15 Films qui ont fait mal aux noirs

Les afro-américains ont toujours eu une relation amour-haine avec les films. Pendant que les artistes blancs devant et derrière les caméras ont créé des oeuvres indélébiles, des images et des histoires que toutes les audiences apprécient – il y a eu une face hideuse de la représentation des noirs à Hollywood qui est inévitable et continue jusqu’à nos jours.

Dès les debuts du cinéma, avec la propagande raciste de D.W. Griffith, The birth of a nation, il y a eu des thèmes racistes et des images dans des films grand public. Pour l’essentiel du 20ème siècle, les audiences noires ont enduré le blackface, le thème nègre et à l’exception de quelques rares rôles de Sidney Poitier dans les années 50 et 60 – clairement aucune representation du tout. Quand la blaxploitation a été lancée dans les années 70, cela a donné l’opportunité au talent afro-américain de briller mais ces films glorifiaient largement la violence et le crime, ainsi que la brutalité envers les femmes.

Des dernières années, les noirs ont vu des stéréotypes représentés dans les comédies comme Soul Plane et Bebe’s kids. Ces films nous rappellent que nous avons encore un long chemin à parcourir quand il s’agit de faire le portrait de notre culture et style de vie correctement et respectueusement sur les grands écrans.

 

 

slideshow-obstructionists-birth-of-a-nation-1La naissance d’une nation (1915)

Ce film est souvent crédité d’avoir créé la narration moderne dans le cinéma et aussi responsable du recrutement du Ku Klux Klan à travers les USA et d’avoir cimenté des perceptions haineuses des afro-américains qui persistent encore de nos jours.

Il est considéré comme le premier long métrage de l’histoire du cinéma.

Ce film, sorti exactement cinquante ans après la fin de la guerre de Sécession, raconte le déroulement de cette guerre et la reconstruction qui en a suivi selon le point de vue sudiste. C’est un grand succès populaire, qui rapporta quinze millions de dollars et resta le plus gros succès de l’histoire du cinéma jusqu’à la sortie de La Grande Parade (The Big Parade) en 1925

 

 

 

worst-black-movies-stepin-fetchitStepin Fetchit in Hearts of Dixie (1927)

Pendant la période dorée d’Hollywood, les seuls rôles grand public pour les acteurs noirs étaient humiliants et habituellement racistes. Peu avaient eu autant que Stepin Fetchit. Surnommé comme « l’homme le plus paresseux du monde », Fetchit était le premier acteur noir à gagner des millions dans l’industrie du cinéma. Il a joué dans des douzaines de films blessants et son nom est synonyme de cette époque qu’Hollywood aimerait oublier.

Stepin Fetchit est le nom de scène de l’humoriste et acteur de cinéma américain Lincoln Theodore Monroe Andrew Perry, né le 30 mai 1902, à Key West (comté de Monroe, Floride, États-Unis) et mort le 19 novembre 1985 à Woodland Hills (comté de Los Angeles, Californie, États-Unis). Perry incarne la personnalité de Fetchit durant un carrière cinématographique réussie, devenant même le premier acteur noir millionnaire de l’histoire. Il est aussi le premier acteur noir à avoir été crédité au générique d’un film

 

 

 

worst-black-movies-gone-with-the-windAutant en emporte le vent (1936)

Ce film est le seul responsable de la perpétuation du mythe romantisé du racisme à propos de l’esclavage et de la guerre civile. Même si Hattie McDaniel a reçu un Oscar historique pour son rôle de Mammy, le personnage est indéniablement dégradant et le rôle de ‘Prissy’ joué par Butterfly McQueen est énervant.

Autant en emporte le vent (Gone with the Wind) est un film américain de Victor Fleming réalisé en 1939 et adapté du roman éponyme de Margaret Mitchell paru en 1936.

Avec pour acteurs principaux Clark Gable et Vivien Leigh, il raconte l’histoire de la jeune Scarlett O’Hara et du cynique Rhett Butler sur fond de guerre de Sécession. Ce film met également en scène Leslie Howard et Olivia de Havilland. Écrit par le scénariste Sidney Howard et réécrit, dans l’urgence, par Ben Hecht (en particulier), il a reçu dix Oscars dont celui du Meilleur film et du Meilleur réalisateur.

