Une putain d’allumeuse

elle était si belle
aujourd’hui
elle était si chienne
je l’ai toujours su
une femme spirituelle
et sensuelle
je l’ai su dès que je l’ai connue
et tout de suite, je l’ai voulue
mienne
et puis, je m’en suis voulu
de n’être qu’une bête
d’être aussi bite
quand l’amour s’offre à toi
et ce cher Cupidon
lui, n’a plus de flèches
dans son carquois
le bonheur s’assèche
dans les rigoles de mon cœur
depuis si longtemps
je suis si con
depuis si longtemps
qu’elle me passera sous le nez
encore
faute d’avoir été
un mec d’antan
d’avoir rangé mon cran
avec mes haltères et mon égo
pour oser lui dire je t’aime
je t’aime
comme ces lilibobos
à fleur de peau
qui, dans feue ma banlieue,
essaiment
et étrennent leur libido
sur leurs cycles hollandais
et leurs égards tendancieux
je ne suis qu’un homme
lâche et sot
au lieu d’être son homme
cash et probe
comme sa vive déclaration
mais comment tu fais
quand du rimmel coule sur ton marcel ?
quand l’amour t’harcèle
et que tu t’enferres dans ces saines rectitudes ?
quand tu attends encore et encore
qu’il se meurt de lassitude ?
pour qu’enfin, tu t’honores
d’être un nègre avec attitude ?
ignare de ta triste détresse
quand tu as peur de paraître faible ?
comme une gonzesse amoureuse
je ne suis qu’une merde d’allumeuse
un pauvre con qui paresse
dans une virilité bien malheureuse
c’est ça ! juste une putain d’allumeuse

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