Michel Buhler – Tendre Buhler – Album textuellement bon

Michel Buhler

 

né le 30 avril 1945 à Berne, est un chanteur, écrivain, acteur, poète, compositeur, dramaturge et enseignant suisse du canton de Vaud.  Source : wiki

 

 

 

 

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Évaluation textuelle de cet album – Tendre Buhler – est de  144.68/12 soit 12.05/20.
.

Il peut donc être qualifié d’album textuellement bon

 

 

 

 

Qu’ai-je pensé de cet album ?

Très belle découverte de ma part. C’est solide, ciselé, propre. bel album, riche et profond. Et c’est tellement rare qu’il faut le signaler; mais l’artiste a tellement confiance à son travail d’écriture qu’il met directement à disposition sur son site, tous les textes de ses chansons. De la très bonne chanson à texte comme on en voit plus trop passer dans les ondes. Bravo !

 

 

 

 

 

Tendre Buhler  – Textes et paroles

 

 

 

 

 

 

 

 

1. 2 qui s’aiment

J’en connais deux qui s’aiment au milieu de la ville,
L’endroit d’ailleurs n’a pas d’importance pour eux,
Puisque plus rien n’existe que ces ondes fragiles [2]
Qu’on appelle l’amour, faute de trouver mieux. [1]
S’étaient-ils déjà vus? Ils se sont reconnus:
« C’est toi que je cherchais, c’est toi que j’attendais ».
Et le coeur, et le corps, ils se sont mis à nu, [1]
Comme font des enfants murmurant un secret. [-1]
J’en connais deux qui s’aiment. Avant cette rencontre
Ils vivaient à demi, boiteux, sans le savoir.
A travers leurs regards, ils découvrent, et se montrent [2]
Un monde émerveillé par delà les miroirs. [1]
Dans la nuit qui les berce elle l’écoute dormir,
Lui s’alarme et s’inquiète quand elle soupire à peine,
Ils remplissent leurs yeux avec l’autre sourire, [1.75]
Et c’est le même sang qui coule dans leurs veines. [2]
J’en connais deux qui s’aiment, beaux parc’ qu’ils sont ensemble,
Et des années lumières les séparent de nous.
Passera peu de temps avant qu’ils se ressemblent, [2]
Comme l’arbre et l’oiseau, puisqu’ils partagent tout. [1]
Ils ne sont jamais seuls: lorsque l’un d’eux s’absente
L’autre garde l’image et l’odeur et la voix,
Et le souvenir de telle façon touchante [2]
Qu’elle a de déposer sa tête sur son bras. [1]
J’en connais deux qui s’aiment, moi qui n’aime plus guère
Qu’un chien noir, ombrageux, qui passe ses journées
A courir les femelles par des itinéraires [1]
Mystérieux, et rentre le soir fatigué. [-1]
Ils se reconnaîtront peut-être dans ces mots
Qui sont écrits pour eux, qui arrêtent le temps.
Qu’ajouter à cela, j’en ai dit déjà trop: [-1]
J’en connais deux qui s’aiment, et tout est différent. [2]
Source : Michel Buhler

 

Evaluation YDM,

 

– Rimes 16.75/32 pts
– Punchlines 1.5/2 pts
– Profondeur 0.5/1 pt
– Mélodie 0.5/1 pt
– Flow 0.5/1 pt

Sous-total 19.75/37 soit 10.67/20

 

 

 

 

2. Simple histoire

Je pense à vous souvent: le père, dans sa moustache,
Trônait en bout de table, et distribuait le pain.
Dans le champ du voisin, l’aîné gardait les vaches, [2]
Ramenant une odeur d’écurie et de foin. [2]
C’était avant les guerres, avant les deux dernières.
Aux repas, vous aviez toujours trop d’appétit.
Les cadets finissaient les habits des grands frères, [1]
C’est votre simple histoire, et c’est toute une vie. [2]
Je pense à vous souvent: vous avez eu mon âge,
Lui, chapeau sur l’oreille, toi, en tablier blanc.
Sur le Rhin s’amassaient de sinistres nuages… [2]
Vous étiez amoureux, et c’était le printemps. [1.75]
Vos baisers s’envolaient des lilas aux cerises,
Le voyage de noce eut lieu dans le midi. [1]
Un matin l’on apprit que Paris était prise, [2]

