Petite blanche

petite blanche
bercée par son incurie
secoue ma branche
déclenche la furie
de mes hanches
qu’il neige
un peu de lait de nègre
sur tes fines lèvres
que demain,
l’amour nous injurie
et se désagrège
sur les scories
de mes ancêtres

quiconque confie faire fi de ma pelure
ne comprend rien à l’abîme de mes fêlures
malgré le temps qui, à l’usure
blanchit le passé
ma négritude déteint sur mes sutures
mes amours demeurent contrastés

place du progrès
c’est l’euphorie
petit blanc
taille un nègre
et le pénètre
sans problème
du fouet à la couette
Il a suffi de promettre
égalité
à la bestialité
pour que
nègre et maître
d’une pirouette
se promènent
patte dans la main

quiconque confie faire fi de ma pelure
ne comprend rien à l’abîme de mes fêlures
malgré le temps qui, à l’usure
blanchit le passé
ma négritude déteint sur mes sutures
mes amours demeurent contrastés

Il n’en est rien
le passé s’impose
entre tes reins
petite blanche
je bandit-manche
comme le ferait
une tshoin
mais jamais
trop longtemps
je perds pied
à un jet de l’oubli
je me souviens
de mes névroses
de nègre
conscient
du fait que te baiser
c’est trahir les miens

quiconque confie faire fi de ma pelure
ne comprend rien à l’abîme de mes fêlures
malgré le temps qui, à l’usure
blanchit le passé
ma négritude déteint sur mes sutures
mes amours demeurent contrastés

Be the first to comment on "Petite blanche"

Leave a comment