Tueurs en série noirs : Henry Louis Wallace, The Taco Bell Strangler : l'étrangleur du Taco Bell

Quand il fut arrêté le 4 février 1994, à Charlotte, N.C., Henry Louis Wallace avait déjà violé et étranglé cinq jeunes femmes noires. Chacune des victimes travaillait dans un fast-food, et plus significativement, chacune connaissait Wallace et une amie de sa compagne.

Le nom de Wallace est apparu dans les agendas des différentes mortes. Au moment de son arrestation, Wallace avait une arrestation pour cambriolage, une précédente accusation de viol, et des soupçons pour les cinq crimes. Malheureusement pour les quatre prochaines victimes, tout cela ne signifiait rien pour la police de Charlotte-Mecklenburg et le procureur, qui a commis une erreur terrible de faire relâcher Wallace de prison le même jour.

Wallace après tout, n’avait pas été arrêté pour meurtre. Il était inculpé pour vol à l’étalage dans un supermarché.

Au moment de son arrestation, la police n’a pas pris en considération
la suite de meurtres de jeunes femmes noires en cours. Ils n’avaient pas de liens significatifs pour aucun d’entre eux. Wallace tuera encore 16 jours plus tard.

29 ans plus tôt, Wallace est né d’une mère célibataire pauvre à Barnwell, S.C. Il n’a jamais connu son père. Sa maison d’enfance n’avait pas de toilettes ni d’électricité. Carmeta Albarus, le psychiatre appointé pour le procès de Wallace, a dit aux jurés à propos de la mère, qu’elle forçait son fils et sa fille à se battre. Sa mère et sa soeur l’habillaient comme une petite fille et le paradaient dans le voisinage. Il a été témoin d’un viol de gang à l’âge de 7 ans.

Wallace a quitté le lycée – où il était le seul pom pom girl mâle de l’école – pour de nombreux passages dans différents collèges, puis est devenu temporairement DJ dans une radio locale. Il se surnommait « The Night Rider », le cavalier de la nuit. Il fut arrêter en train de voler des cassettes, et viré peu après. Ses opportunités s’amenuisant, il a choisi une carrière agressive destinée aux pauvres, jeunes noirs américains : l’armée. Rejoignant la Navy, marine américaine, il a passé huit ans comme marin, recevant des rapports élogieux, voyageant à travers le monde et se mariant en 1985.

Encore, le cambriolage l’a rattrapé : il fut renvoyé de la Navy après un casse près de la base, même si son dossier à la Navy lui trouve un renvoi honorable. Peu après en 1992, sa femme le quitte. Il retourne vivre avec sa mère et sa sœur, relogées dans la banlieue de Charlotte-Mecklenburg, Caroline du Sud.

La vie de Wallace à Charlotte était instable. Il a été viré plusieurs fois de différents restaurants, même en tant que manager dans un Taco Bell local. Il a commencé à fumer du crack, puis engrossé une de ses petites amies en décembre 92. C’est pendant cette période qu’il a franchi la barrière du cambriolage pour le meurtre en série.

Le 19 juin 1992, Wallace est entré dans l’appartement de sa petite-amie en utilisant une clé qu’il lui avait volée. Son amie, Sadie McKnight, partageait son appart avec Caroline Love, une collègue dans un restaurant local Bojangles. Aucune n’était à la maison quand il est entré. Quand Love est revenue du travail, Wallace l’a embrassée sur la joue. Love a dit à Wallace que s’il ne promettait pas de refaire cela, elle ne le dirait pas à Sadie. Wallace a réagi en l’étranglant à la manière du « Boston choke », comme il l’a déclaré plus tard à la police; jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse. Il l’a ensuite traînée dans sa chambre, retirée ses habits et l’a violée en maintenant son étranglement. Quand Love a commencé à agonir pendant son viol, Wallace a chopé le premier objet à proximité, un fer à friser, et l’a étranglée avec la corde.

Maintenant placé en face d’un gros problème de logistique pour tout meurtrier : que faire du corps. Wallace a emballé le corps de la victime dans ses propres draps, l’a mis dans un grand sac à déchets orange et traîné dans sa voiture, sans être vu. Revenant dans l’appartement, il a pris un rouleau de billets et a fermé la porte. Il a ensuite conduit jusqu’aux limites de Charlotte et jeté le corps dans un fossé.

