L’amour de la patrie

 

 

La mélodie de ses horreurs est de celles
Qui transforment criminels et rustres
En gentilshommes illustres
Le passé est sinistre
Mais sa lecture est belle

 

Nos cœurs calcaires
Ont besoin de cette bistre
Pour attendrir nos longs calvaires
A défaut de gloire
De richesses et des joies

 

Que ce monde donne à voir
Nous nous contentons de ce territoire
Perdu dans les vastes espaces de l’histoire
Nés pour faire le lèche-cyprine
Du bon bourgeois qui pine

 

Tel est notre triste legs d’eunuques
Car en vérité, qu’offre
Cette terre aux pauvres
A part un coffre au cimetière ?

 

L’amour de l’apathie
La moue de la patrie

 

 

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