Méthode alphabétique et méthode globale vues par M-O Séphiha

Apainne entré, je donne de tourres de clé (…) puis je me chouche et jatent comme on atendrai le bouro (…) et tous mon corp trésaille.
Dans un précédent article, nous vous avions présenté l’étude de Marc-Olivier Vidal-Sephiha, ce professeur de français en banlieue parisienne qui a mis en place des ateliers de remise à niveau pour apprendre à lire aux collégiens. Nous récidivons avec ce sujet car nous pensons qu’il est au centre des difficultés scolaires de la majorité des élèves qui décrochent.

Dysorthographies au collège est une plongée assez instructive dans les eaux troubles des méthodes de lecture dans le primaire. Au terme de sa lecture, on en ressort convaincu de la nécessité de réhabiliter rapidement la méthode alphabétique.

 

La méthode alphabétique (qui part des lettres de l’alphabet) est appelée aussi graphémique (partant des graphèmes), syllabique (qui assemble les lettres pour en faire des syllabes), combinatoire (combinant les lettres, le fameux « b-a-ba »), analytique (partant de l’analyse d’éléments simples) mais aussi synthétique (car synthétisant des éléments simples). Cette méthode part donc de l’étude des graphèmes pour en apprendre le son – en pratiquant conjointement lecture et écriture – et avance progressivement en respectant ce principe essentiel : aucun mot n’est donné à lire aux élèves si tous les graphèmes de ce mot n’ont pas été préalablement étudiés.

Nous avons souhaité le rencontrer pour qu’il nous explique son cheminement vers le syllabique et son initiative d’atelier de remise à niveau. Rien n’est perdu d’après lui, et en appliquant des règles assez simples de travail, l’on peut aider des collégiens en indélicatesse avec leur orthographe à rattraper leur retard.
L’article du Figaro de Natacha Polony parue le 9 mars 2011, rappelle que ces ateliers regroupent une dizaine d’élèves qui travaillent une heure à une heure trente par semaine sur des exercices d’écoute, des dictées de sons et de syllabes et s’appuient sur des méthodes syllabiques comme Boscher (exercices de graphie), Montessori (démarche plurisensorielle).

Les conclusions de cette étude sont accablantes pour les autres méthodes dites globales, semi-globales, ou mixtes. Mr Sephiha pointe directement la responsabilité de ces méthodes dans les difficultés de lecture de nos élèves et en appelle à une généralisation de son dispositif expérimental auprès de tous les élèves en difficulté du collège. La reconnaissance de la qualité de la méthode syllabique serait déjà un bon début.

La méthode alphabétique a déjà fait la preuve de son efficacité avec les anciennes générations d’écoliers. Devant le délitement programmé du système éducatif français, ClaireYvesAndré a choisi. Quand une solution proposée ne fonctionne pas, voire devient contre-productive, il faut simplement la changer. Il n’y a pas de honte à s’être trompé. Mais persister dans une logique globale qui fait la démonstration de son inefficacité pédagogique depuis 40 ans est criminel.

Dysorthographies au collège est une plaidoirie convaincante de l’usage des méthodes alphabétiques. Ce travail mériterait de terminer sur la table de chevet des responsables du ministère de l’éducation.

 

Marc-Olivier Vidal-Sephiha,  »Dysorthographies au collège », publié sur www.skhole.fr

 

 

 

YDM

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