Tueurs en série noirs – Guy Georges, "Le tueur de l’Est Parisien"

Guy Georges est le fils d’un soldat noir américain (cuisinier dans une base de l’OTAN de la banlieue parisienne), George Cartwright, et d’une jeune femme blanche « aux mœurs légères », Hélène Rampillon, déjà mère d’un premier enfant non désiré, Stéphane…
George Cartwight était marié et les autorités américaines faisaient rentrer leurs soldats « au pays ». La mère de Guy Rampillon se retrouva donc seule. A sa naissance, Guy le petit métis devint un secret, un sujet tabou. Ses grands parents n’apprirent son existence que par un télégramme, dans lequel sa mère menaçait de laisser le bébé à la police ou à la DDASS. Les grands parents, qui élevaient déjà Stéphane, voulurent alors s’en occuper, mais, lorsqu’ils réalisèrent que le bébé était noir, ils le rejetèrent. Il fut confié à une nourrice.
Hélène Rampillon refit sa vie sans aucun remords et ne s’occupa plus de son fils.

En 1963, la nourrice prévint la DDASS et Guy Rampillon fut placé dans le « service départemental de l’Aide à l’enfance » du Maine-et-Loire. La DDASS confia alors le bébé aux époux Morin, dans la banlieue d’Angers.
En 1968, dans la perspective de son adoption, la DDASS changea le nom de Guy Rampillon et le transforma en « George » (le prénom de son père), puis changea également son lieu de naissance (Vitry-le-François) et le transforma en « Angers ». A six ans, Guy George était orphelin, il ne savait même plus de qui il était le fils, quel était son véritable nom de famille et la ville où il était né… Beau départ dans la vie !
Finalement, la DDASS ne trouva aucune famille de couleur pour adopter le petit Guy Georges, et aucune famille blanche qui voulut d’un enfant noir.

Les Morin avaient déjà cinq autres enfants âgés de 3 à 13 ans, lorsque Guy Georges fut placé chez eux. Unique enfant noir de la ville (et de son école), garçon élevé au milieu d’un essaim de filles, le petit Guy devint solitaire. La région où il vivait était peu peuplée et les gens y étaient plutôt réservés.
Au début, les Morins furent heureux d’accueillir le petit Guy Georges : « Il était doux, gai, farceur, affectueux, intelligent, attachant, bien élevé »… Mais, à 10 ans, il vola son premier couteau pour s’adonner à sa grande passion : la chasse. À cette époque, la seule distraction de Guy Georges, dans ce coin ennuyeux, était le braconnage dans les bois alentour. Il fabriquait des pièges et guettait parfois plusieurs heures ses proies, tapi dans les bois. Il y passa des journées entières, seul, à observer et traquer des animaux.
(Il se prenait pour « Jo », le héros des Aventures de Tom Sawyer, de Mark Twain. « Personne ne l’aime parce qu’il est Indien et qu’il est soupçonné de meurtre », explique-t-il. Adulte, il allait garder ce surnom auquel il accolerait celui de « Le Killer »).
Dans la famille, les démonstrations d’affection étaient rares. Jeanne Morin était une femme bienveillante, mais autoritaire et quelque peu castratrice (selon un examen psychologique établi alors que Guy Georges avait douze ans). Mme Morin éleva jusqu’à 13 enfants à la fois, confiés par la DDASS. Chez les Morin, c’est l’autorité et l’ordre qui régnaient. La sexualité y était un sujet tabou.

Après ses 10 ans, Guy Georges changea du tout au tout. Il était toujours intelligent, avait son petit caractère, mais on s’aperçut qu’il se métamorphosait. Il poursuivit tant bien que mal une scolarité chaotique de 1974 à 1978 durant laquelle il montra « un incessant besoin de se faire remarquer, autrement que par sa couleur de peau, allant de l’affabulation à la violence ».
Il se mit à voler de l’argent dans le porte-feuille de sa mère adoptive. Il devint de plus en plus violent et ne parvint pas à s’intégrer au collège. On découvrit qu’il souffrait de boulimie.
Les frères adoptifs de Guy Georges, plus âgés, ayant quitté le foyer, le jeune adolescent se retrouva seul avec six filles.

 

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