De l’île de Goré
Aux townships de Bloemfontein
En passant par mes nègres revenus fous de Corée
Aux héritiers du feld-maréchal Von Manstein
Des hommes, j’ai surtout partagé leur amour de la haine
Que la gerbe gracieuse et éternelle d’un Paul Verlaine

Regarde derrière toi
Immense est l’immonde
Humaines sont les bombes
Qu’ils conçoivent sous leurs draps
Faire preuve de sang-froid
Quand on regarde l’histoire en face

Ma négritude, depuis trop longtemps, fait les cent pas
Dans les couloirs de l’ignominie où s’entassent
Les fantômes de nos passions et vertus terrestres
Dans un monde qui court après nos richesses
Avec des insanités, au bout des lèvres
Des atrocités au bout des rêves

La vie est une randonnée pédestre
Dans les infinies ténèbres de nos bassesses
Les exactions se célèbrent
S’épandent comme des flocons de neige
Sur ma pelure cuivrée de nègre
Débute l’hiver, les anges muent sur nos humanismes