Je pense à vous souvent: il rentrait de l’usine,
Avec le contremaître, il avait eu des mots.
Et les journées coulaient, les enfants, la cuisine, [2]
Le tricot du soir, à côté de la radio. [1]
Les fins de mois, bien sûr, n’étaient jamais faciles,
J’ai su plus tard que vous pleuriez parfois, la nuit. [1]
Les deuils suivaient les noces et les vacances en ville, [2]

Je pense à vous souvent. Lorsque l’été s’arrête
Tu fais des confitures pour les petits enfants.
La maison est si calme, c’est comme après la fête: [2]
On sourit de fatigue et de contentement. [1]
Dans le grenier secret, au fond d’une valise,
J’ai trouvé un jouet fait de ses mains à lui. [1]
Devant tant de tendresse, c’est le temps qui s’épuise! [2]
Source : Michel Buhler

 

 

Evaluation YDM,
– Rimes 25.75/29 pts
– Punchlines 1.5/2 pts
– Profondeur 0.75/1 pt
– Mélodie 0.5/1 pt
– Flow 0.5/1 pt

Sous-total 29/34 soit 17.05/20

 
3. La fille aux yeux verts

Dans la tête, ou bien dans le coeur,
(Qui sait où passent les chemins?)
On s’imagine des bonheurs
Qu’on pourrait tenir dans sa main,
On a des souvenirs menteurs [1.5]
Qui nous viennent d’après-demain… [2.5]
Dans une maison basse, au pied de la colline,
Juste après le pont sur la rivière,
Habitait autrefois une fille aux yeux verts, [1]
Je vivais dans la ferme voisine. [1]
Et le vent de la mer était doux,
Il jouait avec nous, [2]
Quand le soir nous passions le pont sur la rivière,
Moi, et cette fille aux grands yeux verts.
Nous prenions le chemin qui s’en va vers la lande,
Et les vagues battaient les rochers.
J’étais plus libre que tous les chevaux d’Irlande, [2]
Mon amour était à mes côtés. [2]

Dans ses longs cheveux roux, [1]
Quand le soir nous prenions le chemin de la lande,
Sous le ciel gris et bleu de l’Irlande.
Mais un jour mon amour a quitté nos collines,
Elle a suivi les siens, et son père.
Je les ai vus partir de la ferme voisine
Ils quittaient ce pays de misère. [1]
Car la terre est trop pauvre chez nous,
Et le vent bien trop fou. [1]
Fou, comme moi, qui suis resté sur cette terre,
Où les champs sont de tourbe et de pierres. [2]
Dans cette maison basse, au pied de la colline,
Ne vient plus que le vent de la mer,
Et si je reste seul dans la ferme voisine,
Je ne sais plus très bien qui j’espère… [1]
Source : Michel Buhler

 

 

Evaluation YDM,
– Rimes 18/33 pts
– Punchlines 1.5/2 pts
– Profondeur 0.75/1 pt
– Mélodie 0.5/1 pt
– Flow 0.5/1 pt

Sous-total 21.25/38 soit 11.18/20

 

 

 

 

 

4. Ici

Ici, le jour s’allume dans les yeux des usines,
Les rues sont noires encore, quand partent travailler,
Dans la neige, ces ombres qu’attendent les machines: [1]
La fatigue d’hier, il faudra l’oublier.
Il semble que l’hiver, le silence et la mort
Ont cerné nos maisons de toute éternité. [-1.5]
Ici, le jour commence avant l’aurore. [1]
Ici, le printemps vient, comme une femme aimée
Qui s’abandonne enfin. L’eau ruisselle partout.
Il gèle encore, bien sûr, au fond de la vallée, [-1]
Mais dans le bois secret on entend le coucou.
Un tracteur passe, dans la brume qui s’étire.
Les écoliers se hâtent, une écharpe à leur cou. [1.5]
Ici, en mai, on apprend à sourire. [1]
Ici, quand le soleil écrase le village,
La vie s’arrête un peu, pour écouter la vie.
Qu’on soit de la scierie, des forges ou du garage, [2]
On s’assied aux terrasses, et l’on croit au midi.
La montagne, avant-hier, a plié sous l’orage.
Dans la poussière des blés, juillet s’est endormi. [1.5]
Ici, l’été, on parle de voyages. [2]
Ici, l’automne est rouge, dans les forêts de hêtres.
Sur le pas de sa porte, l’homme se tient debout.
Avec ses mains meurtries, il est comme le maître [2]
Du soir bleu, qui descend sur ce pays si doux.
On a fait sa journée, on a laissé sa trace,
La nuit peut revenir, il y a du vin chez nous. [2.5]
Ici, l’automne, on sait le temps qui passe. [2]

