Blédards et français d’origine immigrés ont-ils les mêmes intérêts politiques ?

Confondus par paresse intellectuelle, assimilés et vus comme une entité unique par le reste de la population, les blédards sont les invisibles des invisibles mais leur aura plane sur tous les esprits. Blédards, pratiquement une insulte de nos jours, sont cette couche sociale dont tout le monde parle mais que personne ne connaît réellement; et ne veut connaître.
Est-il de notre intérêt social, économique et donc politique d’être mis dans le pot commun avec les français d’origine ? Cette confusion peut sembler reluisante et nous garantir une forme de protection permettant de faire face à l’hostilité manifeste des indigènes. Mais à bien y regarder, cette union ne nous profite pas, ne nous a jamais profité et à l’évidence, ne nous profitera jamais.

 

Petit inventaire des raisons pour nous de nous séparer de cette cooptation imposée.

 

 

Les blédards sont reconnus pour leur volonté de travailler
Par définition, un immigré vient en France pour bosser, pour étudier, pour apporter de la valeur ajoutée. Dans la communauté camerounaise, les blédards sont connus comme des attaquants, des jobeurs, des bosseurs, des aventuriers. Venus en France pour gagner de l’argent et se construire un meilleur avenir au pays, ils sont prompts à faire toutes sortes de menus tâches pour s’en sortir. Avantage indéniable pour notre image, nous n’avons aucun bénéfice à être associés aux « d’origine », perçus comme dilettantes, délinquants, peu débrouillards et encore moins persévérants.
Seule ombre au tableau; l’argument massue du FN: les immigrés poussent les salaires à la baisse, assertion véridique. Et piquent les emplois des français, assertion fausse.

 

Les blédards sont meilleurs gestionnaires et responsables
C’est la conséquence de leur esprit travailleur. Ils prennent des boulots méprisés par les français et « d’origine » et à la fin du mois, ne comptent pas sur les allocs et autres deals pour vivre. D’ailleurs, c’est connu par les filles de cités qu’un blédard est un compagnon solvable et ambitieux. Certes son accent et son style vestimentaire sont la risée de la cité, mais ses poches sont mieux garnies que celles du local, très ricain, à l’accent standardisé. Et il est compliqué de vivre exclusivement de minima sociaux quand vous avez des familles qui comptent sur vous en Afrique. Se poser avec un blédard, c’est avoir la garantie qu’il tiendra convenablement son foyer car il fera ce qu’il faut faire pour nourrir, vêtir et abriter sa famille. Combien de français d’origine vivent encore chez leurs parents, à des âges plus qu’avancés ? L’immigré est obligé d’être indépendant et quand bien même il a été hébergé à sa venue en France par des membres de sa famille, déjà installée sur le territoire, il est plus pressé de quitter le nid familial et voler de ses propres ailes. Alors, ils s’installent en colocation avec d’autres immigrés, puis avec l’avènement d’une copine ou d’un enfant, il s’organise pour trouver un domicile pouvant abriter sa petite tribu.

 

Les blédards sont peu délinquants
Le drame des français d’origine est d’avoir le cul posé entre deux continents et d’avoir développé des sentiments très ambivalents sur chacune de leurs assises. Ils adorent se réclamer d’Afrique mais méprisent les africains (blédards, justement !) car ces derniers ne sont pas assez hypes pour eux, sont considérés comme misérables, sans-papier, sans éducation, sans modernité; et pourfendent la France qu’ils apprécient pour les nombreux avantages qu’elle leur procure (pays développé, image valorisée, allocations et qualité de vie, facilités de déplacements). Ce sont des enfants mal-aimés par leurs compatriotes et comme tout enfant, ils commettent des bêtises à répétition et savent que la mansuétude de la justice française est inextinguible.
Les blédards ne peuvent pas se permettre d’être des délinquants multirécidivistes car cela est contre-productif pour leur statut de résident temporaire. N’étant pas chez eux, ils se comportent davantage en invités qu’en membres de la famille. Et donc, cela suppose de ne pas trop la ramener, surtout en public, de baisser la tête et d’éviter de nuire à l’indigène sous peine d’être viré. Le français d’origine sait qu’il est chez lui et en joue. Simplement, la population blanche, elle, largement manipulée, ne fait pas le distinguo entre ces deux mentalités et pense dans son ensemble, que les « étrangers foutent la merde ». La racaille, comme il est de bon ton de dire, est constituée largement d’ados français d’origine. Les groupes inter communautaires (blédard-franco d’origine) sont bien moins nombreux qu’on ne le pense. La réalité est que chacun vit dans son cercle et même s’il n’y’ a pas d’animosité affichée entre eux, les centres d’intérêts sont très divergents, voire opposés, les liaisons sont éphémères et superficielles. La raison majeure; le mépris du français d’origine envers le blédard est manifeste et ne laisse pas la place à une interpénétration. Nous avons un accent et nous avançons dans leur pays; ils whitisent et stagnent dans les marges de la société.

