Clandestin

Je suis simple comme mon langage
Désarticulé comme mon accent
Particulier est mon héritage
Maculé est mon ermitage
Au centre du monde mais absent
Je suis le radeau échoué sur le rivage

Un rêve discordé devant des bulbes absorbés
Par le pognon et tout ce qu’il drague
Je suis la furie qui plie la vague
Le souvenir après les coups de schlagues
L’envie face à un visage perlé d’ennui
Je dévisage mon passé qui s’enfuit

Je suis demain devant ton sourire contrit,
Derrière ton soupir compris
Je m’en cague de tes discours virils
Doigte l’extrême, le pal dans l’extrême-centre
Charrie la merde pour me remplir le ventre
Tandis que tu te branles sur tes âges tendres
Et fulmine de gémir comme Traci sous ma mélanine
Tant de va-et-vient pour si peu de liquide
Mais pour le peu que c’est,
C’est toujours mieux que mes incertitudes
Car, de là où je viens,
Même l’amour s’en va

Ta quiétude est la belladone de mon suicide
Soit je m’immunise, soit on se trucide
Je n’ai pas le choix
Donc je tiens

Alors, ton grand remplacement
N’est qu’un minuscule pansement
Sur ma pelure suppurante de blédard
Franchouillard dans le brouillard
Avachi dans son terroir
Terrorisé par son fox-terrier
Si tu n’étais pas si con et trouillard,
Tu verrais qui squatte ton beurrier
Qui a fait de toi mon négrier
Qui a fait de moi, ton lévrier
Mais tu te plais en couillon chouinard
Et fièrement, toi et moi, nous courrons, connards, cocus

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