 

 

Source : Michel Buhler

 

 

Evaluation YDM,
– Rimes 14/28 pts
– Punchlines 1.5/2 pts
– Profondeur 0.5/1 pt
– Mélodie 0.5/1 pt
– Flow 0.5/1 pt

Sous-total 17/33 soit 10.30/20

 
5. Quand on est seul

On est seul dans son corps,
On est seul et on sort [2]
Quand le soir est tombé.
On a la tête pleine
De tendresse et de peine, [2]
On a tout à donner. [0]
On s’en va quelque part,
On a envie de boire, [2]
De croire que tout va bien.
On sait déjà pourtant,
Et depuis très longtemps, [1.75]
Qu’à tous nos rendez-vous, plus personne ne vient. [1]
Quand on est seul, c’est le soir qu’on est seul,
On est seul dans la vie.
Au café des Amis [2]
On rencontre des gens.
Sous la froide lumière,
Tout en vidant son verre, [1]
On sourit, on attend. [1]
On dit n’importe quoi,
Mais, tout au fond de soi, [2]
Comme on voudrait parler!
Mais dire « Je t’aime » à qui? [1]

Alors, on fait semblant de s’y être habitué. [-1]

On est seul, on a bu
Avec des inconnus, [1]
On a ri et chanté.
Et les heures ont passé, [0]
On a presque oublié:
L’ bonheur, c’est à côté. [0]
Il est temps de partir,
Il est temps de vieillir, [1]
On est seul, on s’en va.
Et l’on rentre chez soi,
Dans la rue, il fait froid, [2]
Et, en pressant le pas, on fredonne tout bas: [1]

 

Source : Michel Buhler

 

 

Evaluation YDM,
– Rimes 19.75/36 pts
– Punchlines 1.25/2 pts
– Profondeur 0.5/1 pt
– Mélodie 0.5/1 pt
– Flow 0.5/1 pt

Sous-total 22.5/41 soit 10.97/20

 
6. Prenons le temps de nous aimer

Qui sait ce que sera la Terre
Quand l’an deux mille arrivera?
La vie, l’amour, sont éphémères, [2]
Seras-tu toujours dans mes bras? [2]
Qu’aurons-nous fait de la planète,
Celle qu’on appelait la Verte? [2]
Prenons le temps de nous aimer,
Ensemble, nous pouvons croire à l’éternité,
Passe l’hiver, vienne l’été, [-1]

Autour de nous je vois tant d’ombre,
Tant de pays sanglants et fous,
Où même le soleil est sombre, [2]
Où l’homme, pour l’homme, est un loup. [2]
Dans ce délire planétaire,
Faut-il dormir, faut-il se taire? [2]

Bien sûr, nos mains semblent fragiles,
Pour le travail qui nous attend,
Il faudra rebâtir la ville, [2]
Et puis rire avec les enfants. [2]
Mon amour, avec tous les autres,
Dans ce monde qui est le nôtre, [2]

 

Source : Michel Buhler

 

 

Evaluation YDM,

 

– Rimes 17/21 pts
– Punchlines 1/2 pts
– Profondeur 0.5/1 pt
– Mélodie 0.5/1 pt
– Flow 0.5/1 pt

Sous-total 19.5/26 soit 15/20

 

 

 

 

 

 

7. Sala

Juste le temps de voir passer
Au loin l’espace d’une vie,
Notre histoire n’aura duré [-1]
Que quelques jours, et puis [2]
Il a fallu qu’elle reparte
Vers l’un des autres bouts du monde,
Là-bas, tout en haut de la carte, [2]
Où la planète devient ronde. [2]

