[Figaro] École à deux ans : «Un bon investissement pour l'avenir»

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École à deux ans : «Un bon investissement pour l’avenir»

INTERVIEWAgnès Florin, professeur en psychologie de l’enfant et de l’éducation à l’université de Nantes, estime que l’école à deux ans a «des effets positifs sur les performances scolaires».

 

 

 

Réaction

Loin de nous, l’idée de chercher des poux à cette psychologue des enfants. Nous n’avons ni les accréditations nécessaires, n’est-ce pas ?, ni la volonté et le temps de déchiffrer les innombrables études des années 70 qui lui ont servies pour tenir ses assertions en public.

Avant tout, la recherche du sensationnel rend réellement un mauvais service à la recherche. En voici un cas patent, où la journaliste titre sur « école à deux ans » alors que les propos de l’experte sont :

 »Lorsque l’on parle des enfants de moins de trois ans scolarisés, il faut tout d’abord savoir qu’il s’agit, dans 70% des cas, d’enfants ayant entre deux ans et demi et trois ans. »

Il s’agit d’enfants entre 2 ans et demi et 3 ans. Pas 2 ans. ça change tout. Car, en effet, à ce rythme, l’on serait tenter de proposer aussi la scolarité aux enfants ultra-précoces (nés de l’union de deux scientifiques brillants par exemple) de 18 mois et dans quelques années, l’on pourra même débuter la scolarité pendant la gestation de la mère avec une implantation d’une puce dans l’oreille pré-natale. Ceci, dans le but de gagner de précieuses années et d’éviter que ces enfants, nés en milieux éducativement dangereux, ne sombrent pendant leur scolarité. Soyons sérieux !

Il est important de noter que dans les pays scandinaves et notamment en Finlande, pays réputé pour la qualité de ses élèves, la scolarité commence à 6 ans. Oui, 6 ans. Les enfants finlandais passent plusieurs années à la maison avec leurs mères et apprennent les rudiments de la langue et les règles de socialisation.

La Finlande tient une position prépondérante dans l’éducation depuis des décennies, son système éducatif a fait la preuve de son efficacité. Ce système reconnu et copié, fait la part belle à une entrée en maternelle tardive. C’est d’ailleurs la même chose au Canada où l’école débute à 6 ans. Le Canada est plus intéressant actuellement car il dispose d’une société très hétérogène et donc, est confronté aux mêmes difficultés d’insertion des populations africaines et asiatique que la France. Quitte à copier puis adapter des modèles, autant choisir ceux qui s’inspirent des meilleurs et des plus ressemblants.

Notre experte nous explique le contraire en s’appuyant sur des études, nombreuses, et son expérience aux Antilles où l’échec scolaire est un fléau social. Selon elle, cette scolarisation encore plus précoce serait bénéfique pour les banlieues et les zones d’éducation prioritaires.

Pour être honnête, il y’a des informations capitales qui nous manquent et des remarques qui nous sautent aux yeux :

Quelle est la différence d’efficacité scolaire en points entre un enfant dans un cursus normal et un enfant précoce ?

Comment arrive-t-on à lisser les différences sociales de ces enfants, même s’ils évoluent dans le même environnement propice à l’échec scolaire (foyers mono-parentaux, parents concernés, familles nombreuses, familles modestes mais lettrées,…) ?

D’après elle, cette scolarisation s’est développée en 1970 : pourquoi y a-t-on renoncé alors qu’il présentait de bons résultats ?

Cette scolarisation compense les inégalités sociales dans quelles proportions ?

L’on peut considérer qu’en 1970, la France avait une population très homogène, similaire aux pays scandinaves. Est-ce que cela n’est pas la preuve finalement, que ce modèle précoce n’a pas fonctionné au regard du contre- modèle finlandais ?

Ce modèle destiné aux ZEP ou aux zones rurales, n’est-il pas une autre méthode expérimentale que l’on cherche à tester sur les meilleurs cobayes qui soient, comme la méthode globale et toutes ces pédagogies absconses qui ont toujours finies par montrer toutes leurs limites, voire générer davantage de complications ?

Le marché n’a-t-il pas intérêt à ce que ces parents se délester rapidement de leurs enfants pour retourner au turbin au lieu d’assurer un veille éducatif à ses enfants ? Sachant d’ailleurs que ces mères de familles devront abandonner leurs enfants à ces crèches new school pour aller s’occuper des enfants des familles aisées. Est-ce un signe de progrès social ?

Si le but est de soustraire le plus tôt possible l’enfant de son environnement, de son foyer pour lui inculquer des rudiments de la langue, cela revient à dire que la responsabilité des familles, des parents est mise directement en cause dans l’échec scolaire de leurs enfants. Pourquoi ne pas l’affirmer directement, appeler un chat, un chat et trouver des solutions, des préconisations concrètes, repenser des mesures sociales pour permettre aux parents, immigrés ou déclassés, de compenser leurs lacunes éducatives ?

Finalement, quand on prend le temps de lire l’article, l’on se rend compte que cela nécessite quelques gros aménagements sociaux (multiplication des crèches, ouverture et fermeture des crèches à des heures appropriées, évaluation/sélection des enfants précoces, longues interruptions de travail de l’un des conjoints, probablement la maman,…) concerne une infime partie des enfants : Enfants entre 2.5ans et 3 ans >- vivant en ZEP, zone rurale ou environnement d’échec scolaire >- Non gros dormeurs (n’est-ce pas normal à ces âges de dormir pour mieux grandir ?) maîtrisant la langue française (les rudiments j’imagine, mais comment l’évalue-t-on ?) >- inscrits dans une garderie pratiquant des journées moins longues (en banlieues, des garderies qui ferment avant 15h par exemple, bref moins de 10h de garde d’enfants, en banlieues ou dans la Creuse). Combien ? L’argent étant définitivement le nerf de la guerre dans la guerre contre l’échec scolaire. Combien ? Pour quel résultat ?

Il serait utile pour tous les parents d’avoir plus de détails des travaux de cette psychologue (une version compréhensible par tous, la psychologie n’est pas de la physique quantique, tout de même ? Et puis, la psychologie est-elle une science ? ) pour pouvoir se faire une vraie idée de son utilité sociale. A mon avis, c’est encore un autre délire d’intello qui rejoindra le doux cimetière des belles idées abstraites.

Nos préconisations pour lutter contre l’échec scolaire : responsabilisation des parents – éradication des méthodes globales ou semi-globales – recentrage des moyens humains et financiers vers l’école primaire – Culture et culte du travail et de l’excellence – Promotion de filières de réussites pour les métiers manuels – Redoublement et sélection – Redispatching équilibré et réévaluation salariale et sociale des bons enseignants.

 

 

 

Osez le bon sens !

YDM

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