Les «mauvais profs» mis au pilori dans le livre d’un enseignant

Dans un témoignage à charge, le professeur d’anglais Stéphane Furina dresse un portrait au vitriol de certains de ses collègues enseignants. Il les accuse de rabaisser les élèves.

Les témoignages critiques sur l’Éducation nationale sont très souvent le fait de professeurs. Mais habituellement ils se plaignent du niveau des élèves ou de leur administration, sans forcément se remettre en question. Le pamphlet Pires que les élèves, lui, met les pieds dans le plat. Stéphane Furina, professeur d’anglais dans un établissement scolaire du Nord, s’en prend à la «petite poignée» de professeurs qui dans chaque établissement scolaire seraient selon lui incompétents, méprisants et «casseraient les élèves».

Généralisation de cas extrêmes

Certains de ses collègues, eux, l’accusent de «généraliser quelques cas extrêmes» et de «chercher la notoriété». «Ton livre dessert l’Éducation nationale», s’est-il entendu dire. «Ils sont pour la liberté d’expression à partir du moment où cela ne les affecte pas. Cela m’est égal. De toute façon, je n’avais déjà pas beaucoup d’amis parmi mes collègues. Cela ne changera pas ma vie», explique au Figaro l’enseignant qui «ne supporte plus ces professeurs qui rabaissent systématiquement leurs élèves». Il a toutefois fait le choix de ne pas évoquer ses collègues actuels et de changer, évidemment, toutes les identités des précédents.

Le thème parle visiblement à beaucoup de monde. Son éditeur Pôle Nord édition n’en revient toujours pas. L’ouvrage initialement édité à 500 exemplaires la semaine dernière est en rupture de stock. Il vient d’être réimprimé. «Je ne pensais pas qu’un tel sujet aurait tant de succès», explique Gilles Guillon qui se dit «peu au fait des questions d’éducation». Ce sont les parents d’élèves qui s’arrachent l’ouvrage lors des séances de dédicaces. Même si certains enseignants remercient aussi l’auteur pour avoir «osé lever un tabou».

Stéphane Furina alterne d’un chapitre à l’autre, entre ses souvenirs d’élève très sensible confronté à la maladresse de ses enseignants à la fin des années 1980, avec son témoignage de jeune professeur nommé dans une quinzaine d’établissements dans le nord de la France. Morceaux choisis de cet ouvrage très touffu qui aurait mérité quelques élagages.

● Pour certains l’élève est un ennemi

«Pour certains, l’échec est impardonnable, l’élève est un ennemi. J’avais une collègue qui avait un excellent élève de troisième qu’elle adorait. Quelques années plus tard, elle a eu son petit frère, dont le profil intellectuel était bien différent du grand. Elle a tout simplement refusé de l’appeler par son prénom et lui a donné le prénom du grand frère. J’en ai connu un autre qui faisait des croche-pieds aux élèves dans les couloirs dès qu’ils couraient.»

● Interdit de remettre en question une correction

«Les déléguées se plaignent de monsieur Templart: apparemment, il leur aurait fait signer une charte en début d’année dans laquelle était stipulé, entre autres, qu’il est interdit de remettre en question la correction d’une évaluation.

— Il m’a mis 14/20 à mon devoir surveillé mais en recomptant mes points, je me suis rendu compte que j’avais 17. Je suis allée le voir, il m’a tendu la charte devant les yeux, celle qu’il nous a obligés à signer. Comme j’avais contesté sa notation, il m’a mis deux heures de colle et un zéro pointé, se plaint Déborah.

 

 

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