Nous ne nous verrons plus sur Terre,
Et nous allons un jour mourir,
Dans vingt, trente ans, la belle affaire, [2]
Je ne verrai plus ton sourire. [2]
Elle n’a pas parlé des siens,
Qui venaient de très loin, comme elle,
Quand il faut tout se dire, ou rien, [1]
Les silences ont des ailes, [2]
Comme des ailes d’oiseaux blancs
Qui volent au dessus des forêts,
Pour aller aux sources du vent, [1]
Et qui ne reviennent jamais. [-1]

Elle avait peur des chiens, parfois,
Des hommes blancs et de leurs villes.
Moi, je la prenais dans mes bras, [1]
Comme une enfant tranquille. [2]
S’en est allée avec ses rêves,
Avec un monde dans ses yeux,
Dont je n’ai pas touché la grève, [2]
Nous aurions pu devenir vieux, mais… [+1]

 

Source : Michel Buhler
Evaluation YDM,
– Rimes 18/28 pts
– Punchlines 1.25/2 pts
– Profondeur 0.5/1 pt
– Mélodie 0.5/1 pt
– Flow 0.5/1 pt

Sous-total 20.75/33 soit 12.57/20

 

 

 

 
8. Personnages

Qu’est devenue la p’tite Elise
Qui passait sa vie à l’église, [2]
Pendant qu’ son mari allait boire
Au café, du matin au soir? [1]
Celle qui faisait des ménages
Pour les dames du voisinage, [2]
Celle qui se taisait toujours,
Se taisait toujours? [1]
Elle a él’vé deux garçons et trois filles
Qui sont mariés maintenant loin d’ici. [1]
Elle est partie, la p’tite Elise,
P’t-être bien qu’ son Bon Dieu l’a reprise,
Elle repose près de l’église. [1]
Qu’est devenu le vieil Emile
Qui n’ descendait jamais en ville, [2]
Qui passait toutes ses journées
Au fond d’ sa cuisine enfumée? [-1]
Lui, qui s’ plaignait de sa misère,
D’ plus pouvoir cultiver sa terre, [1]
Un beau jour on l’a mis dedans,
L’ a mis dedans. [1]
Lui qui comptait et recomptait ses sous,
Qu’est-ce qu’il en fait maint’nant qu’il est dans l’ trou? [2]
Il est parti le vieil Emile
Avec son air d’oiseau fragile,
Est mort sans avoir vu la ville. [1]
Et la grande Madame Yvonne,
Qu’ était si fière de sa personne, [2]
Qui, paraît-il, avait été
La plus belle femme de la contrée? [-1]
Toujours soignée, toujours bien mise,
Elle passait dans sa robe grise, [2]
Sans jamais saluer les gens,
Saluer les gens. [1]
On racontait qu’elle avait des amants,
Les hommes parlaient de son tempérament! [2]
Partie aussi, Madame Yvonne,
Par un matin d’arrière-automne,
Elle ne f’ra plus rêver personne. [1]
Où sont passés ces personnages
Qui vivaient là, dans le village, [2]
Qui composaient notre décor,
Vous en souvenez-vous encore? [1]
Se sont tues comme les fontaines
Ces voix qu’on entendait à peine, [2]
Ces douces voix de tous les jours,
De tous les jours. [1]
On n’en parle pas dans les chansons,
On les oublie après quelques saisons. [1]
Ils sont passés, ces personnages,
Sans faire de bruit, dans le village,
Il n’en reste que des images. [1]

 

Source : Michel Buhler

 

Evaluation YDM,
– Rimes 29/52 pts
– Punchlines 1.25/2 pts
– Profondeur 0.5/1 pt
– Mélodie 0.5/1 pt
– Flow 0.5/1 pt

Sous-total 31.5/57 soit 11.05/20

 

 

