Francis Cabrel est l’un des meilleurs paroliers que la France ait connu.
1. La dame de Haute-Savoie 4’43
Quand je serai fatigué
De sourire à ces gens qui m’écrasent
Quand je serai fatigué
De leurs dire toujours les mêmes phrases
Quand leurs mots voleront en éclats
Quand il n’y aura plus que des murs en face de moi
J’irai dormir chez la dame de Haute-Savoie
Quand je serai fatigué
D’avancer dans les brumes d’un rêve
Quand je serai fatigué
D’un métier où tu marches où tu crèves
Lorsque demain ne m’apportera
Que les cris inhumains d’une meute aux abois
J’irai dormir chez la dame de Haute-Savoie
Y a des étoiles qui courent
Dans la neige autour
De son chalet de bois
Y a des guirlandes qui pendent du toit
Et la nuit descend
Sur les sapins blancs
Juste quand elle frappe des doigts
Juste quand elle frappe des doigts
Quand j’aurai tout donné
Tout écrit, quand je n’aurai plus ma place
Au lieu de me jeter
Sur le premier Jésus-Christ qui passe
Je prendrai ma guitare avec moi
Et peut-être mon chien
S’il est encore là
Et j’irai dormir chez la dame de Haute-Savoie
Chez la dame de Haute-Savoie
2. Si tu la croises un jour 3’08
Elle n’aimait pas mon deux pièces séjour ;
Toi qui voyages, si tu la croises un jour,
Reviens me dire, reviens me dire.
Dis-moi un peu si elle porte toujours
Dans les cheveux ses essences d’amour,
Et tous mes rêves sur ses lèvres.
Mais, promets-moi,
Ne t’approche pas trop :
Si tu poses tes doigts
Au bronze de sa peau,
Tu délires, tu délires.
Sans me méfier,
Je l’ai serrée très fort ;
Aujourd’hui encore,
J’en ai les yeux qui brûlent, qui brûlent.
Elle, elle a l’âge des voyages au long cours,
Des princes arabes et mariages d’amour,
Des esclaves libres, des histoires à suivre…
Moi, je ne rentrais souvent qu’un soir sur deux,
Et mes amis étaient des gens curieux,
Difficile à suivre ; dis lui, je réapprends à vivre.
Et, promets-moi,
Ne t’approche pas trop :
Si tu poses tes doigts
Au bronze de sa peau,
Tu délires, tu délires.
Sans me méfier
Je l’ai serrée très fort ;
Aujourd’hui encore,
J’en ai les yeux qui brûlent, qui brûlent.
Elle n’aimait pas mon deux pièces séjour.
Mais toi qui voyages, si tu la croises un jour,
Reviens me dire, reviens me dire.
Dis-lui que pour elle je donnerais
Mon dernier souffle et même celui d’après…
3. Encore et encore 2’03
D’abord, vos corps qui se séparent,
T’es seule dans la lumière des phares,
Et t’entends, à chaque fois que tu respires,
Comme un bout de tissu qui se déchire.
Et ça continue encore et encore,
C’est que le début, d’accord, d’accord
L’instant d’après le vent se déchaîne,
Les heures s’allongent comme des semaines,
Tu te retrouves seule, assise par terre,
A bondir à chaque bruit de portière.
