[L'audible] – Nos téléphones portables financent la guerre au Congo

Au Congo-Kinshasa, des groupes « rebelles » exploitent illégalement des mines de coltan, un minerai rare utilisé dans la fabrication des appareils électroniques tels que les téléphones portables ou les tablettes numériques.

Les ressources naturelles dont regorge la région sont l’une des principales causes de la guerre qui ravage le Nord Kivu (est de la République Démocratique du Congo) depuis 1998. Acheteurs directs de ce minerai, les multinationales occidentales refusent toute transparence dans leur chaîne de fabrication, affirmant l’impossibilité de mener une traçabilité efficace.

En avril 2001, une commission d’enquête mandatée par les Nations Unies 1 dénonçait déjà les liens qui existaient entre le commerce du coltan et les importations illégales d’armes dans la région. Plus de onze ans après, rien n’a changé. La présence massive de groupes armés rend l’environnement géopolitique des plus instables. Conséquence de la vacance du pouvoir, les milices locales (« Le mouvement du 23 Mars » (M23)  ou encore les « Forces nationales de libération » prélèvent des taxes aux habitants, exploitent les mineurs et sèment la terreur dans la région. Dans ce contexte hostile, les grandes compagnies ont déserté le Nord et le Sud Kivu, laissant le contrôle des ressources naturelles aux groupes armés.

 

 

La situation politique au Congo-Kinshasa : Entre instabilité, complexité et terreur.

 

 

La République Démocratique du Congo (RDC) fait actuellement l’objet de convoitises pour la richesse de ses sols en coltan. On estime, en effet, que 80 % des ressources naturelles de ce minerai, utilisé comme régulateur électrique dans la majorité des téléphones, ordinateurs et consoles portables, se trouvent dans la région du Kivu. Lorsque l’on sait que le prix de vente du coltan peut atteindre les cent dollars le kilo sur le marché européen, nous comprenons pourquoi il représente un moyen de survie pour les populations locales ; notamment les paysans qui ont tout perdu suite aux guerres successives que connaît le pays depuis dix-sept ans, dans la foulée de l’invasion du Rwanda par les troupes de Paul Kagamé (aujourd’hui président de ce pays), sans doute le plus grand criminel de guerre en activité. La Première Guerre du Congo s’est déroulée de 1996 à 1998, année où la Seconde Guerre a été déclarée. Bien que celle-ci se soit officiellement terminée en juin 2003, la région du Nord-Kivu reste en proie à de multiples violences, en partie liées à la présence de milices locales armées, de groupes rebelles (Simbas, guerriers Maï-Maï) et de militaires qui exploitent illégalement les mines de coltan pour financer leurs activités et acquérir des armes. Les petits mineurs, pour la plupart âgés de moins de 16 ans, revendent le coltan à des marchands soutenus par ces groupes violents, parfois travaillant eux-mêmes avec les pays voisins, à savoir l’Ouganda et le Rwanda. Parmi les clients que nous retrouvons au bout de cette chaîne d’intermédiaires ? Les grandes compagnies occidentales : Bayer, Nokia, Samsung, LG et bien d’autres.

 

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publié le1er juin 2013

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