Texte traduit de feelnubia.com

 

Madame C.J. Walker (23 décembre 1867- 25 mai 1919), née Sarah Breedlove, est une femme d’affaires afro-américaine qui fit fortune grâce à sa société, la Madam C.J. Walker Manufacturing Company, spécialisée dans les produits cosmétiques et capillaires. En tant que femme afro-américaine, elle fait figure à double titre de pionnière dans le secteur de la grande industrie américaine, qui était à son époque sous le contrôle quasi-exclusif des Blancs de sexe masculin.

Elle s’impliqua, en parallèle de son activité commerciale, dans la défense des droits des femmes et des Afro-Américains. Elle participa notamment au financement de plusieurs associations comme la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) dont elle finança à hauteur de 5 000 dollars une campagne contre le lynchage et fut élue en 1918 vice-présidente de la National Equal Rights League, fondée par William Monroe Trotter.

 

Madame C.J Walker est née sur une plantation de coton le 23 décembre 1867 à Delta, en Louisiane, comme Sarah Breedlove, la fille d’Owen et Minerva Breedlove. Malgré le fait qu’elle avait deux frères (un frère et une frère), elle était la première de la famille à être née libre. Ses parents étaient des anciens esclaves travaillant comme métayère et les deux sont morts de fièvre jaune quand leur file était encore une enfant. A cause de cela, elle a été obligée de changer constamment de maisons et à l’âge de sept ans, elle s’est installée avec sa sœur Louvina et son mari. Dans les griffes de son beau-frère, elle a subi des abus, et donc, Sarah a fui pour ‘avoir une vie propre à elle’ et s’est mariée à Moses McWilliams à l’âge de 14 ans.

 

En 1885, la famille accueille une fille, Leila. Dans ces temps-là, même si la traite des esclaves était abolie et plusieurs personnes avaient été sorties de la mainmise de ce commerce, l’animosité envers les noirs était excessive. En conséquence, son mari fut tué par un lyncheur. Entre élever son enfant seule, trouver toutes sortes de travail pour s’en sortir et économiser assez d’argent pour donner une meilleure vie à sa fille comme une éducation, Sarah était débordée et sous pression. En conséquence, ses cheveux ont commencé à tomber, laissant des zones dégarnies sur sa tête. Elle a essayé plusieurs produits capillaires qui n’ont jamais été efficaces pour résoudre son problème. Elle déclara que dans un rêve, a grand homme lui apparaissait et lui donnait la liste des ingrédients à mélanger pour ses cheveux. Certains remèdes venaient d’Afrique alors elle les a commandés, les a appliqués sur ses cheveux et en quelques semaines, ses cheveux ont poussé plus vite et ont cessé de tomber.

 

Après avoir partagé ce remède avec ses amies et trouvant qu’il avait un réel succès auprès d’elles aussi, Sarah réalise qu’il n’y a pratiquement pas de produits capillaires pour les femmes noires et décide de commencer à vendre ses produits à ces femmes. En 1905, son frère meurt et elle s’installe à Denver avec sa belle-sœur. Avec seulement 2 dollars, elle travaille à temps partiel comme cuisinière pour financer son business.

Elle s’unit avec son ami de St Louis Charles Joseph ‘C.j’ Walker, un journaliste et ils se marient en janvier 1906. Elle devient Madame C.J Walker et le couple lance « The Madame C.J Walker manufacturing company ».  Le couple divorcera en 1912 mais Sarah gardera  son ex-mari comme commercial pour sa société. Elle utilisait plusieurs de ses idées comme faire du porte à porte pour vendre. Sarah créa un collège en 1908 où l’on formait les gens à devenir des commerciaux pour sa société et en 1910, elle avait plus de 1000 agents commerciaux.

 

A côté de son affaire, Madame C.J Walker était une philanthrope, donnant généreusement à plusieurs organisations caritatives et a financé la construction du siège de YMCA à Indianapolis. Elle a été reconnue comme la personne qui faisait les plus gros dons, aidant à la restauration de la maison de l’abolitionniste Frederick Douglass à Washington, D.C. Elle a financé des bourses d’études pour les jeunes étudiants de Tuskegee Institute et a contribué à la Palmer Memorial Institute quand un lyncheur tua plus de 36 noirs dans l’Illinois. Elle aida le mouvement créé contre cet acte raciste en donnant 5000 dollars à la NAACP. Ses produits allaient des shampooings aux crèmes du visage en passant par les peignes pour les cheveux crépus. En 1917, Mme C.J Walker avait construit une villa de 34 chambres conçue par Vertner Woodson Tandy (1er architecte noir reconnu à New York).

 

Madame  C.J. Walker meurt à la  Villa Lewaro dimanche 25 Mai 1919 des complications de son hypertension à 51 ans. Elle est accueillie dans le Junior Achievement U.S. Business Hall of Fame at the Museum of Science and Industry à Chicago en 1992, la National Women’s Hall of Fame, in Seneca Falls, New York, la National Cosmetology Hall of Fame et le National Direct Sales Hall of Fame.

Le 28 Janvier 1998, l’USPS (postes américaines), comme part de son héritage noire, lance des timbres commémoratifs Madam C.J. Walker.

Le 16 Mars 2010, le député Charles Rangel introduit HJ81, une résolution du congrès américain honorant Madam C.J. Walker.

En décembre 2010, le maire de New York Michael Blomberg ratifie un décret désignant la 136ème rue entre Malcom X boulevard (Lenox avenue) et la 7ème avenue comme Madam Walker and A’Lelia Walker Place.

Le Guinness des records cite Walker comme la première femme à devenir millionnaire par son propre travail. 

 

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Osez le bon sens !

YDM