L’industrie nigériane du film bouillante a accompli un pas dans la bonne direction avec son prochain film à sortir aux USA, Half of a yellow sun.

Le film a un casting de stars tel que le nominé aux Oscars Chiwetel Ejiofor, Thandie Newton, ainsi que d’autres acteurs réputés. Le film est réalisé par le célèbre metteur en scène devenu réalisateur, Biyi Bandele. C’est basé sur le bestseller du même nom de l’auteur, Chimamanda Ngozi Adichie.

« J’ai lu le livre », dit le réalisateur britannique d’origine nigériane. « Je l’ai aimé et je suis tombé amoureux des personnages. »

ll dit qu’il a voulu diriger une adaptation car « je n’avais jamais rencontré des personnages africains come Kainene (chanteuse et actrice Anika Noni Rose) et Olanna (Newton) sur le grand écran avant. »

Avec un budget d’environ 10 millions de dollars, Yellow Sun est l’un des films les plus chers du cinéma nigérian.

« Il y’a eu des discussions pour le filmer en Afrique du Sud, mais je ne pouvais pas m’y resoudre » dit Bandele. « J’ai insisté pour qu’on le fasse au Nigeria. »

Le film a été réalisé pendant 5 semaine dans l’État du Cross River dans le sud-est du Nigeria. Bandele cite la malaria et la typhoïde comme l’un des défis majeurs, avec plusieurs techniciens et acteurs qui sont tombés malades, incluant l’actrice britannique d’origine zimbabwéenne Newton.

Half of a Yellow Sun est un cri lointain très typique des films de Nollywood, qui sont généralement produits avec des budgets fameliques, et une production sur quelques jours.

« Nollywood est la deuxième plus grande industrie du film dans le monde. Mais est encore très loin des standards mondiaux. »

Encore, Half of a Yellow Sun met en lumière une nouvelle tendance à Nollywood: des acteurs respectés du cinéma américain associés à des réalisateurs nigérians et africains. Nollywood commence à être vu comme une alternative valable à Hollywood pour les acteurs afro-américains pour poursuivre leur métier.

Le conteur Bandele décrit son film comme une « série d’histoires d’amour sous fond de guerre civile. »

Ecrit et réalisé par Bandele, c’est un drama qui suit des jumelles Olanna et Kainene alors qu’elles sont prises dans les événements liées à la guerre civile nigériane. Olanna est amoureuse d’un professeur révolutionnaire (Ejiofor), alors que Kainene gère l’affaire familiale et sort avec un écrivain blanc (Joseph Mawle) d’Angleterre.

En fait, la guerre civile Biafra, qui a divisé le pays entre 1967-1970, était un chapitre noir de l’histoire de la nation africaine la plus nombreuse, quand les divisions politiques et ethniques ont failli déchirer le pays.

Bandele dit que le Nigeria est encore entrain de souffrir – et encore plus divisé – car il n’a pas géré son passé sanglant. « Nigeria est plus divisé maintenant qu’il ne l’était lors de la guerre civile en 70 parce que nous n’avons pas géré les racines de cette guerre. »

Dans un rebondissement inattendu, l’office national du film nigérian a refusé de donner un certificat de diffusion publique pour Half of a Yellow Sun.

Bandele est clairement déçu. Même s’il explique qu’on ne lui a pas donné d’explications valides, il suspecte la décision d’être basée sur le fait que Half of a Yellow Sun pourrait réveiller des tensions et divisions tribales et locales.

« C’était fait pour tous les cinémas, » dit Bandele. « Maintenant, le film est effectivement banni. »

Le film arrive au moment où l’on assiste à une augmentation de tensions ethniques au Nigeria, avec le tollé international des extrémistes islamiques, Boko Haram, qui ont kidnappé près de 300 collégiennes.

Half of a Yellow Sun sera diffusé dans un nombre limité de cinémas ce vendredi 16 aux USA.
Par Kunbi Tinuoye

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