Abîmes souterrains

 

Je ne sais pas ce que je veux maintenant
Je sais seulement ce que j’ai voulu
J’avance, dans le chaos d’une vie décousue
Avec les regrets pour paravent
Et un flingue dans mon bras ballant

Mes rêves, je poursuis
Pour sûr, demain se lève
Et toujours rien dans le berceau
Qu’une autre ambition avortée
J’ai pris l’envie dans la cornée

Désormais la vie,
Je l’admire dans le retro
Comme tous ceux qui,
Dans la cordée,
Prennent le métro

La traverser est une corvée
Mais il le faut bien
Alors, je la traverse en vaurien
Pour un peu, je chialerai
Mais, mes larmes sèchent

Sur le canon de mon dur chapelet
Interminables, les peines s’égrènent
Dans les dédales de ma mémoire
Vivre, c’est entretenir la flammèche
Etre condamné à les revoir

J’ai juste eu le temps d’avoir faim
Et c’est déjà la fin
Au prochain arrêt,
J’espère avoir le cran
De retirer le cran d’arrêt

Il en faut peu pour faire
D’un pauvre, un fauve
Les portes s’ouvrent
Et déjà, mes voisins se sauvent
Des zombies s’engouffrent

Dans mon tombeau
En voilà quelques-uns, déjà amortis
Cachés derrière leurs portables et ordis
Qui se plaindront de ma sortie
A leurs amis et collègues

Ils rigoleront de mon triste legs
A l’évidence, je n’ai plus rien à faire ici
J’ai juste envie de faire pipi
Mais bon, ce n’est pas si grave
Là où je vais, il y’ a plus nauséabond

 

 

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