Une lame sur la feuille blanche

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j’écris
et puis
le monde se relit
sublime loser
étanchant sa douleur
sur des tranchants de vers

 

mes haines affleurent
je n’en fais pas mystère
comme Jésus
je suis suicidaire
mais triste de l’être
comment aimer un éphémère
aussi amer
si ce n’est en se réfugiant dans le verbe ?

 

sur la cruelle réalité
d’une banalité de vie
je me défenestre
seuls les mots
séquestrent l’éternité
je le sais, j’ai lu
les poèmes, les poèmes
sont un bon substitut
aux problèmes

 

mais comment laisser une trace
quand on n’a aucune crasse ?
comment rejoindre les grands hommes
quand on a vécu en fantôme ?

 

une autre ligne
un zeste de bonheur point
sur la prochaine rime
une autre vanité
s’étale sur ma vacuité
que restera-t-il de ma vaine étreinte ?
rien

 

alors j’écris
et puis
le monde vit, et vite
un autre hère désespère
rêve encore d’une complainte
éternelle
la rime est meurtrière
et j’en suis l’énième victime

 

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