Sadie McKnight est revenue à l’appartement la nuit et était contactée par Kathy Love, la sœur de sa coloc. Kathy voulait savoir si Sadie savait où se trouvait Caroline – Son supérieur à Bojangles la recherchait car elle n’avait pas repris son poste. McKnight ne savait pas, et a réalisé qu’il n’était pas courant que Caroline ne la contacte pas depuis aussi longtemps. Les deux femmes se sont donc rendues à la police de Charlotte pour déclarer la disparition. Elles étaient accompagnées du petit ami de McKnight, Henry Louis Wallace.

Les enquêteurs ont déclaré que l’appartement de Love présentait des signes très suspicieux, comme un meuble déplacé pendant une bagarre, les draps manquants du lit, et le rouleau de billets donné par son supérieur pour la laverie. Sa machine à laver était remplie. Elle n’était pas sortie pour aller à la laverie. L’enquête s’est arrêtée là. Aucun entretien avec Wallace n’a été enregistré. Love a été déclarée disparue. Le dossier fut rangé.

Wallace est retourné à l’endroit où il avait jeté le corps deux jours plus tard. Il a décrit le corps de Love comme « dégradé au point où il ressemblait à du cuir, un mannequin E.T., ou un truc dans le genre ». Il y est retourné une troisième fois et n’a trouvé que des os. N’ayant plus de colocataire, McKnight a aménagé chez son petit-ami.

7 mois ont passé. Wallace continuait de vivre avec McKnight. L’après-midi du 17 février 1993, Wallace a rendu visite à Shawna Hawk, une ado qui revenait juste du lycée du quartier. Elle retirait sa veste quand elle a entendu la sonnerie retentir. C’était son manager de Taco Bell, Henry Wallace.

Shawna_Denise
Selon les rapports de la cour disponible sur le site web public de Caroline du Sud, Hawk l’a laissé entré et les deux ont discuté amicalement pendant une heure. Wallace semblait ne pas avoir de difficulté à gagner la confiance des femmes qui le connaissaient. Détendue, elle n’a pas hésité à le charrier quand il lui a raconté ses déboires avec sa petite amie. Alors qu’il s’en allait, Wallace l’a embrassé et lui a dit qu’il voulait coucher avec elle. Selon les confessions de Wallace, elle a accepté avec réticence. La précédant dans sa chambre, il lui a demandé de retirer ses habits. La fille était craintive. Elle a commencé à pleurer. Cela ne l’a pas empêché d’avoir  ce qu’il voulait. Elle a pleuré tout le long.

Après, Wallace lui a dit de s’habiller et l’a emmenée aux douches. Wallace l’a alors étranglé comme il l’avait fait pour Caroline Love. Hawk s’est évanouie. Il a laissé couler l’eau dans le bain, y a mis son corps, est parti à l’étage, pris 50 dollars de son porte-monnaie, et est parti.

Le corps d’Hawk fut trouvé par son petit ami et sa mère. L’autopsie a révélé la cause du décès comme une strangulation – étranglée par un objet mis autour de son cou et utilisé pour compresser sa gorge. Les enquêteurs ont questionné ses collègues, amis, camarades, pour un résultat nul.

Dans la zone de Charlotte-Mecklenburg en 1993, il y a eu 122 cas de meurtres et 350 viols. En plus, des centaines de personnes sont déclarées disparues chaque année, plusieurs réapparaissant dans les 24 heures qui suivent. Au moment des activités meurtrières de Wallace, il n’ y avait que 7 enquêteurs à temps plein au service homicides.

Environ 4 mois après le meurtre d’Hawk, il rend visite à une autre jeune femme qui avait travaillé avec lui au Taco Bell, Audrey Spain. Spain, 24 ans, rendrait juste d’un voyage. Encore, il était capable de la séduire et rentrer dans l’appartement avec ses bonnes manières et sa manière de parler très calme.