 

 

 

worst-black-movies-song-of-the-southMélodie du Sud (1947)

Disney a longtemps gardé ce film caché dans leurs caves et à juste raison. Destiné aux enfants, avec de l’animation et des chansons accrocheuses (“Zip-a-Dee-Doo-Dah”), ce film met en évidence le personnage de l’infâme Uncle Remus. Un produit d’une reconstruction littéraire. Remus perpétue l’idée des noirs dociles et contents de servir leurs maîtres blancs.

 

Mélodie du Sud (Song of the South) est le 11e long-métrage d’animation des studios Disney, mélangeant animation et prises de vues réelles. Sorti en 1946, il est adapté des Contes de l’Oncle Rémus (Tales of Uncle Remus) de Joel Chandler Harris, parus entre 1880 et 1905.

 

 

 

 

worst-black-movies-cleopatraCléopâtre (1963)

Quand les producteurs ont originellement conçu ce grand budget épique à propos d’une dirigeante égyptienne, ils ont pensé à recruter l’actrice afro-américaine Dorothy Dandridge. Présumant que les audiences blanches resteraient chez elles, ils ont choisi Elizabeth Taylor. Le résultat est l’un des flops les plus coûteux de l’histoire du cinéma. Pendant les années 50 et 60, à l’exception de Sidney Poitier et quelques rares autres, les acteurs noirs étaient largement relégués sur les bas-côtés ou pas vus du tout. Dans le film, les parties qui devaient être jouées par des acteurs noirs ont échu aux blancs.

Cléopâtre (Cleopatra) est un film américain réalisé par Joseph L. Mankiewicz et sorti en 1963. Il retrace la vie tumultueuse de la célèbre reine d’Egypte.

 

https://www.youtube.com/watch?v=gHP1fRKA4LQ

 

 

 

 

Super Fly (1972)

Un film qui honteusement glorifie et même pire, justifie le commerce de la drogue qui dévastait les villes. La bande son faite par Curtis Mayfield est la seule chose à sauver dans ce film

Superfly (Superfly) est un film d’action américain de Gordon Parks Jr. (en) sorti en 1972. Priest, un dealer noir charismatique de Harlem, décide de conclure sa carrière par un dernier gros coup avant de quitter définitivement le milieu : vendre 30 kilos de cocaïne pure, encaisser un million de dollars et aller vivre au soleil. Son plan astucieux est remis en question par la défaillance d’un passeur.

 

 

 

 

MV5BMTQ5Mzk5MjAxOF5BMl5BanBnXkFtZTcwNzg1MjEzMQ@@._V1_SY317_CR4,0,214,317_AL_Le mac (1973)

Ce classique de la blaxploitaion a probablement fait plus qu’aucun autre film avant et depuis, pour glamouriser la culture des macs et des prostituées. Misogyne et cru – ce film a inspiré quelques bons textes de rap mais guère plus.

Le Mac (The Mack) est un film américain réalisé par Michael Campus, sorti en 1973.

 

 

 

 

 

 

 

worst-black-movies-mandingoMandingo (1975)

Le critique cinéma Roger Ebert avait vu juste quand il a appelé ce filme blaxploitation violent, sexuellement explicite se déroulant dans une plantation pendant l’esclavage « trash raciste ». Comme vous pouvez le voir sur l’affiche, le film contient une scène où l’acteur légendaire James Mason utilise un jeune homme comme un repose-pied pour soigner son athrite.

Mandingo est un film américain réalisé par Richard Fleischer en 1975. En Louisiane, en 1840, vingt et un ans avant le début de la guerre de Sécession, le vieux Warren Maxwell, perclus de rhumatismes dirige Falconhurst d’une main de fer. Il a perdu sa femme et il aimerait bien que son fils unique, Hammond, qui claudique suite à un accident, soit marié afin d’avoir une descendance qui assurerait la pérennité de la plantation qui périclite. Seulement les goûts de son rejeton ne favorisent pas ce projet car celui-ci est attiré par les jeunes esclaves noires et subjugué par la puissance d’un colosse mandingue qu’il a acheté aux enchères du marché aux esclaves de La Nouvelle-Orléans.