 
9. Le pays qui dort

Je dirai le visage de ce pays qui dort
Entre le lac tranquille et les montagnes bleues,
Je dirai les blés murs et les avoines d’or, [1]
Et les chemins couchés près des talus poudreux. [1]
Je dirai le ciel pur, le vol des hirondelles,
Et les près qui reposent aux hanches des vallons.
Je dirai le ruisseau, coulant sous le tunnel [1]
Des arbres, penchés sur son lit de sable blond. [1.75]
Je dirai les sentiers qui courent en forêt,
Les fleurs pâles qui s’ouvrent dans des ronds de lumière,
La mousse humide et sombre, et les étangs secrets, [-1]
Cachés dans les roseaux à l’orée des clairières. [1]
Je dirai les villages aux fermes grasses et blanches,
Les larges toits de tuiles, et les greniers repus,
Je dirai les fenêtres ombragées par les branches [2]
Des tilleuls familiers aux troncs gris et trapus. [1]
Je dirai le granit usé des bassins ronds,
Et l’eau claire qui chante aux goulots des fontaines.
Je dirai les rues propres, où dorment les perrons [1]
Et les chiens paresseux, qui respirent à peine. [2]
Je dirai les vergers accroupis près des granges,
Le soleil arrêté au-dessus des jardins,
Je dirai les pressoirs attendant la vendange, [2]
Et les remises où vole la poussière du foin. [1]
Je dirai l’ouvrier qui part au matin blanc,
Et sa première pipe, la gare qui s’éveille,
Je dirai le collège, et les cris des enfants, [1]
Et la cloche qui sonne, et le bruit des abeilles. [2]
Je dirai ces gens-là, qui parlent peu, et lourd,
Et les vieux, sur leurs bancs, caressés par l’été.
Je dirai les souliers, qui rentrent des labours, [1]
Les femmes préparant, pour demain, le marché. [+0]
Je dirai le troupeau qui bouge dans l’étable,
Et la cuisine fraîche quand tombe le soir d’or,
Le repas qu’on prend autour de la grande table, [2]
Je dirai le visage du pays qui s’endort. [1]
Source : Michel Buhler

 

Evaluation YDM,
– Rimes 20.75/36 pts
– Punchlines 1.5/2 pts
– Profondeur 0.75/1 pt
– Mélodie 0.5/1 pt
– Flow 0.5/1 pt

Sous-total 24/41 soit 11.70/20

 

 

 
10. Mon amie, ma sœur,

C’est pas une chanson d’amour
Que j’ai envie d’écrire pour toi:
L’amour fleurit pas tous les jours. [1]
J’aimerais plutôt te parler,
Même si je ne te connais pas [1]
Avec les mots de l’amitié. [-1]

Par toi la ville est plus belle
Mon amie, ma sœur,
Je t’aime rebelle, [2]
Je t’aime douceur. [1]
Ces mots, il faut que je le dise,
Sont maladroits car, entre nous,
Il y a des habitudes prises, [2]
Des siècles de malentendus,
D’asservissement, de tabous. [1]
Qui dira tout ce temps perdu? [1]
Quand tu veux être responsable,
Quand tu exiges la dignité,
Pour toi et toutes tes semblables, [2]
Quand tu cries bien haut ta colère,
Sans que je puisse m’en douter, [-1]
C’est moi aussi que tu libères. [2]
Quand tu mets mon coeur au supplice
Je te maudis, mais tu en as,
Sans doute, autant à mon service. [2]
Sans toi le monde serait terne
Et mort, et pire encore que ça: [1]
Il ne serait qu’une caserne! [2]

Dans le dialogue qui commence
Tout reste encore à inventer:
Nous n’avons que notre ignorance. [2]
J’achève ma chanson ici.
Avec les mots de l’amitié, [-1]
Je n’avais à dire que ceci: [1]
Source : Michel Buhler
Evaluation YDM,

 

– Rimes 18/34 pts
– Punchlines 1.25/2 pts
– Profondeur 0.5/1 pt
– Mélodie 0.5/1 pt
– Flow 0.5/1 pt

Sous-total 20.75/39 soit 10.64/20

 

 
11. Berceuse pour un enfant qui vient

La maison qui avait brûlé
Pendant l’hiver et les gelées, [-1]
Nous la rebâtissons déjà,
Hier, nous avons posé le toit. [2]
Dans la semaine, nous aurons
Fini la grange et les moissons, [1]
On nous a donné une chienne,
C’est elle qui nous gardera.