Mais ça continue encore et encore
C’est que le début, d’accord, d’accord
Quelque chose vient de tomber
Sur les lames de ton plancher
C’est toujours le même film qui passe
T’es toute seule au fond de l’espace
T’as personne devant
La même nuit que la nuit d’avant
Les mêmes endroits deux fois trop grands
T’avances comme dans des couloirs
Tu t’arranges pour éviter les miroirs
Mais ça continue encore et encore
C’est que le début, d’accord, d’accord
Quelque chose vient de tomber
Sur les lames de ton plancher
C’est toujours le même film qui passe
T’es toute seule au fond de l’espace
T’as personne devant
Personne
Faudrait qu’t’arrives à en parler au passé
Faudrait qu’t’arrives à ne plus penser à ça
Faudrait qu’tu l’oublies à longueur de journée
Dis-toi qu’il est de l’autre côté du pôle
Dis-toi surtout qu’il ne reviendra pas
Et ça t’fait marrer les oiseaux qui s’envolent
Les oiseaux qui s’envolent
Les oiseaux qui s’envolent
Tu comptes les chances qu’il te reste
Un peu de son parfum sur ta veste
Tu avais dû confondre les lumières
D’une étoile et d’un réverbère
Mais ça continue encore et encore
C’est que le début, d’accord, d’accord
Et ça continue encore et encore
C’est que le début, d’accord, d’accord
Y’a des couples qui se défont
Sur les lames de ton plafond
C’est toujours le même film qui passe
Toute seule au fond de l’espace
T’as personne devant
Personne
Quelque chose vient de tomber
Sur les lames de ton plancher
C’est toujours le même film qui passe
T’es toute seule au fond de l’espace
T’as personne devant
Personne
Y’a des couples qui se défont
Sur les lames de ton plafond
C’est toujours le même film qui passe
Le même film qui passe
4. Samedi soir sur la Terre 5’19
Il arrive, elle le voit, elle le veut
Et ses yeux font le reste
Elle s’arrange pour mettre du feu
Dans chacun de ses gestes
Après c’est une histoire classique
Quelque soit la fumée
Quelque soit la musique
Elle relève ses cheveux, elle espère qu’il devine
Dans ses yeux de figurine
Il s’installe, il regarde partout
Il prépare ses phrases
Comme elle s’est avancée un peu
D’un coup leurs regards se croisent
Après c’est une histoire normale
Le verre qu’elle accepte, et les sourires qu’il étale
En s’approchant un peu, il voit les ombres fines
Dans ses yeux de figurine
Pas la peine que je précise
D’où ils viennent et ce qu’ils se disent
C’est une histoire d’enfant
Une histoire ordinaire
On est tout simplement, simplement
Un samedi soir sur la terre
Un samedi soir sur la terre
Ils se parlent, ils se frôlent, ils savent bien
Qu’il va falloir qu’ils sortent
Ils sont obligés de se toucher
Tellement la musique est forte
Après, c’est juste une aventure
Qui commence sur le siège arrière d’une voiture
Il voit les ombres bleues
Que le désir dessine
À son front de figurine
Pas la peine que je précise
D’où ils viennent et ce qu’ils se disent
C’est une histoire d’enfant
Une histoire ordinaire
On est tout simplement, simplement
Un samedi soir sur la terre
Un samedi soir sur la terre
Pas la peine d’être plus précis
Cette histoire est déjà finie
On en ferait autant
Si c’était à refaire
On est tout simplement, simplement
Un samedi soir sur la terre
Un samedi soir sur la terre
Un samedi soir
5. La corrida 7’24
Depuis le temps que je patiente
Dans cette chambre noire,
J’entends qu’on s’amuse et qu’on chante
Au bout du couloir.
Quelqu’un a touché le verrou
Et j’ai plongé vers le grand jour
J’ai vu les fanfares, les barrières
Et les gens autour.
Dans les premiers moments, j’ai cru
Qu’il fallait seulement se défendre.
Mais cette place est sans issue,
Je commence à comprendre.
Ils ont refermé derrière moi,
Ils ont eu peur que je recule.
Je vais bien finir par l’avoir
Cette danseuse ridicule…
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Andalousie, je me souviens :
Les prairies bordées de cactus…
Je ne vais pas trembler devant
Ce pantin, ce minus !
Je vais l’attraper, lui et son chapeau,
Les faire tourner comme un soleil !
Ce soir, la femme du torero
Dormira sur ses deux oreilles.
Est-ce que ce monde est sérieux ?
J’en ai poursuivi des fantômes
Presque touché leurs ballerines
Ils ont frappé fort dans mon cou
Pour que je m’incline
Ils sortent d’où ces acrobates
Avec leurs costumes de papier ?
J’ai jamais appris à me battre
Contre des poupées
Sentir le sable sous ma tête
C’est fou comme ça peut faire du bien
J’ai prié pour que tout s’arrête
Andalousie je me souviens
Je les entends rire comme je râle
Je les vois danser comme je succombe
Je ne pensais pas qu’on puisse autant
S’amuser autour d’une tombe
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Si, si hombre, hombre
Baila baila
Hay que bailar de nuevo
Y mataremos otros
Otros vidas, otros toros
Y mataremos otros
Venga, venga
Venga, venga a bailar…
Osez le bon sens !
YDM
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