Son usage des drogues augmentait, et le crack n’était pas donné. Il avait besoin d’argent. Il a pensé que Spain aurait accès au coffre du Taco Bell. Roulant un joint, Wallace a discuté avec Audrey pendant qu’ils fumaient et lui a fait peu à peu baisser sa garde. Quand le moment fut venu, il a jeté par terre et lui a demandé la combinaison du coffre. Elle ne la connaissait pas. Il lui a demandé celui de son compte personnel. Elle revenait de vacances: il n’ y avait pas d’argent sur le compte. Frustré, il l’a étranglée, l’a traînée dans sa chambre et l’a violée.

Selon les propos de Wallace, elle s’est réveillée pendant le viol. Elle était apeurée, et l’a supplié de ne pas la tuer. Il a continué de la violer puis lui a demandé de se rhabiller. Quand Spain s’est tournée, il l’a étranglée de nouveau. Alors qu’elle était étalée inconsciente, il a attaché une chemise de nuit et un tee-shirt pour en faire une corde de fortune, et l’a étranglée jusqu’à ce qu’elle meurt. Il a mis le corps sous la douche, nettoyé les évidences et mis le corps dans le lit. En sortant, il a volé sa carte de crédit.

Les similarités entre les meurtres de Hawk et Spain étaient frappantes : les deux victimes étaient jeunes, noires, belles et tuées chez elles. Les deux ont travaillé dans le même Taco Bell. Les deux ont été tuées par étranglement. Les deux ont été volées des sommes d’argent insignifiantes. Le meurtrier a lavé les deux corps. Les deux maisons ne montraient aucun signe de cambriolage, indiquant que la victime connaissait son meurtrier.

L’enquête sur le meurtre de Spain par la police de Charlotte-Mecklenburg, toutefois, n’a montré aucune connexion à aucun autre meurtre à Charlotte. Le cas fut considéré comme irrésolu. La police est apparemment venu à la même conclusion erronée tel que Joseph Geringer, l’auteur de Henry Louis Wallace : a calamity waiting to happen : le modus operandi du tueur n’avait aucun modèle. »

6 semaines ont passé. Wallace a suivi son schéma habituelle. Il es allé au domicile de Valencia Jumper, une amie de sa soeur. Il l’a aussi convaincue de rentrer chez elle, lui disant qu’il avait besoin de parler à quelqu’un à propos d’une bagarre qu’il a eu avec sa petite amie. Après avoir discuté un moment, il a suggéré que Jumper appelle McKnight pour lui dire où il se trouvait. Quand elle a tourné le dos, Wallace l’a étranglée, tirée dans sa chambre, et violée. Puis, il l’a étranglée avec une serviette. Là, les méthodes de Wallace ont changé.

Selon ses dires, il a badigeonné son corps de rhum, a mis du porc et des haricots sur la cuisinière et a allumé le gaz. Il a débranché le détecteur de fumée, craqué une allumette et brûlé son corps, puis il est parti. Avant de s’en aller, il a pris quelques bijoux du corps de Jumper, qu’il a revendu plus tard.

Malgré les tests troublants montrant que Jumper n’était pas morte de l’inhalation au monoxyde de carbone (cause de la plupart des morts liées au feu), et même s’ils ne trouvaient pas de traces d’inhalation dans les voies respiratoires de la victime, le légiste du comté Michael Sullivan a déclaré la cause de la mort comme « brûlures dues au feu ». Sa décision a rendu la mort accidentelle, même si les blessures de la victime n’étaient pas assez consistantes avec une mort accidentelle. S’il l’avait déclarée « indéterminée », sa mort aurait eu plus d’attentions pour les enquêteurs, qui auraient alors pu déterminer la vraie cause de mort : étranglement.

Une enquête de police aurait révélé le retrait de la batterie du détecteur de fumée et la présence de rhum sur tout son corps. Le cas fut considéré comme isolé malgré la similarité avec les autres meurtres. Commentaire de Sullivan  à propos de son erreur, il y a un an ? « C’était juste un mauvais jugement. » (il demeure le légiste du comté.)