Je ne voudrais pas que tu viennes [2]
Avant que tout soit prêt pour toi. [+1.5]

Ta chambre, nous l’avons placée
Vers le sud, vers la vallée. [0]
Dans la cuisine il y aura
Un foyer pour les feux de bois. [1]
Quand s’achèvera la saison,
Petit, nous t’y réchaufferons, [2]
Et nous fermerons les persiennes [1]
Si, dehors, rôde le grand froid. [1]

Ta mère est vite fatiguée,
Elle est lourde de te porter. [-1]
Elle sourit, pourtant je crois
Qu’elle a mal, et ne le dit pas. [1]
Heureusement des amis sont
Venus nous aider, et c’est bon: [1]
Il y a Eric, Germain, Étienne, [1]
Je crois que tu les aimeras… [1]

Bien sûr le monde est en saignée,
Je n’aurai pas su le changer. [-1]
Mais tu viendras et tu verras,
Et tu pleureras avec moi. [1]
Il nous restera la maison,
Et nos troupeaux, et nos moutons, [1]
Et nous aurons tes mains, les miennes, [1]
Pour désarmer tous les pourquoi… [1]

J’aurais voulu que tu ne viennes
Que dans un monde fait pour toi,
Source : Michel Buhler
Evaluation YDM,
– Rimes 16.5/36 pts
– Punchlines 1/2 pts
– Profondeur 0.5/1 pt
– Mélodie 0.5/1 pt
– Flow 0.5/1 pt

Sous-total 19/41 soit 9.26/20

 

 

 

 
12. Rue de la Roquette

Elle habitait Rue de la Roquette,
Tout en haut d’un vieil escalier,
Chez elle y avait pas de moquette [2]
Sur le palier, [2]
Pas de homard en céramique
Sur un buffet Louis Machin,
Rien qu’un grand lit plein de musique, [1]
Et c’était bien. [1]
Son compagnon, un photographe,
S’était tiré quelqu’s mois plus tôt,
Et l’avait laissée en carafe [2]
Comme un salaud. [1]
Depuis elle attendait sans hâte
Que reviennent des jours meilleurs,
Entre des fleurs et une chatte [2]
Folle d’ailleurs. [2]

C’est elle qui m’avait accueilli
Lorsque je traînais dans Paris. [1]
La journée elle était graphiste,
Le soir, elle fumait un peu,
Simplement pour être moins triste, [2]
Pour être mieux. [2]
Elle gardait d’un lointain dimanche,
Plus que les autres gris et laid,
De fines cicatrices blanches [2]
A ses poignets. [-1]
Elle avait des amis bizarres,
Des musiciens trapus, barbus,
Des ivrognes que par hasard [1]
J’avais connus. [1]
Et c’est dans la Rue des Canettes,
Un soir de bière et de chansons,
Un soir où je faisais la fête [2]
Que sans façon, [2]

Elle m’avait dit. « Viens dans mon lit [1]
Au lieu de traîner dans Paris ».
Elle avait des caresses lentes,
Comme quand on a tout son temps,
Elle avait des gestes d’amante [2]
Oui, et pourtant [1.75]
Y avait pas d’amour entre nous,
De serments ou de cinéma,
J’m’en méfiais plutôt, voyez-vous [2]
En ce temps-là. [1]
Avant qu’la chanson se termine,
Il faut encore que vous sachiez
Qu’elle avait la bouche enfantine, [2]
De petits pieds. [-1]
Ces choses-là avaient d’l’importance
Pour moi, comme ses cheveux roux,
Puis elle est partie en vacances [2]
Je ne sais où. [2]

Je ne l’ai pas revue depuis,
Alors moi, j’ai repris ma vie. [1]
Celui qu’a fait cette complainte
Se souvient encore à présent
De son cou, de ses lèvres peintes [2]
De ses seins blancs. [2]
Il envoie un peu de tendresse
A celle qui l’avait accueilli,
Alors qu’il traînait sa tristesse [2]
Dedans Paris.

Un peu de tendresse comm’ça,
En souvenir de ce temps-là, [1]
Un peu de tendresse, et c’est tout,
Simplement parc’que c’était doux. [2]
Source : Michel Buhler

 

 

Evaluation YDM,
– Rimes 47.75/66 pts
– Punchlines 1.5/2 pts
– Profondeur 0.5/1 pt
– Mélodie 0.5/1 pt
– Flow 0.5/1 pt

Sous-total 50.75/71 soit 14.29/20

 

 

 

 

Pour conclure,

 

0888003588677_600

 

Évaluation textuelle de cet album – Tendre Buhler – est de  144.68/12 soit 12.05/20.

Il peut donc être qualifié d’album textuellement bon

 

 

 

 

Osez le bon sens !

YDM

 

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