Le cas du fameux Chalgoumi est patent. Voici un type qui fait clairement honte aux musulmans de France car il n’est pas légitime dans son statut d’interlocuteur privilégié de l’État à propos des problèmes de musulmans français. Ces derniers se sentent insultés d’avoir pour représentant un inculte imbitable et médiocre. On peut comprendre leur désarroi. Mais il interroge. Chalgoumi, piètre tribun, pathétique bretteur, est arrivé hier de Tunisie, avec son accent du crétacé et malgré tout, il tient le crachoir dans leur pays; ils whitisent, sont intelligents, intelligibles et continuent de stagner dans la pénombre politico-médiatique. C’est le même sentiment qui m’habite quand je vois un rappeur des cités marmonner des banalités affligeantes lors de débats télévisés sur la banlieue, l’immigration ou l’Afrique. Ils ont honte de leurs cousins du village, de la réalité du bled (et non le fantasme qu’ils aiment entretenir), et les blédards ont honte de l’image qu’ils renvoient de l’africain auprès de la société occidentale et de leur héritage médiocre à la communauté nationale.

 

Les blédards n’ont pas la main sur leur destin social
En effet, il est des associations illégitimes qui ont récupéré le « marché immigré » et sont devenus les interlocuteurs de référence des institutions publiques et des médias quand il s’agit de parler des problèmes liés à l’immigration. Ces associations sont des satellites de parti politique vicié et ont à leur tête, des nègres de salons dont le seul but est de maintenir une situation de statu quo pour exister. Ces leaders sont rarement des blédards mais le but premier de ces organisations est de défendre les blédards, les immigrés. Il serait préférable pour nous de nous défendre nous-mêmes et d’édifier en porte-voix, des personnes issues de nos rangs. Choisir ses représentants et non subir le diktat d’élites décorrélées de la base et s’adossant sur nos problèmes pour protéger leurs intérêts personnels. Les français d’origine n’ont d’ailleurs pas les mêmes aspirations et il n’est même pas sûr qu’il soit de leur intérêt de défendre les immigrés. Après tout, nos problèmes ne sont pas les mêmes et cette façon paternaliste de nous considérer comme incapables de nous défendre nous-mêmes est absolument injurieuse et humiliante. Les français d’origine ne sont pas plus légitimes que les blancs pour représenter les blédards. Ils ont à s’occuper de leurs adolescents, laissés pour compte de la société française, de leur légitimité en tant que citoyens de ce pays, et les blédards doivent incarner la défense de l’immigré, son intégration sociale et économique et sa participation au bon fonctionnement d’une société française gangrenée par la xénophobie tolérable et la négrophobie acceptable. Les uns sont de passage ou sont censés l’être; les autres sont d’ici et sont censés y demeurer. Les stratégies ne peuvent donc être communes. Et ne pas faire cette différence fondamentale, c’est faire prospérer le flou de la situation actuelle de dénigrements des deux communautés.

 

Les blédards croient encore à l’ascenseur social
Et les résultats ne le démentent pas. Ils investissent davantage sur l’éducation de leurs enfants avec des résultats parfois exceptionnels pour des communautés asiatiques comme celle des vietnamiens. A l’évidence, la France est une opportunité fantastique pour ces populations qui bâtissent autour de l’élévation sociale de leurs rejetons et par extension, de leur communauté. Rien n’étant acquis, la mentalité d’attaquant, les valeurs de travail  et les facilités d’éducation qu’offre le pays, sont des atouts que les blédards utilisent sans mégoter. Ils connaissent l’importance de l’école et des bonnes filières pour la réussite professionnelle et s’attardent moins sur le tohu-bohu médiatique habituel (racisme, immigration, …). Ce sont les premiers à inscrire leurs enfants dans les écoles privées afin d’éviter les mouroirs d’ambition que sont les écoles publiques banlieusardes, à quitter la banlieue quand leur situation financière le permet afin d’offrir un meilleur cadre d’épanouissement à leurs enfants. Leurs investissements à long terme paient en général et rayonnent sur l’ensemble de la communauté. D’ailleurs, le regard de la communauté sur sa manière de mener sa vie importe davantage pour ces populations. Moins individualisées, ou plus entourées, elles se soucient du qu’en dira-t-on communautaire et du rejaillissement que cela pourrait avoir au pays. Quelle image aura la famille si l’on apprenait que son fils était un dealer de drogues ? La pression sociale est forte et permet ainsi aux familles de tenir leur progéniture et de leur inculquer des bonnes valeurs. Plus récentes sur le territoire, et par conséquent moins revendicatives, elles comprennent plus que les familles d’origine établies que l’argent sera l’accélérateur de leur intégration dans le bateau France.

 

 

Voyez-vous, nous n’avons ni les mêmes intérêts, ni les mêmes différends avec la France.  Nous ne pouvons nous laisser chapeauter par les français d’origine au prétexte qu’on serait tous noirs, tous asiates ou tous musulmans. Aucune soumission n’est productrice d’épanouissement. Que les français d’origine immigrée règlent leurs comptes avec la France et que les blédards fassent pareil de leur côté. Évidemment, il est des rapprochements naturels et personne ne pourrait le nier. Pour autant, le paternalisme du français de branches envers l’immigré, le blédard est proprement insupportable et nous avons tous intérêt à nous sortir de cette hypocrisie entretenue.

 

 

Osez le bon sens !
YDM

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