5 semaines ont passé. Le 15 septembre 1993, Wallace atterrit chez Michelle Stinson, un ami du Taco Bell. Stinson avait 20 ans et deux enfants âgés d’un et trois ans. Après avoir bavardé, Wallace, selon ses déclarations, l’a embrassée et lui a dit qu’il voulait coucher avec elle. Elle devait retirer ses habits. Stinson lui a dit qu’elle était malade. Wallace a demandé à voir les médicaments qu’elle prenait pour traiter sa maladie. Stinson ne pouvait trouver aucun médicament. Wallace l’a violée sur le sol de sa cuisine. Puis, il a placé sa fameuse clé de cou, puis pour une raison quelconque, a couru dans la douche pour récupérer une serviette. Il a essayé de finir le boulot avec la serviette. Stinson, toutefois, a continué de gémir et étouffer. Wallace l’a donc poignardée à quatre reprises dans le dos avec un couteau de cuisine. Utilisant un torchon, il a essuyé ses empreintes d’un verre, du téléphone (qui pour des raisons inconnus, était tombé du mur), la porte, le mur, et le sol. A un certain point, le garçon de 3 ans de Stinson s’est reveillé et est allé dans la cuisine. Wallace lui a demandé de rentrer se coucher. Quittant l’appartement, il a jeté le couteau et le torchon au-dessus d’une barrière près de l’arrière de l’appartement de Stinson. Ses deux enfants ont découvert son corps. Quand un ami a frappé à la porte, le garçon de 3 ans lui a dit que sa mère dormait sur le sol de la cuisine.

Sullivan a déterminé que Michelle Stinson était morte des blessures dues aux coups de couteau avec l’étranglement comme cause complémentaire. Il n’est pas connu si l’enquête dirigée par la police a établie que Wallace était un ami de Stinson, même si cela était connu de tous. Il a été montré qu’elle mangeait fréquemment au Taco Bell où Wallace travaillait. Toujours aucune connexion.

A ce point, il y avait eu cinq mortes/disparitions en 15 mois, toutes dans un rayon de 5 miles à l’intérieur de l’est de Charlotte. La communauté majoritairement noire était effrayée et en colère. Les résidents ont accusé la ville d’attitude laxiste à l’égard des problèmes touchant 31% de la population de Charlotte.

La police s’est empressée de tenir une conférence de presse. Des heures avant la conférence, elle a assigné le Sergent Gary McFadden comme enquêteur principal. McFadden n’avait aucun engagement avec aucun des cas dans l’Est de Charlotte. Mais il était noir.

Trois choses sont arrivées au printemps et en hiver 1996-94 qui auront forcées Wallace à continuer sur sa dynamique de meurtres. En réponse de l’indignation de la communauté noire, la police a augmenté les patrouilles dans l’Est Charlotte. Le deuxième élément est que trois mois après avoir violé et tué Stinson, Wallace est devenu père d’une fillette, même si la mère n’était pas McKnight. Finalement, le 4 février, il a été arrêté pour vol à l’étalage. Il a été inculpé et convoqué devant le tribunal et relâché. Il n’est pas venu le jour du jugement, et un mandat a été déposé par le juge pour son arrestation. Il n y’a aucune preuve qu’on ait essayé de l’appréhender.

Sans doute a-t-il paru à Wallace, après son arrestation et sa remise en liberté qu’il avait peu à craindre des autorités. Ils l’avaient sous les menottes et l’ont laissé s’en aller. Ils n’avaient aucune idée de ce qui se tramait. Peu importe ce qui se passait dans sa tête, la manière dont il a tué ses quatre prochaines victimes suggère qu’il s’est senti plus confiant. Son modus operandi s’est affiné. Les meurtres sont devenus plus violents. Combiné à sa consommation excessive de crack, l’état d’esprit de Wallace a changé l’Est de Charlotte en une zone de terreur pour près d’un mois, son massacre culminant au point où il a tué une femme tous les trois jours.

Deux semaines sont passées.

Son schéma meurtrier était connu désormais. Wallace essayait d’obtenir désespéramment du crack, mais n’avait pas d’argent. Wallace a appelé Vanessa Mack, la sœur de l’un des employés du Taco Bell. Encore, selon ses propos, il a utilisé ses charmes pour entrer chez elle, a discuté un moment avec elle et lui a demandé de l’embrasser. Cette fois, la victime a refusé. Alors, il lui a demandé une boisson. Elle s’est retournée. Il a sorti un taie d’oreiller de son tee-shirt, et l’a asphyxiée avec. Il voulait sa carte de crédit et le code. Elle lui a donné le code. Une fois de plus, il a tiré la victime dans la chambre et l’a violée. Après avoir fini, il a ordonné à sa victime de s’habiller, et puis il l’a étranglée avec une serviette. Quittant l’appartement, il a marché dans la rue et helé un taxi. Il est sorti du taxi et est allé à un distributeur de billets. Il ne pouvait avoir d’argent avec la carte de Mack. Elle lui avait donné un faux code.

