayvon Martin était tué par Zimmermann, un autoproclamé gardien du voisinage, le 26 février 2012, il y a à peu près 2 ans, le cas actuel date du 26 Novembre. Les deux victimes avaient 17 ans; Zimmermann est hispanique, et Dunn est blanc. Le procureur de l’Etat, Angela Cory, procureur dans le cas Trayvon Martin, est aussi procureur dans celui-ci.

En plus, dans les deux cas, les tireurs disent avoir eu peur pour leur vie et ont agi pour se protéger. Pourtant, Trayvon Martin et Jordan Travis n’étaient pas armés, sauf si l’on considère comme armes mortelles, la canette d’Ice Tea et le paquet de bonbons Skittles de Martin, ou le bruit de la musique de Davis.

Ceci nous emmène à l’éléphant dans le salon, qui est le croisement entre la race et la criminalité. Dans le but de justifier et annuler le meurtre de Martin, des supporters de Zimmermann et de la « loi Défendez votre territoire », ont décrit le jeune homme – et par extension, les jeunes hommes noirs en général – comme un voyou « menaçant ».

Pendant ce temps, Michael Dunn a écrit des lettres très racistes en prison, qui ont été publiées dans les médias locaux. Dans l’une d’elle, Dunn a dit, « je pensais qu’une manière facile de mourir était de demander à une voiture remplie de voyous de baisser le volume de leur musique ! » Dans une autre lettre, il a écrit « la prison est remplie de noirs et ils agissent tous comme des voyous. Cela peut sembler un peu radical mais si plus de gens s’armaients et tuaient ces (jurons) idiots, quand ils vous menacent, éventuellement ils finiraient par comprendre et changer d’attitude. » « Ce gangsta-rap, cette culture du parler voyou du ghetto que certain segments de la société adoptent est intolérable », a dit Dunn dans une autre lettre.  Le demi de coin des Seattle Seahawks Richard Sherman a récemment fait réfléchir les gens quand il a suggéré que l’usage du mot « voyou » était un substitut de nègre. Et le diplômé de Stanford a plutôt marquer un bon point.

Ce n’est pas un accident si la « loi Défendez votre territoire » accroit la probabilité de verdicts « non coupable » dans les crimes de blancs contre les noirs.

Malgré les similitudes notables, ces deux cas tragiques ont leurs dissemblances. Dans un cas, il n’y a aucun échange physiquen entre Dunn et Davis. Et le cas Davis a davantage de preuves. Alors que George Zimmermann était le seul témoin quand il a tiré sur Trayvon Martin, il y avait de nombreux témoins de la scène quand Dunn a tiré et tué Jordan Davis – y compris ses trois amis. Dunn est aussi accusé de tentative de meurtres avec préméditation sur eux.

Le fait même que Michael Dunn ait été poursuivi pour meurtre avec préméditation distingue le cas de celui de Zimmermann. Indépendamment de George Zimmermann, qui a appelé les secours et est resté sur la scène du crime jusqu’à l’arrivée de la police, Dunn s’est enfui. En plus, pendant que la police a patienté six semaines avant d’arrêter Zimmermann, Dunn a été arrêté le jour suivant et a été immédiatement incarcéré. C’est une autre raison pour laquelle Dunn pourrait avoir un autre destin que Zimmermann, et c’est la raison pour laquelle ce cas est important. Donc, que croit Dunn ?

« La crainte est que nous eussions un jury majoritairement noir et par conséquent, impossible d’avoir un verdict favorable » Dunn a déclaré. « Triste, mais c’est là où ce pays en est. La bonne nouvelle est que les comtés limitrophes sont majoritairement blancs et républicains et favorables au port d’armes »

Pourquoi cela n’arrive qu’en Floride ?

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