Les Destinées d'Alfred de Vigny

Alfred de Vigny

 

Alfred Victor, comte de Vigny est un écrivain, romancier, dramaturge et poète français, né le 27 mars 1797, ou 7 Germinal an V, à Loches (Indre-et-Loire), et mort le 17 septembre 1863 à Paris, 8e.

Figure du romantisme, il écrit parallèlement à une carrière militaire entamée en 1814 et publie ses premiers poèmes en 1822. Avec la publication de Cinq-Mars en 1826, il contribue au développement du roman historique français. Ses traductions versifiées de Shakespeare s’inscrivent dans le drame romantique, de même que sa pièce Chatterton (1835). Son œuvre se caractérise par un pessimisme fondamental, et une vision désenchantée de la société. Il développe à plusieurs reprises le thème du paria, incarné par le poète, le prophète, le noble, Satan et le soldat. Sa poésie est empreinte d’un stoïcisme hautain, qui s’exprime en vers denses et dépouillés, souvent riches en symboles, annonçant la modernité poétique de Baudelaire, Verlaine et Mallarmé.

 

 

Critiques

Sainte-Beuve : « Il est de cette élite de poètes qui ont dit des choses dignes de Minerve. Les philosophes ne le chasseront pas de leur république future. », « il a eu le droit de dire à certains jours et de se répéter à son heure dernière : J’ai frappé les astres du front. » Éloa est qualifiée d’« acte de haute poésie », « éclatant produit d’un art tout pur et désintéressé. »

Théophile Gautier : « Peu d’écrivains ont réalisé comme Alfred de Vigny l’idéal qu’on se forme du poète », Éloa étant qualifié de « poème le plus beau, le plus parfait peut-être de la langue française. » Gautier apprécie de manière générale « la proportion exquise de la forme et de l’idée. »

Barbey d’Aurevilly : Vigny est « un de ces poètes pour lesquels on donnerait toutes les Académies de la terre. » Pour lui Vigny « avait résolu le problème éternel manqué par tous les poètes, d’être pur et de ne pas être froid. » Éloa représente « le fond incommutable de son génie », c’est « l’Athalie du romantisme ». Barbey, évoquant Moïse, parle de « grandeur du sentiment et de l’idée », d’« ineffable pureté des images », de la « solennité de l’inspiration », de la « transparence d’une langue qui a la chasteté de l’opale. »

Flaubert : « Ça m’a l’air d’un excellent homme, ce bon de Vigny. C’est du reste une des rares honnêtes plumes de l’époque : grand éloge ! Je lui suis reconnaissant de l’enthousiasme que j’ai eu autrefois en lisant Chatterton. (Le sujet y était pour beaucoup. N’importe.) Dans Stello et dans Cinq-Mars il y a aussi de jolies pages. Enfin c’est un talent plaisant et distingué, et puis il était de la bonne époque, il avait la Foi ! Il traduisait du Shakespeare, engueulait le bourgeois, faisait de l’historique. On a eu beau se moquer de tous ces gens-là, ils domineront pour longtemps encore tout ce qui les suivra. »

Source : wikipedia

 

 

Le cor
 »J’aime le son du Cor, le soir, au fond des bois, »
 »Soit qu’il chante les pleurs de la biche aux abois, »
 »Ou l’adieu du chasseur que l’écho faible accueille, »
 »Et que le vent du nord porte de feuille en feuille. »

 »Que de fois, seul, dans l’ombre à minuit demeuré, »
 »J’ai souri de l’entendre, et plus souvent pleuré! »
 »Car je croyais ouïr de ces bruits prophétiques »
 »Qui précédaient la mort des Paladins antiques. »

 »O montagnes d’azur! ô pays adoré! »
 »Rocs de la Frazona, cirque du Marboré, »
 »Cascades qui tombez des neiges entraînées, »
 »Sources, gaves, ruisseaux, torrents des Pyrénées; »

 »Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons »,
 »Dont le front est de glace et le pied de gazons! »
 »C’est là qu’il faut s’asseoir, c’est là qu’il faut entendre »
 »Les airs lointains d’un Cor mélancolique et tendre »

 »Souvent un voyageur, lorsque l’air est sans bruit, »
 »De cette voix d’airain fait retentir la nuit; »
 »A ses chants cadencés autour de lui se mêle »
 »L’harmonieux grelot du jeune agneau qui bêle »

 »Une biche attentive, au lieu de se cacher, »
 »Se suspend immobile au sommet du rocher, »
 »Et la cascade unit, dans une chute immense, »
 »Son éternelle plainte au chant de la romance. »

 »Âmes des Chevaliers, revenez-vous encor? »
 »Est-ce vous qui parlez avec la voix du Cor ? »
 »Roncevaux! Roncevaux! Dans ta sombre vallée »
 »L’ombre du grand Roland n’est donc pas consolée! »

Alfred de Vigny
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Osez le bon sens !

YDM

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