La gangue à Ruquier ou le système népotique d’un type bien

Jean Benguigui est passé hier pour son autobiographie. Jean Benguigui, quoi ! Benguigui, franchement ! Quelle raison pourrait pousser un mortel sain d’esprit, d’acheter un livre de Benguigui ? Gérard Miller est passé la semaine précédente pour nous vendre son recueil d’humeurs. Il est probable qu’Alonso passera une fois qu’elle aura pondu un autre roman de merde. La bande à Ruquier; une belle brochette d’écrivaillons, de salonnardes et de courtisans qu’il fait bon de rejoindre car la médiocrité y prend drastiquement de la valeur. 

 

Ruquier pèse, c’est une évidence. Être dans ses petits papiers aide. Et puis, ça sert à ça les amis, n’est-ce pas ? Être présent et vous donner un coup de main quand tout fout le camp.

Proprio de théâtres, producteur d’humoristes, et présentateur télé (donc, distributeur de ses propres produits). Qu’il fait bon être Ruquier en France. Conspuer les conflits d’intérêt des politiques que l’on reçoit (ce fut le cas de Rachida Dati hier, par exemple), et ne surtout pas noter les siens. Curieusement, personne dans ce milieu cancanier ne l’a noté;  car vous êtes un personnage incontournable pour qui veut vendre à une grande échelle, un faiseur de best-sellers, un remplisseur de salles de spectacles comme Oprah, un amplificateur comme on n’en voit plus en France. Alors, on peut bien vous passer vos … polyvalences. Il est de saines compromissions pour les gens bien.

Dans mon émission, j’invite  mes amis, je fais la promotion de mes spectacles et des leurs et je crache avec véhémence sur ces politiques qui cumulent des emplois conflictuels (comme moi), qui recrutent et ménagent leurs proches (comme moi), qui ne se renouvèlent jamais (comme moi).

 

Sans que cela ne me porte jamais préjudice. C’est beau, le privilégiat ! Oh mais, bien sûr, je n’ai pas toujours été riche, puissant, influent. Je le suis devenu par mon travail.

Mais ce n’est pas parce qu’on est un parvenu que ses propres petitesses sont davantage excusables. Bien au contraire.

Comme il devient de plus en plus insupportable de devoir se taper les amis de Ruquier, artistes nécessairement, le samedi soir. On ne peut pas plaire à tout le monde est devenu la terrasse de tous ses chroniqueurs, amis; très bons amis, n’est-ce pas ? Jamais courtisans. Oh jamais ! Et après, on se foutra de la gueule de la Montespan… Rions !

Plus un samedi sans qu’il ne nous impose l’humour arthritique du marseillais à deux neurones, le livre de merde d’un huitième couteau du cinéma français, le film d’une échappée d’asile et j’en passe. Tous ces chroniqueurs squattent l’écran à longueur d’ondes, radio télé. Un peu comme mes WC, la télévision française sent la pisse, la merde et l’eau de javel. A quoi tient désormais une carrière d’artiste en France ? A Ruquier. C’est consternant.

 

Combien d’amis tiendraient debout sans l’appui de ce dernier ? Combien ? Titoff, peut-être ?

Après, toutes ces carnes de la télévision se demandent pourquoi leurs audiences baissent et qu’Internet devient le seul sas de respiration des jeunes français. A quand de nouveaux visages, des gens qui créent et ont réellement quelque chose à dire ?

On peut tout dire d’Ardisson, mais lui au moins, savait faire respirer son plateau et faire découvrir des personnes d’horizons diverses. Chez Ruquier, c’est le temple de la reproduction sociale, de la répétition, de la coterie, des blagues à toto et du clan. Il nous impose jusqu’à l’indigestion ses paillassons, ses teckels, et son PQ. Les mêmes défilent à intervalles réguliers et si parfois on tombe sur un intrus comme le président de l’UPR, l’on ne peut que s’extasier du vent de fraîcheur qui flotte sur cette institution, tellement ils se raréfient. Ardisson surprenait; il avait au moins cette qualité. Ils sont partout, comme des cafards, à recycler les mêmes anecdotes, les mêmes blagues pourries, les mêmes rigolades… Le principe : cet idiot de téléspectateur à la vie médiocre doit pouvoir s’identifier à cette bande et regarder ces vedettes s’amuser : cela lui donnera l’impression de s’amuser lui aussi. Un peu comme le porno, de voir Rocco empaler une énième aspirante star tchèque; le mateur bandera, ira se palucher et aura passer un moment inoubliable. La France se branle devant les potes de Ruquier. Quelle déchéance !

La télé à Ruquier: mes employés, mes amis, mes amitiés. Un peu comme la politique qu’il honnit. Népotisme, antichambre du crétinisme, quand tu nous tiens. La télé des gens bien.

 

Osez le bon sens !

YDM

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