Le corps de Mack a été trouvé par sa mère le matin suivant. Sullivan a déterminé la cause de la mort comme étranglement. Il n’eut aucun rapport sur le meurtre cette nuit là aux infos. L’enquête ne nota pas spécialement que la soeur de Mack travaillait dans le même Taco Bell que Shawna Hawk ou Audrey Spain.

Deux autres semaines sont passées. Il est prouvé que le crack était désormais le centre de sa vie. Il n’a rien obtenu de sa dernière victime, donc il était plus que fauché. Sans doute a-t-il pensé que deux semaines étaient un délai suffisant avant de s’en prendre à une autre victime, puisque le meurtre de Mack n’avait pas été annoncé aux nouvelles.

 

Le 8 mars, Wallace s’est rendu à l’appartement de son ami Vernon Lamar Woods, situé dans un complexe, avec l’intention de voler, violer et tuer sa petite amie, Brandi Henderson. Quand il y arrive, Woods se présente devant la porte. Il ne s’y attendait. Troublé, il lui dit qu’il quitte la ville pour un bon moment et lui dit au revoir. Avant de quitter le complexe d’appartements, il réalise qu’il connaissait quelqu’un d’autre y vivant: Betty Baucom, qui travaillait avec sa petite amie au Bojangles. Betty était l’adjointe au directeur. Wallace a pensé qu’elle aurait la combinaison du coffre de Bojangles. Il s’est pointé devant sa porte.
4b
Quand Baucom lui a ouvert, Wallace lui a dit qu’il avait besoin d’utiliser son téléphone. Elle était plus qu’heureuse d’aider le petit ami de sa copine. Il a prétendu recherché un numéro de téléphone jusqu’à ce que Baucom lui tourne le dos et qu’il l’attrape. Il lui a demandé les clés, la combinaison du coffre et le code de l’alarme au Bojangles. Baucom a résisté pendant près de 30 minutes, refusant de les lui donner. Finalement, elle lâcha la combinaison. Wallace a cessé de l’asphyxier.
Baucom lui a demandé : « Pourquoi m’as-tu fait ça ? Wallace a dit qu’il était malade. Il avait blessé beaucoup de gens. Selon ses dires, Baucom s’est levée et lui a dit qu’elle le pardonnait. Elle lui a dit qu’il avait besoin d’aide. Wallace l’a attrapée à la gorge, et l’a renversée. Le schéma s’est reproduit : il l’a entraînée dans la chambre, mis une serviette autour de son cou, l’asphyxiant jusqu’à ce qu’elle soit presque inconsciente. Il a enlevé ses habits et l’a violée. Après coup, il lui a ordonné de s’habiller, lui a demandé l’argent dans son porte-monnaie, et l’a étranglée. Il a aussi pris une chaîne en or de son cou.

Sa nouvelle cupidité est apparue cette fois-ci. Il a volé la télévision et la voiture de Baucom. Il a vendu la télé, acheté du crack avec l’argent, et l’a fumé. Après, il est retourné à son appartement et pris son magnétoscope. Il s’est assuré qu’elle était bien morte. Il a fumé le magnéto aussi, avec la chaîne de Baucom et  l’argent dans le portefeuille.

12 heures ont passé. Il n’ y avait pas de temps pour une enquête policière entre la mort de Baucom et son prochain meurtre. Il est reparti dans le même complexe d’appartements cette nuit-là, le 8 mars, sachant que son ami Vernon Woods serait au travail, et qu’il pourrait ainsi reprendre son projet original : le meurtre de Brandi Henderson. Prétendant qu’il avait quelque chose à laisser pour Woods, Wallace a gagné sa confiance et pénétré son appartement. Encore, il a baratiné Henderson jusqu’à ce qu’elle s’apaise, a demandé une boisson, et l’a attaquée par derrière. Plusieurs choses ne se sont pas déroulées comme prévu pendant ce meurtre. Il lui demandé de l’argent et tout ce qu’elle avait, c’était un contenant de Pringles rempli de pièces. Il lui a ordonné d’aller dans sa chambre et de se désaper.