 

 

 

 

 

worst-black-movies-the-toyLe jouet (1982)

Malgré le fait qu’il ait été le plus doué des humoristes, Richard Pryor ne peut racheter cet embarras. Pryor joue un écrivain au chômage employé pour être le jouet d’un riche blanc (certains diront esclave). Descendu par les critiques à sa sortie, le film a eu une carrière décente au box-office.

Il s’agit d’un remake du film français Le Jouet de Francis Veber, sorti en 1976.

 

 

 

 

 

scarfaceScarface (1983)

Même si ce classique du gangster met en avant un italien jouant un cubain – ses thèmes d’avidité et son atmosphère sanglant ont inspiré trop d’ignorants du hip hop et transformé un criminel non repentant en une icône pour les jeunesses noires.

 

 

 

 

 

 

 

 

worst-black-movies-driving-miss-daisyMiss Daisy et son chauffeur (1989)

Cette fantaisie blanche libérale à propos d’une femme juive amie de son gentil conducteur noir pendant la ségrégation – pourrait avoir de bonnes intentions mais sa narration simpliste est pâle en comparaison de l’exploration plus intense de la même année Do the right thing. Ironiquement, il a obtenu un prix Academy Award comme meilleur film, alors que le chef d’oeuvre de Spike Lee n’était même pas nominé.

 

 

 

worst-black-movies-bebes_kidsBebe’s Kids (1992)

Une mère célibataire pauvre avec trois enfants improbables, indisciplinés sont à la base de nombreuses blagues blessantes dans cette animation. Voici une phrase typique du film : « Elle est si bonne qu’elle fait que vous ayez envie d’avoir un emploi avec des avantages en plus. » Riez-vous ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

worst-black-movies-the-green-mile1La ligne verte (1999)

Ce film est l’un des nombreux films des années 90 (comme Family Man et La légende de Bagger Vance) qui met en évidence ce que Spike Lee appelle un personnage « nègre magique ». Un personnage candide, mystique dont le seul but dans le film est d’aider le personnage blanc à avoir une rédemption. Michael Clarke Duncan a été nominé pour un Oscar dans ce film, mais plusieurs spectateurs noirs étaient remontés.

La Ligne verte (The Green Mile) est un film américain réalisé par Frank Darabont, sorti en 1999, adaptant le roman-feuilleton éponyme de Stephen King.

 

 

 

 

worst-black-movies-soul-planeSoul Plane (2004)

Le Austin Chronicle a appelé cette soi-disante satire à propos d’un afro-américain dans un avion, le the “nadir of urban comedies” et l’ont décrit comme « crasseux et péniblement désagréable ». Il a aussi tout un tas de stéréotypes dégradants qui pousserait tout spectateur à booker pour un voyage retour.

 

Soul plane est une comédie américaine sortie en 2004, réalisée par Jessy Terrero. Victime d’une expérience humiliante en avion, son chien ayant été aspiré dans un réacteur, Nashawn Wade (Kevin Hart) attaque la compagnie aérienne en justice et obtient 100 millions de dollars. Avec l’argent, il ouvre sa propre compagnie qu’il nomme « NWA » (Nashawn Wade Airlines) qui fait aussi référence au groupe de rap NWA. Son rêve est réalisé : hôtesses sexy, musique hiphop et funky, confort incroyable avec piste de danse… Le capitaine Antoine Mack (Snoop Dogg) est le pilote engagé par le cousin de Nashawn, Muggsy (Method Man) également présent à bord. La clientèle de la « NWA » est uniquement composée de noirs mise à part une famille de blanc qui n’a pas d’autre choix que de prendre le Terminal Malcolm X (nom du terminal de la NWA) pour aller à New York. Cette famille est composée de Elvis Hunkee (Tom Arnold) le papa poule de Heather (Arielle Kebbel) et de Billy (Ryan Pinkston).

 

https://www.youtube.com/watch?v=1vwUHImsRdU

 

 

 

worst-black-movies-madeas-family-reunionAffaire de femmes (2006)

Le personnage de Tyler Perry, une grand-mère armée pourrait être amusant et attachant pour certains – mais dans ce film et plusieurs autres qui ont suivi, la performance a frappé certains esprits comme étant une vision raciste moderne.

 

 

 

 

 

 

Traduction de l’article The Grio, 25 Février 2012

 

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