Comme Garrett A. Morgan, Frederick M. Jones fut un autodidacte. Né en 1892, à Cincinnati (Ohio), Jones ne fréquent l’école que pendant quatre ans. Très jeune, réfractaire à la discipline d’un prêtre à qui on l’avait confié, Jones lui échappa et se vit contraint de gagner sa vie en se livrant à de menus travaux. A l’âge de quatorze ans, il devint mécanicien à plein temps dans un garage et au bout d’un an, il s’éleva au poste de contremaître. Dès son adolescence, il montra du talent et un vif intérêt pour tout ce qui touchait de près ou de loin à la mécanique. Enrôlé dans l’armée américaine durant la première guerre mondiale, Frederick M. Jones se signala par son habileté à presque tout réparer. Par conséquent, on ne tarda pas, tant du côté des unités militaires noires que des blanches à solliciter ses services.

 

Jones a mis au point plusieurs inventions pour lesquelles il ne s’est pas soucié d’obtenir les brevets. Néanmoins, il a excellé dans le domaine de la réfrigération et a construit un appareil frigorifique transportable sur de longues distances. Il va sans dire que cette invention fut couramment utilisée au cours de la deuxième guerre mondiale. Elle offrait des avantages majeurs : la conservation de  produits congelés, son adaptabilité à des milieux différents. On reconnaît également à Jones la paternité du climateur ainsi que celle du thermostat. Jones a créé avec Joseph Numero une compagnie dénommée Thermo-king qui s’est vite imposée. Si ses travaux n’ont pas donné naissance à une nouvelle industrie, du moins ils ont contribué à l’enrichir.

 

Frederick McKinley Jones passait pour une autorité aux Etats-Unis en matière de réfrigération. Membre de l’American Society of Refrigeration Engineers, il était consultant pour le Ministère de la Défense (Defence Department) et l’Office des normes des Etats-Unis, (United States Bureau of Standards). En 1977, il fut admis au Minnesota Inventors Hall of Fame. Récipiendaire d’un doctorat honoris causa de Brown University, il mourut en 1961.

 

 

 

Yves Antoine

Inventeurs et savants noirs

L’Harmattan