Toujours selon ses déclarations, elle l’a supplié de lui laisser tenir son fils. Il a refusé. Elle a continué de supplier. Il a cédé. Avec Henderson tenant son fils sur sa poitrine, Wallace l’a violée. Le bébé a pleuré. Ils sont allés dans la chambre du bébé pour le calmer. Wallace a continué de la violer. Quand il a fini, il lui a demandé de s’habiller. Elle a remis le bébé dans son lit. Wallace est parti à la salle de bains, a pris une serviette, essuyé ses empreintes partout dans l’appartement, et étranglé Henderson. Le bébé pleurait bruyamment. Il a paniqué. Il a essayé de lui donner une sucette. ça n’a pas marché. Il est allé à la salle de bains et pris une petite serviette. Il l’a attachée autour du cou du bébé fermement. Le bébé, à peine capable de respirer, tousse et s’étouffe, puis cesse de crier. Wallace a pris la télévision et la stéréo d’Henderson et est parti. Il les a vendues pour 175 dollars, et a acheté du crack avec l’argent.

Les policiers étaient désormais très actifs. Sullivan a déterminé que l’étranglement était la cause de la mort dans les deux derniers cas. Peut-être parce que le meurtre de Henderson suivait celui de Mack de seulement deux semaines, quel’qu’un a noté que les deux cas étaient similaires. Deux jours après le meurtre d’Henderson, le sergent McFadden, en charge de l’enquête, organise un meeting entre collègues pour comparer les notes. C’est ainsi qu’ils ont appris que Baucom avait été tuée dans le même complexe d’appartements. La méthode du meutre de Baucom était similaire à celle d’Henderson et Mack.  Les enquêteurs se sont rapprochés des familles des trois victimes et ont demandé une liste de gens que chaque femme pourrait laisser pénétrer son appartement. Wallace est apparu dans les trois listes.

Le jour suivant, le 11 Mars, la voiture volée de Baucom est retrouvée. Toutes les empreintes ont été essuyées sur le volant, la boîte de vitesse, le siège, la portière, mais pas du coffre arrière. Une empreinte est trouvée et correspond à celle de Wallace.

McFadden fait des recherches pour savoir s’il a un casier. Il en avait un. Il contenait les cambriolages, un viol avec arme, un mandat d’arrestation. Une chasse à l’homme dans la ville démarre.

Pendant ce temps, le même jour, Wallace tuait sa dernière victime. Debra Slaughter avait travaillé à Bojangles avec McKnight. Wallace savait qu’elle fumait du crack, et voulait lui parler afin qu’ils en achètent ensemble. Elle lui a dit qu’elle avait besoin d’argent pour son loyer. Wallace lui a demandé une boisson. Quand il a passé la serviette autour de son cou, Slaughter l’a accusé du meurtre de Betty Baucom et Brandi Henderson. Elle l’a probablement compris il y a quelques heures avant que la police ne le fasse. Wallace lui a ordonné de lui faire une fellation. Elle a repondu, « Je ne fais pas ça. Tu ferais mieux de continuer et de me tuer. » Wallace a serré la serviette et lui a demandé si elle avait changé d’avis. Elle a refusé encore. Il l’a violée. Après, il lui a demandé de s’habiller. Wallace connaissait Slaughter assez pour savoir qu’elle gardait toujours un couteau dans son porte-monnaie. Il lui a dit de le vider. Il a disposé du couteau et lui a demandé de lui donner tout le contenu. Wallace a pris le couteau. Slaughter lui a donné 40 dollars, l’a frappé, et crié à l’aide. Wallace a tordu la serviette autour de son cou jusqu’à ce qu’elle tombe et commence à faire des mouvements violents des pieds. Il a essayé de ms-love-victim-of-henry-wallace1s’asseoir sur ses jambes pour l’empêcher de prévenir par ses coups de pieds, les voisins du dessous. A un certain point, il a mis une chaussette dans sa bouche. Il a attaché une autre serviette autour de son cou, a chopé son couteau et l’a poignardée à 38 reprises dans l’estomac et la poitrine.

Wallace a pris l’argent que lui a donné Slaughter et est parti. Il est revenu plus tard avec une pipe à crack et du crack. Il a fumé le crack dans sa salle de bains. Quand il a fini, il a pris un blouson Chicago White Sox, une casquette de baseball, et un couteau de boucher, et est parti. Il a jeté les trois éléments après avoir quitté l’appartement.

Le jour suivant, le 12 mars, Wallace était encore arrêté. Il avait déjà tué 9 personnes. A l’interrogatoire, il a confessé tous les neuf meurtres, explicitant dans un entretien enregistré, chaque meurtre. Il a aussi confessé deux autres meurtres commis avant les neuf. Il a dit aux policiers qu’il ressentait « comme si un lourd fardeau avait été soulevé ». Wallace passa en jugement en septembre 1996 et fut reconnu coupable le 7 janvier 1997. L’avocat de Wallace, Jim Cooney, a dit à la défense :

« La vie d’Henry Wallace est rempli de vides. Il est né dans des circonstances terribles, circonstances dont la plupart d’entre nous ne peuvent se représenter. Pendant un moment, il a été capable de surpasser ces circonstances. Puis la noirceur à l’intérieur de ces trous l’a surpassé. »

Le 29 janvier 1997, il a eu 9 condamnations à la peine de mort. Il est dans le couloir de la mort à Raleigh, N.C.

Pourquoi a-t-il pris si longtemps à la police pour capture un tel maniac, un tueur si négligeant ? La communauté que Wallace a victimisé a demandé des réponses. Dee Sumpter, la mère de Shawna Hawk a déclaré que les victimes « n’étaient pas des gens importants avec un statut social. Elles n’étaient pas spéciales. Et étaient noires. »

 
Darrell Alleyne, un policier à la retraite de New York vivant actuellement à Charlotte, a demandé le renvoie de McFadden, arguant que Wallace aurait dû suspecter Wallace lors de la disparition de Caroline Love en 92.

L’une des raisons que la police a donné était sur son incapacité à attraper Wallace était leur inexpérience dans les enquêtes de tueurs en série. Tôt en 94, le département a demandé l’aide du FBI. Le FBI a déclaré que la suite de meurtres n’était pas le fait d’un tueur en série. Wallace ne correspondait pas au profil : il était noir, alors que la plupart des tueurs en série sont blancs; les tueurs en série sont supposés attaqués des personnes par hasard alors que Wallace tuait ses amies et collègues. Robert Ressler, un expert du FBI, a témoigné pour la défense de Wallace : « s’il avait postulé pour devenir tueur en série, il le deviendrait en allant dans le mauvais sens ».

L’excuse de la police ne tient pas debout : il ne pouvait attraper Wallace car il n’avait aucune expérience des tueurs en série. Mais les méthodes de Wallace ne correspondaient pas à celles d’un tueur en série. Les tueurs en série sont difficiles à attraper car ils tuent par hasard; n’ont aucun lien avec les victimes, donc les enquêteurs n’ont aucun moyen de connecter leurs meurtres. Toutes les victimes de Wallace, avaient quelque chose en commun. Elles avaient plusieurs choses en commun.

Depuis son incarcération, Wallace a confessé d’autres meurtres de femmes. Il clame avoir commis des meurtres pendant qu’il stationnait  à travers le monde comme marin. Si cela est vrai, ces nouveaux meurtres font un total de près de 20 victimes. Le 5 juin 98, Wallace a épousé en prison l’infirmière Rebecca Torrijas, 23 ans plus âgée que lui.

 

 

THE SERIAL KILLER THE COPS IGNOREDTHE HENRY LOUIS WALLACE MURDERS

by Jason Lapeyre

 

Traduit de l’anglais. Texte de  Jason Lapeyre

 

 

Be the first to comment on "Tueurs en série noirs : Henry Louis Wallace, The Taco Bell Strangler : l'étrangleur du Taco Bell"

Leave a comment